Wimp – Propergols

Lors de ma première chronique sur l’album « Repeat » de Wimps, j’avais brièvement évoqué ce groupe rennais dont le nom est Wimp. Il se trouve que j’ai reçu un mail me disant que « Non, non ils font toujours des trucs ». En effet,  ils ont sorti l’album « Propergols » au début de l’année 2012.

Wimp - Propergols

Je les avais vus en concert il y a au moins 4 ans et depuis ils ont beaucoup évolué. Leur son est peut-être plus mature, plus réfléchi.  Une chose est sure : quelque chose a changé.

Leur album commence par « Magic Land », l’une de leurs premières compositions revisitée pour l’occasion.  On passe d’une sorte de comptine punk pour enfant dans sa première version à une musique psyché aux accents orientaux. C’est une approche intéressante, mais je pense que je préfère la première version qui est beaucoup plus fraiche et insouciante. Dans tous les cas je ne pense pas que ça soit un bon choix de l’avoir mise en première. C’est un peu mou comme entrée en matière.

« Geometrid Moth » ressemble plus au Wimp que je connais, mais toujours avec cette petite touche nouvelle. C’est rassurant et entrainant à la fois.

Tandis qu’avec « Blobs plus Interblobs » on repart sur quelque chose de plus pop avec toujours ce côté « musique venue d’une autre planète ». Les voix planantes surfent sur des guitares dansantes droguées au rock alternatif de la fin des années 80. La fin apporte un contraste avec le reste de la chanson en finissant avec rage pour s’arrêter d’un coup et enchainer sur la chanson « Fraise Inversée ». Le chant et l’instrumental de celle-ci ont quelque chose de naïf et ignorant, c’est assez drôle. Ils ont l’air d’être autant obsédé que Franck Black par le surréalisme, le fantastique et autre sujet barré qui sort de l’ordinaire.

La chanson qui suit est une entité musicale difficile à définir (encore plus que le reste). Elle est très intéressante, étrange aussi, et se laisse écouter très facilement malgré ses six minutes. Les blocs s’imbriquent les uns dans les autres de façon mathématique. Wimp réussit, petit à petit, à créer un univers dans lequel leur musique commence à paraitre normale et évidente pour des personnes de notre monde ne l’ayant jamais écouté avant. Ils nous ont tellement habitués à cette musique que la chanson d’après passe sans qu’on ait le temps de s’en rendre compte. Le lavage de cerveau qu’est « Crop Circle » nous la fait oublier très rapidement (non pas qu’elle soit mauvaise, mais plutôt normale par rapport aux autres).

C’est une excellente introduction à « The Flying Saucers Keep Me Waiting » qui est une nouvelle version d’une de leurs premières compositions (à l’instar de « Magic Land »). Cette version-ci est plus planante et moins nerveuse, mais a son charme tout de même. Elle est hypnotisante et fait vagabonder notre esprit autre part.

On revient très vite à la réalité avec « Wintery Thoughts » qui réveille bien comme il faut et finit dans une tempête de larsen.  On revient au calme avec l’envoutante et onirique « Zelda Zonks In Hotel Rooms » qui nous ramène tranquillement sur la planète Terre.

Ce n’est pas moins bien qu’avant, ni mieux d’ailleurs, c’est juste différent et ça reste appréciable. « Propergols » a ces moments de purs délires où l’on part très loin, d’autres plus pop bizarroïde et quelques moments où l’on s’ennuie un peu, mais c’est très rare heureusement.

Les chansons restent plutôt humbles sur disque, mais elles ont un grand potentiel live et je pense qu’en concert leur puissance doit être révélée au grand jour.

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Quentin Lejas

chroniqueur enthousiaste, épris de The Smashing Pumpkins et des Pixies