[Interview] Zenzile

Deux ans après le ciné-concert « Berlin », la formation rock angevine Zenzile revient avec une création live « Elements », prémices à un dixième album éponyme. Avant de donner ses premières représentations au Quai d’Angers les 9 et 10 juin prochains, nous avons rencontré deux des protagonistes de cet ambitieux projet : Matthieu Bablée, bassiste de Zenzile et Julien Brevet, chargé de la création visuelle du spectacle. En pleine résidence, ils nous parlent de leur travail de création et de la singularité de ce spectacle alliant à nouveau le son et l’image.

de gauche à droite : Julien Brevet et Matthieu Bablée
De gauche à droite : Julien Brevet et Matthieu Bablée
  • Vous êtes depuis quelques jours en résidence au Théâtre du Quai, auparavant vous étiez au Chabada à Tostaky pour préparer votre nouveau spectacle « Elements ». Comment s’organisent vos journées pendant ces temps de résidence ?

Matthieu Bablée : Eh bien, on commence le matin. En général, ils ont pris le pli, Tanguy du son, Julien à la vidéo et Titi font quelques réglages. Ils nous convient une heure après et puis en gros, on fume des clopes, on boit des cafés et puis là, on a peaufiné quelques raccords, des trucs qui ne sont pas encore au point niveau musique et puis après on file ! On a déjà avancé au moins sur l’ordre des morceaux, sur la playlist, ce qui n’est pas une mince affaire. Et on a attaqué les filages ; un le matin, un l’après-midi depuis hier. Les gars à la technique y sont depuis lundi, et nous on est arrivés mardi après-midi. Et quand tu sors du local de répétition et que tu travailles sur scène, il y a plein de trucs nouveaux à prendre en compte. C’est de meilleures conditions, mais tu mets aussi le doigt sur des choses que tu as un peu laissé passer comme ça. Et il y a la prise en main de la scène.

  • Donc si je récapitule, il y a dans un premier temps, l’installation technique puis vous venez jouer : on teste, on essaye…

Matthieu Bablée : Exactement, c’est ce qu’on appelle les filages, des tests en situation, mais sans public. C’est une espèce de galop d’essai, un entraînement avec les vidéos. Les premières fois, c’est toujours bizarre, mais maintenant on est rodé. Il faut savoir qu’en plus, quand tu joues dans une salle vide, l’intention n’est pas la même, et tu ne fais pas ça pour ça. C’est surtout pour les sensations, les retours. Et pour le foncier : s’habituer à l’habillage de la scène, aux lumières. C’est pour ne pas avoir en gros une énorme surprise quand tu montes sur scène, tout en sachant qu’il y a énormément de paramètres qui changent à ce moment et d’abord la présence du public. Et puis l’adrénaline ; enfin, les gens ne sont pas pareils ! Au moins, tu t’es entraîné !

  • Et ça sera une surprise pour les spectateurs…

Matthieu Bablée : Ah bah là, ça sera une sacrée surprise parce qu’il y a zéro morceau qu’ils connaissent !

  • Et à quand remonte la naissance du projet « Elements ».

Matthieu Bablée : Il y a un an. La proposition a été faite par le directeur du Quai, Frédéric Bélier-Garcia à notre clavier, Vince ( NDLR : Vincent Erdeven). « Il y a des ouvertures pour ça ». Et nous, ça nous intéressait vachement parce que ça nous fait changer d’endroit, car on avait un peu une routine avec le Chabada. Et c’était complètement libre, et nous avons décidé de profiter de l’occasion pour faire une création comme ce qui se passe au Quai. « Puisque ça se passe au Quai, eh bien, faisons une création ! »

  • C’est votre dixième création en 16 ans… en tout cas, le dixième album (vérification faite).

