[EP] [Exclusivité] Yalta Club – MIDAS

Trois ans après un premier album remarqué, Yalta Club se montre plus uni et fraternel que jamais sur l’EP « MIDAS ». Si le cœur est d’emblée moins léger que par le passé, la formation parisienne s’y montre immensément habitée par de grands hymnes en quête et aux rêves de conquêtes.

Yalta Club - MIDAS

Revenons en 2013, quand Yalta Club célébrait l’amour, la paix et surtout la joie dans un premier album éponyme pétillant et follement festif. Dansant, exotique, léger et précieusement enjoué, le sextet parisien y déclinait sa vision d’une pop exaltée et bienheureuse, vivante et chaleureuse. Il était alors impossible d’y échapper ! En avril dernier, le groupe revenait avec un single universel, « Love », première annonce aux parfums d’exotisme de son nouvel EP inspiré par la légende d’un roi maudit. Chants enthousiastes et rythmes chauds nous promettaient un disque bouillant, transpirant, donc le climatiseur en marche deviendrait très rapidement l’allié incontournable. Dans cette cérémonie tropicale, Yalta Club nous prouvait dès lors que sa recette d’un tube pop ne s’était pas évaporée, même sous la canicule.

« ΜΙΔΑΣ » – ou « MIDAS » pour les plus formels d’entre nous – dévoile ses nouveaux airs. « Exile » d’abord, titre à la progression lente et qui, au fil de ses six minutes trente, laisse grimper ses pulsions montantes. Lentement, patiemment, à mesure que les ambiances se densifient, que le volume s’intensifie – sinon gagne en puissance -, les rythmiques et le chant de Julien Geffriaud, comme venus de très loin, envahissent progressivement un titre sous emprise. Emporté par l’ébullition instrumentale des cuivres et d’une électronique très alimentée, Yalta Club nous offre une récompense, promise, à la hauteur de l’intensité fulgurante de cette traversée.
« The Door » entrouvre, quant à lui, une nouvelle facette de l’univers des Parisiens. Rappelant de prime abord MuteMath dans les moments les plus solennels, le groupe gagne en impact sur un refrain-hymne puissant porté les cuivres et les chœurs. De véritables montagnes russes de sentiments qui nous prouvent, si l’on en doutait encore, que Yalta Club est définitivement installé sur de bons rails.

Yalta Club

Pour réconcilier les plus frileux à l’idée d’une fête sans compromis, Yalta Club aura pensé à tous en invitant deux producteurs parisiens à livrer leur interprétation très personnelle du single « Exile ». Après avoir livré une version intense, sinon brûlante, de « Love », Grégory Hoepffner, aka Almeeva, protégé de l’écurie Infiné, approche l’univers synthpop de The Chain Gang of 1974 dans un remix intense d’« Exile », goûtant dès les premiers instants à l’ivresse la plus légère. Tout l’inverse de la réinterprétation nébuleuse, voire mystique, de ce même morceau, opérée par le jusqu’au-boutiste Ben Cohen, qui ira jusqu’à renommer le morceau « The March ».

Construit autour du totem « Love », Yalta Club revient avec un EP surprenant, à la fois fortement fédérateur et audacieux, tant par ses revirements que par sa progression inédite. Un pari osé mais gagné haut la main !

« MIDAS » de Yalta Club, sortie le 17 juin 2016.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques