Le charme de Adna se contient dans le raffinement de ses musiques et dans l’ambiance rêveuse de leur douce obscurité. Un premier album prometteur.
La pochette de « Night » nous présente Adna, les bras vêtus de dentelle, folichonne et paisible dans son habit couleur nuit. Une façade qui en dit long sur les espérances de cette belle Suédoise de 19 ans. Si jeune et si douée, la jalousie n’est pas loin. À défaut d’être confrontée à cette vile idée, on se contentera d’apprécier sa musique, le bras ballant aux faibles lueurs de ses nuits. Ces intervalles nocturnes sont une réelle inspiration pour Adna, car elle pense que « le silence crée assez d’espace pour penser et pour vous créer vous-même. La nuit est une tentative d’extraire des pensées au service de la musique. » D’ailleurs, cinq d’entre elles lui suffisent pour écrire l’album, assez surprenant quand on entend la profondeur des pistes. L’album porte ainsi le nom de ces sessions de noctambules, de ces silences que le soleil ne rencontre jamais.
Enregistrés entre Stockholm et Göteborg, les titres qui composent « Night » se mélangent à la dream-pop de Memoryhouse et aux échos saturées de Daughter. À raison que les percussions soient mises en avant dans la majorité des titres, certaines d’entre elles rencontrent les violons de « The Prettiest », d’autres accompagnent le piano de « Limit » et les dernières s’avouent vaincues face au charme langoureux de « Nightbreeze » et de « Thoughts ». Acclamée pour ses reprises de First Aid Kit (The Lion’s Roar) et d’Indochine (J’ai demandé à la lune) un an plus tôt, et fraîchement diplômée, Adna finit le travail de composition avant de s’échapper quelques jours à Cracovie pour tourner deux vidéos clip avec Czlowiek-Kamera, l’enneigée « The Prettiest » et la songerie de « Dreamer ».
« Night » est l’histoire d’une reine molestée par le Roi Sommeil. Trente minutes d’abandon dont on se délecte encore.
« Night » d’Adna, disponible depuis le 5 février 2014 chez Despotz Records.
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