Matthieu Bablée : Alors là, tu me poses une colle. Album en tant que tel, oui, sans doute. Après si tu comptes les maxis et tout ça, il y en a plus…

  • Il fait suite à « Berlin » qui est votre dernier ciné-concert. Il y a un travail entre l’image et le son qui se met à nouveau en place…

Matthieu Bablée : Exactement.

  • Associer l’image et le son, c’est finalement ce qui vous anime dans le projet aujourd’hui.

Matthieu Bablée : Disons que c’est quelque chose qu’on a touché via le ciné-concert. C’est une discipline particulière, mais ça nous a vachement plu, du processus de création jusqu’au live, tout en sachant que là, c’est autre chose. C’est-à-dire que l’on garde la dimension visuelle qui nous a plu avec l’esthétique derrière.
Pour la petite histoire, on a mis du temps… C’est pas qu’on était rétif, mais on avait le postulat de se dire qu’en tant que groupe de rock classique, on n’avait pas besoin de tout un habillage en plus. On ne voulait pas que ça soit superflu et que ça prenne le pas sur la prestation des musiciens. On a bien sûr vu des groupes où ça le faisait, mais on ne veut pas que ça soit un palliatif à un manque de… pas de charisme, non, mais où il ne se passe rien. Il ne faut pas que ça tourne en son et lumière. On recherche une symbiose. Il faut qu’il y ait une histoire à raconter, que ça ne soit pas être complètement gratuit, qu’il y ait une espèce de poésie. Et c’est là qu’intervient Julien parce qu’on a fait énormément de débriefings par rapport à ce qu’on voulait.

Julien Brevet : La différence fondamentale entre le ciné-concert « Berlin » et « Elements », c’est que le travail est un peu à l’envers. Avec « Berlin », les images étaient existantes et il fallait donc faire avec.

Matthieu Bablée : Et on illustre le film.

Julien Brevet : Alors que là, avec les images de « Elements », c’est plutôt le travail inverse. C’est plutôt les images qui vont se prêter à une musique. Même s’il y a un travail un peu commun à certains moments, la base, c’est la musique.

Matthieu Bablée : Et on peut dire que, pour ce qui est du travail de Julien, on peut dire que quasiment tout s’est fait post-musique. On peut dire qu’il a quasiment attendu d’avoir les morceaux et l’inspiration pour chercher des pistes esthétiques.

Julien Brevet : Oui, c’est ça. Complètement.

Matthieu Bablée : Après la réflexion inverse est aussi possible : tu peux avoir une banque d’images et trouver des choses qui collent esthétiquement. En l’occurrence, avec Titi qui s’occupe également un peu de ça, c’est ce qui s’était passé.  Après, il y a eu le concept de « Elements », mais ça, on s’en est un peu détaché.

  • Et est-ce que c’est du sur mesure par rapport à la musique qui est jouée ?

Matthieu Bablée : Alors, ça dépend de ce que tu entends par « sur mesure ». Nous, on reste sur un truc un peu étiré. Il n’y a pas de machines donc pas de séquençages.

Julien Brevet : Et c’est ce qui est même très intéressant dans le projet ; le côté live. Zenzile, c’est du live, avant tout.

Matthieu Bablée : Et c’est justement ce qu’on a demandé. Enfin, c’est là où il y a eu beaucoup de débats avec Julien, au niveau même du traitement des images. OK, il y a la technologie moderne qui est très pratique, mais on voulait absolument éviter le côté froid, synthèse.

Zenzile

  • On n’est pas sur quelque chose de millimétré au niveau du temps, comme ça pouvait l’être avec « Berlin », où il fallait vraiment s’en tenir à une durée précise ?

Matthieu Bablée : Oui, il n’y avait pas le choix avec le format ciné-concert. Le film, lui, ne bouge pas. Tu ne peux pas ajouter d’images. La seule liberté qu’on s’octroyait, c’était les pauses entre les chapitres.

  • Et donc là, on peut moduler les pistes selon les envies ?

