Ce soir, le Festival Aurores Montréal a posé ses bagages à La Dame de Canton. Le Québec à l’abordage de la Jonque chinoise. Trois groupes à la conquête du public parisien. Sur les rives de la Seine, le bateau corsaire battait pavillon québécois. Si dans de nombreuses salles, le succès se mesure à l’applaudimètre, ici c’est aux nombres de vagues. Et ce soir-là, il ne faisait pas bon de naviguer aux côtés de La Dame de Canton. Retour sur la 3e soirée du festival.
Premier groupe et déjà premier tumulte maritime. Propofol a mis le feu aux poudres. Instant explosif, que nous a offert ce trio, venu tout droit de Montréal et qui finissait sa tournée européenne. Dernière date avant d’aller se poser sur le sol mexicain. Dernière date, alors on en a profité.
Propofol donne envie de danser. Propofol donne envie de sauter. Propofol donne à transpirer. C’est des décharges électro-pop, électro-rock. C’est une énergie frappadingue. C’est du français libéré, imagé et assumé. C’est couillu. Puis nos oreilles en prennent un coup.
La musique est riche de textures. De touches électros. De note de flûte traversière. De mélodies extraterrestres. Du rock sans guitare, car là est aussi le détail qui fait que le groupe est encore plus surprenant. Bizarrerie d’un soir. Impression d’avoir sous nos yeux un Ovni, un brin félin, qui mêle avec brio les influences anglo-saxone au texte français. Un clavier perché sur un jeu de basse batterie percutant. Une voix qui nous capte. Qui nous happe. Et La Dame de Canton tangue.
Gaël Faure, le frenchy de la soirée, enchaîne. Peut-être un peu trop mielleux. Un peu trop amoureux transi. Un peu trop larmoyant pour faire des vagues. Et faire décoller les Aurores Montréal.
Puis le troisième set. On en revient aux terres québécoises. Karim Ouellet, c’est un gringalet en chemise à rayures. Un nœud papillon autour du cou. Une nonchalance amusée dans un corps svelte. Bon enfant. Mais pas chiant. Pas du genre à se prendre au sérieux. Espiègle plutôt. Quand la musique commence, notre corps n’en fait plus qu’à sa tête.
Comme un chaman, Karim et sa troupe de musiciens nous envoûtent de soul, de swing… C’est jazzy. C’est pop. C’est frais, mais ça ne dégouline pas de niaiserie. Il y a là, l’impression d’entendre une succession de tubes. Des tubes qui accompagneraient bien nos amours de vacances. Et puis les autres aussi.
Comme il le dit, ce sont ses meilleurs amis qui l’accompagnent. Quelle chance et quelle classe d’avoir des amitiés si musicales. Alors face au public, ça joue, mais ça s’amuse aussi. Ambiance tellement partagée. Ça s’arrête et ça parle au public. On se fait prendre le portrait. Puis la musique repart. Comme à la maison.
Les mots de Karim Ouellet, c’est de la poésie toute légère, colorée. Qui sautille sur les notes d’une mélodie toujours raffinée et aboutie. Enjouée. Une voix tellement ensorcelante et taquine. Une voix qui peut se transformer en flow lorsqu’Orelsan le rejoint sur la piste.
Karim Ouellet et son « band » c’est un petit bijou. Une petite folie.
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