Julien Brevet : Oui, j’ai conçu le truc comme ça. Comme un musicien de la vidéo. C’est-à-dire que je joue avec eux, j’envoie mes images et mes effets.

Matthieu Bablée : Il est musicien aussi. Il jouait auparavant au sein du groupe IDEM, où il y avait d’ailleurs également un travail autour des images…

Julien Brevet : …qui, pour le coup, étaient séquencées parce qu’on jouait avec des machines. Mais là, l’intérêt est de pouvoir s’adapter au tempo, aux longueurs. En fonction du public, de leur ressenti sur scène, il y a des choses qui peuvent changer et c’est ce qui est hyper intéressant, car je joue vraiment en live les morceaux.

  • Tu as un rôle non plus de compositeur en tant que musicien, mais compositeur d’images si je comprends bien.

Julien Brevet : On peut dire ça…

Matthieu Bablée : C’est toujours là que c’est délicat. On a aussi eu des débats avec Julien sur ce qu’on veut, et ce qu’on ne veut pas. C’est une espèce de travail de « clipage », sauf que c’est d’abord pour du live. C’est fait pour ça. La dimension scénique et scénographique est vachement importante, et ça a été un long débat, car c’est assujetti à des problèmes techniques. On s’est bien pris la tête et maintenant ça marche. Le problème auquel tu te retrouves confronté c’est qu’il existe aujourd’hui des spectacles où ça bombarde autour des images et ça nécessite des moyens, laisse tomber, et on n’est pas du tout dans cette économie-là. C’est des bécanes à je ne sais pas combien et qui nécessitent de gros camions pour transporter toute la logistique. Ça correspond à certaines jauges et ça fait partie intégrante du côté spectacle. Ça peut être intéressant, notamment en électro, où il y a un vrai challenge visuel sur les grosses scènes avec un mec seul aux platines. T’as intérêt à en foutre plein les mirettes dans ce cas, oui !

Julien Brevet : C’est un peu un défi pour Zenzile. Avec eux déjà, même sans visuels, il se passe déjà quelque chose sur scène à cinq, et six avec Zakia. Il faut faire attention, comme disait Matthieu, à ne pas faire disparaître ce qui marche, à savoir le groupe, les musiciens, le fait de les voir jouer au profit de mes images. Ça n’aurait aucun sens pour ce projet-là. Il n’y avait pas non plus une volonté de faire quelque chose de novateur techniquement comme c’est le cas pour des groupes comme Ez3kiel. Pour Zenzile, c’est plus l’esthétique qui doit primer.

  • Ne pas s’effacer derrière la technique en quelque sorte ?

Julien Brevet : Surtout que ça ne soit ni un problème ni un but. Il y a beaucoup de technologie aujourd’hui, que ce soit en théâtre ou en danse. Parfois, ça marche très bien, mais des fois aussi, ça cache un fond, et c’est dommage.

Matthieu Bablée : Il y a ça déjà : pourquoi avoir une débauche d’effets visuels si on ne parvient pas à définir clairement un propos ? Et après la question de l’esthétique d’une œuvre. Cette recherche esthétique, sur les formes, sur des trucs un peu 3D, c’est vraiment là-dessus sur quoi on a vraiment voulu travailler. C’est peut-être un peu une théâtralisation de l’endroit, de la lumière, de la scéno et la musique. Le projet, il est là.
Et garder en tête l’aspect cinématographique qui a toujours été là, plus ou moins, dans les morceaux, et œuvrer dans ce sens-là. Et que ça soit d’un seul tenant afin de rester dans ce format cinématographique. Mais il faut juste veiller à ne pas tomber dans l’écueil d’un projet trop contemplatif, car il y a la volonté de proposer un live avant tout.

  • Est-ce qu’avec « Elements », on va retrouver l’idée de chapitres comme dans « Berlin », où l’on passerait cette fois-ci d’un élément à un autre.

Julien Brevet : Il n’y a pas de chapitres. Enfin, ce n’est pas découpé comme ça. On va dire qu’il y a un fil rouge autour d’« Elements » : les quatre éléments ; l’air, la terre, l’eau et le feu, qui était le postulat de départ, mais après tout a vraiment évolué.
On a ça en tête, mais il n’y a rien d’explicite, car ça joue toujours sur le côté cinématographique, et c’est finalement quelque chose de très subjectif. On imagine des choses et en visuel, il fallait parvenir à faire la même chose ; c’est-à-dire ne pas avoir des images trop concrètes…

  • Donc laisser finalement au spectateur la liberté de s’approprier le projet.

Julien Brevet : Exactement ! C’est l’ambition du projet.

Matthieu Bablée : Après, pour être plus précis, c’est aussi qu’on a eu une demande expresse, avant même d’avoir joué la moindre note de musique nouvelle, d’être capable de définir le concept de notre création, car le Quai en avait besoin pour son programme. Et tu n’as pas vraiment le choix, car qui dit création dit note de synthèse, note d’intention et nom du spectacle ! Et ça, il a fallu le donner au mois de juin dernier.
Après, je pense qu’il ne faut pas le voir autrement qu’un nouveau projet, avec un fil conducteur autour des éléments. Et la base, ça reste ce qu’on a fait depuis 20 ans maintenant. On n’a pas tout remis en cause au point de faire quelque chose de complètement différemment, y compris au niveau de la musique, même si je pense qu’on a quand même sévèrement enfoncé le clou d’un autre virage. Il y a des partis pris musicaux, des couleurs un peu plus synthétiques des fois. Et clairement, on a laissé tombé le dub stricto sensu, à l’ancienne manière. Le dub, il n’y en a plus, et il y a d’autres choses qui se mettent en place. Et puis, on a une nouvelle chanteuse, Zakia, qui apporte un nouveau truc au niveau du chant. Vince s’y est mis et moi un petit peu également.

  • On va parler un peu de Zakia d’ailleurs, comment l’avez-vous rencontré, comment a-t-elle intégré le projet ?

Matthieu Bablée : Bah écoute, c’est Vince qui avait ça derrière sa petite tête. Qui l’avait rencontré, qui l’a vu chanter. Et nous, on l’a connue toute petite cette jeune fille, car c’est la fille d’un musicien, d’Angers également, du premier batteur de Lo’Jo. Et tu vois, il y a vingt ans, au début de Zenzile, elle avait 4 ans. Elle a un peu grandi avec nous aussi et dans un milieu de musiciens. Elle a toujours été bercée par ça, elle a fait des écoles de jazz et de chant, et donc Vince l’a vu en spectacle et a été vachement bluffé. Et voilà, elle est ravie de participer au projet et pour nous, ça marche d’une manière très simple. Elle apporte un autre univers, elle a des qualités indéniables, elle a beaucoup de fraîcheur et chante vraiment très bien.

  • Et comment se passe l’écriture ?

Matthieu Bablée : Elle écrit ses textes toute seule. Ce sont des textes personnels. En l’occurrence, elle est partie un bon bout de temps en Inde et je pense qu’il y a beaucoup de textes qui tournent autour de ça. Et ça inclut beaucoup d’humanité, par rapport aux gens. Ça ne rentre pas directement dans le cadre des éléments, mais je ne sais plus qui disait ça, mais le cinquième c’est l’humain, comme dans le film de Besson. On va le faire rentrer comme ça (rires). Reste qu’il y a des passerelles avec le ressenti, avec une espèce d’état intérieur ou de spiritualité, sans plus d’ésotérisme. L’élément clé du spectacle, c’est l’émotion ! Les chansons, la musique et les visuels tournent autour de ça. Il faut qu’il se passe quelque chose. C’est la partie la plus ardue, mais c’est ce qu’il y a de mieux si ça marche.

  • Ce sera la récompense.

Matthieu Bablée : Exactement. Et on sait qu’il faut proposer des choses très efficaces, mais on ne peut pas faire fi du feeling et de l’émotion.

  • Julien, peux-tu me parler de la partie visuelle : où as-tu puisé tes images et comment les as-tu construites ?

Julien Brevet : Le côté visuel inclue deux choses d’abord : les vidéos, mais également les lumières dont s’occupe Thierry Charles, l’éclairagiste de Zenzile. Il a d’ailleurs commencé avant moi à réfléchir à la scénographie et à l’esthétique du projet. Et quand je suis arrivé, nous avons travaillé ensemble à continuer cette réflexion-là. Après cette recherche d’images, il y a eu une forme d’appropriation du projet. Je devais m’insérer dans une idée, en prenant en considération ce que Zenzile voulait et ne voulait pas. Par contre, il fallait faire beaucoup de recherche pour arriver à ce qu’on a maintenant.
C’est passé par du travail de répétition, où pendant que les gars composaient les morceaux, les répétaient ou les trituraient, Thierry et moi, on essayait des choses et parfois il y avait un des Zenzile qui disait « Eh ça, ça j’adore ! ». Au fur et à mesure, par élimination, on est arrivé à définir l’esthétique générale, à trouver le fil rouge. Ça s’est fait comme ça, assez naturellement parce que ça a pris du temps. On a fait trois résidences et on a eu de la chance de pouvoir le faire dans ces conditions-là.

Matthieu Bablée : Ça nous a permis de transformer des incertitudes en beaucoup de certitudes.

Julien Brevet : Et après, si on peut bien sûr projeter des images dans un local, notre lieu de jeu à Thierry et moi, ça reste la scène avec un côté plus massif des projections. C’est là qu’on peaufine vraiment nos images et les visuels en général. Et donc là, pendant dix jours, on est là-dessus. On peaufine nos tableaux, car on fonctionne ainsi sur ce projet.

Zenzile

  • Et ces tableaux sont-ils modulables ?

Julien Brevet : Là maintenant, difficilement. À une semaine de la représentation, on travaille une conduite précise pour le live. C’est comme ça et pas autrement, on pourrait dire. On va cependant pouvoir réagir aux émotions, s’adapter à ce qui se passe sur scène et aux réactions du public. Et agir de cette façon sur le live et la manière de le partager.

  • Et vous allez donc jouer les deux premières représentations au Quai les jeudi 9 et vendredi 10 juin prochains. Pas trop d’appréhension ?

Matthieu Bablée : Ça sera les premières dates donc il y en aura forcément un peu, mais on a l’expérience des cinés-concerts. Ça sera un peu fragile, mais il faut bien commencer. Et on n’a pas plus de pression que ça, il ne faut pas s’en mettre plus que d’habitude surtout.

  • Et qu’est-ce qui vous attend après ces deux dates inaugurales ?

Julien Brevet : Le live, c’est une première étape de « Elements ». Une toute première, parce qu’après il va y avoir pour Zenzile l’enregistrement de l’album.

Matthieu Bablée : Et là, il peut y avoir des choses qui changent.

Julien Brevet : Et on va également reprendre la création pour jouer aussi dans des lieux différents. Le projet est loin d’être fini. C’est vraiment un début.

Matthieu Bablée : Là, on est vraiment dans un processus pour le 9 et le 10. On les joue pour le live, mais on les enregistrera peut-être différemment par la suite. Pour ce qui concerne les arrangements, là, on fait des choses spécifiques. Les intros, les inter-morceaux…c’est vraiment créé pour le spectacle.

  • Et ces deux premières dates seront les seules de 2016 ?

Matthieu Bablée : Non, il y en aura d’autres à l’automne. Une en Bretagne, une autre ailleurs avant une résidence à Périgueux, où on va poursuivre le travail réalisé ici, mais dans l’optique de la tournée.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques