[Interview] When ‘Airy Met Fairy

Note for our readers : for the ENGLISH LANGUAGE VERSION of the interview, CLICK HERE.

Grâce aux joies d’Internet, il arrive parfois que l’on découvre des artistes alors inconnus de nous mais qui nous passionnent instantanément, sans raison apparente. Ou plutôt, si : leur art devient global, mariant à la perfection instrumentations recherchées et émotionnellement fortes, chant hypnotisant et lumineux, mais également images percutantes et admirablement unies à l’œuvre qui nous est offerte. Nous avons déjà parlé ici du sulfureux clip de When ‘Airy Met Fairy, « Intoxicated » ; l’occasion pour nous de discuter avec Thorunn Egilsdottir, tête pensante du projet mais surtout femme aux multiples visages et à la générosité sans égale.

Thorunn Egilsdottir

  • Peux-tu nous présenter When ‘Airy Met Fairy ?

Sur notre site Internet, voici ce que nous disons : When ‘Airy Met Fairy est plus un projet qu’un véritable groupe. Plusieurs musiciens et réalisateurs se sont unis pour contribuer à créer le monde minimaliste et mélancolique de When ‘Airy Met Fairy. Au centre du projet, il y a un trio essentiel formé par moi, la leader et compositrice Thorunn Egilsdottir (voix, piano, instruments miniatures), Mike Koster (synthés et basse) et Toma Copier (batterie). L’ingénieur du son de WAMF, Tom Gatti, crée le son de l’entité pour les concerts, et les vidéos des réalisateurs Runa Egilsdottir et Raphael Kindig amènent au collectif une facette unique en créant les clips. L’Islandais Bardur Johannsson (Bang Gang) a produit le premier single, « Intoxicated », qui a été masterisé aux légendaires studios Abbey Road.

Thorunn Egilsdottir et  Mike Koster
Thorunn Egilsdottir et Mike Koster

Je peux également ajouter que le projet a démarré il y a trois ans dans mon living room. J’ai commencé à écrire quelques-unes de mes chansons et ma sœur m’a donné un coup de main pour créer les visuels qui les accompagnaient. Depuis, WAMF a bien grandi, et différents artistes amènent aujourd’hui leur propre touche à cet univers. Je pense que c’est ce qu’il y a de plus beau dans tout cela : tout commence avec le cœur brûlant d’une seule personne, puis grandit pour devenir un ensemble regroupant différentes personnes qui se ressemblent et ressentent les mêmes choses. Pour moi, la musique est une douleur douce-amère dans la poitrine.

  • Peux-tu nous expliquer la signification du nom du groupe ?

Je fais des chroniques cinéma depuis quatre ans maintenant et j’ai toujours adoré le titre du film – qui est maintenant devenu un classique – « Quand Harry Rencontre Sally » (« When Harry Met Sally » en VO, NDLR), avec Billy Crystal et Meg Ryan. De plus, j’ai une voix plutôt douce, presque aérienne (« airy » en anglais, NDLR)… et puis… je suis originaire d’Islande, le pays des trolls et des contes (« fairy » en anglais, NDLR) parlant des elfes. Mets tous ces éléments ensemble, et voilà : tu obtiens « When ‘Airy Met Fairy ».

  • Tout d’abord, parlons de la vidéo qui accompagne le single « Intoxicated ». Comment est venue l’idée du clip ? Comment s’est déroulé le tournage ?

Je travaille avec deux personnes qui réalisent toutes mes vidéos (et d’autres sont sur le point d’arriver !). Ces deux personnes sont ma sœur, Runa Egilsdottir, et Raphael Kindig. Nous avons discuté de plusieurs idées, même si je ne me souviens pas de la façon dont nous en sommes arrivés à la décision de nous y prendre de cette manière. Je me rappelle juste que ma sœur voulait initialement filmer la dispute d’un couple dans une chambre d’hôtel de manière artistique (voire comique)… Raphael voulait quant à lui tourner quelque chose de technique et a pensé au plan-séquence. Nous savions à quel point ce serait difficile, en tant qu’acteurs : essayer de faire naître la tension, montrer une relation amour-haine convaincante et parvenir à respirer pendant 50 secondes alors qu’on est aspergé de quinze litres d’une peinture qui vous colle les yeux ; et ce n’est pas si facile. Malgré tout, nous sommes parvenus à y survivre et nous avons ralenti la scène pour qu’elle s’adapte à la longueur de la chanson. Nous nous sommes vraiment bien amusés.

  • Combien de douches après tout ça ? (rires)

Chaque fois que tu vois des couleurs voler dans le clip, cela correspond en réalité à environ quinze à trente litres de peinture… Multiplie par le nombre de fois où elles apparaissent sur la vidéo et tu auras une idée de la quantité totale (c’est une manière pour moi d’inciter les lecteurs à regarder le clip du début à la fin…) ! (rires). Tu peux facilement imaginer dans quel état nous avons laissé la cave où nous avons tourné !!! Ça ressemblait beaucoup à ces peintures que tu achètes au prix fort dans certaines de ces galeries fantaisistes, à New York.

  • Tu collabores beaucoup avec ta sœur, Runa. Peux-tu nous parler de l’importance de son travail dans le projet, ainsi que de la manière dont elle y amène sa propre vision des choses ?

Runa est la personne qui offre un visage à WAMF, et c’est l’une de celles qui participe aux décisions majeures en termes de production. Je l’ai baptisée la « stylometer » (« unité de mesure du style » , NDLR) : elle est allergique à tout ce qui est « kitsch ». Je suis peut-être la tête pensante de WAMF, mais dans ce cas, elle en est le cou. Elle oriente le projet vers la bonne direction, musicalement et visuellement. Sa mission principale et de faire sonner et apparaître WAMF comme si on était déjà en 2017 (rires) !

Pochette du disque réalisée par Runa, la sœur de Thorunn
Pochette du disque réalisée par Runa, la sœur de Thorunn
  • Dans ce single, de quelle « intoxication » s’agit-il ?

L’amour toxique. Quand on se retrouve dans une relation qui s’achève, on a souvent tendance à se comporter comme une personne ivre. Quand tu l’es véritablement, tu n’as plus le contrôle de ton corps ou de tes humeurs. Tu n’es plus toi-même.

D’ailleurs, à propos des paroles : à l’origine, je voulais créer une femme fatale. J’ai pensé qu’en me mettant dans la tête d’un homme, ce serait la manière la plus proche de l’amener à être aussi dure qu’un mâle. Je suis fascinée par les différences culturelles, physiques et mentales entre les sexes. Nous devrions être tous égaux – mais le serons-nous jamais ? Avons-nous vraiment envie de l’être, et comment ce serait ? Et, d’un autre côté, il y a la femme fatale. Beaucoup de femmes aimeraient savoir ce que ça fait d’avoir tous les hommes à leurs pieds. Mais être admiré et vénéré ne veut pas dire qu’on est aimé. Et si l’on n’est pas capable d’aimer ou d’être aimé, on finit par mener une vie solitaire.

  • Ta musique contient beaucoup de moments aériens, mais aussi des sons très sombres et tristes. Est-ce quelque chose que tu gardes à l’esprit quand tu composes tes chansons ?

Je n’écris jamais de chansons de manière intentionnelle. Elle viennent à moi. D’habitude, cela commence par une mélodie que je fredonne quand je suis en voiture ; ou le soir, quand j’essaie de m’endormir. Il y a ces moments pendant lesquels je porte littéralement un sentiment intense partout dans mon corps, proche la majorité du temps de la tristesse. Néanmoins, cela reste un mystère pour moi : pourquoi ai-je cette tendance à écrire des choses si noires ? Je suis une personne très heureuse et équilibrée. Mais, encore une fois, les chansons tristes m’émeuvent toujours énormément. Je suppose que c’est dû à mes racines islandaises ; les hivers sombres sont ancrés au plus profond de mes os.

Thorunn Egilsdottir

  • Par rapport à ce style que tu aimes, y a-t-il des groupes ou artistes qui t’attirent, ou que tu as besoin d’écouter chaque jour ? Quels sont tes préférés ?

Mes plus grandes sources d’inspiration sont Peter Gabriel, Talking Heads, Violent Femmes, Radiohead, Portishead, Magnetic Fields, Nick Cave, Tori Amos, Björk… Mais également des groupes ou artistes comme Sigur Ros, Emiliana Torrini, Feist, Alt-J, James Blake ou Junius Meyvant, un musicien islandais qui est très doué.

  • On trouve dans tes créations une union entre le rêve et la réalité ; par exemple, dans le clip, il y a une lutte constante entre la colère et l’amour. Peux-tu nous expliquer pourquoi ?

Il y a quatre ans, je suis devenue l’heureuse mère d’une merveilleuse petite fille. Depuis ce moment, j’ai trouvé une paix intérieure. Je sais que, quand on aime, il faut que ce soit quelque chose de bon, de chaleureux. Ça doit remplir votre vie de bonheur. Si ce n’est pas le cas, n’acceptez pas. Bien sûr, parfois, quand on aime, cela signifie également qu’il faut partir. On aime d’une manière nettement meilleure quand on a de l’estime et du respect pour soi. En tant que féministe post-moderne, je ne peux pas faire mieux que de prouver à quel point il est important que les femmes sachent ça. Le respect de soi n’a rien à voir avec l’égoïsme ou le narcissisme.

  • Que signifie pour toi le féminisme post-moderne ?

Pour moi, le féminisme post-moderne signifie : pour les femmes mais pas contre les hommes ! J’imite les hommes et ça m’aide à tendre vers une vie équilibrée. Je suis très émotive et fragile (c’est d’ailleurs ce que j’aime chez les femmes, parce que ça me permet d’avoir beaucoup d’empathie pour les animaux et les humains)… Mais les hommes sont peut-être un peu moins compliqués dans leur vie quotidienne. Donc, un jour, je me suis dit : « Tiens, c’est bien, ça. Pourquoi ne pas faire pareil dans ma propre existence ? ». Ceci dit, en tant que femme, j’ai compris que le meilleur moyen de se comporter avec des gens difficiles, c’est de faire comme si j’étais leur mère. Une mère est stricte mais juste. Elle est compréhensive. C’est ainsi que j’arrive à acquérir le respect des autres, ce qui se croient durs, de manière naturelle. Ce n’est pas comme de penser qu’ils agissent comme des « crétins » ; c’est plus dans la façon dont je dois gérer ces « crétins ».

  • Pour toi, qu’est-ce que la musique, et l’art en général, signifient ?

Pour moi, cela revient à créer un univers rempli de sons. La musique a accompagné le genre humain depuis les débuts de la civilisation. Nietzsche disait : « Sans musique, la vie serait une erreur. » Je suis totalement d’accord ! Elle nous suit partout. Mais nous vivons aujourd’hui à l’époque du streaming et du téléchargement libre. Nous prenons l’habitude d’oublier tout le travail ardu qui se cache derrière chaque chanson. Mais ce n’est pas parce que nous ne le voyons pas que ça signifie qu’il n’existe pas. Et ce n’est pas parce que les choses sont aujourd’hui faites d’une certaine manière que cela est forcément bien.

  • Dans quel état d’esprit es-tu quand tu composes des chansons et que tu écris des paroles ? Y a-t-il un message que tu souhaites transmettre au public ?

Quand j’écris une chanson, je suis habituellement seule. Je ne pense pas au public. C’est presque un besoin physique, laisser une chanson sortir de mon corps. Mais tant qu’elle n’est pas enregistrée et prête à être écoutée, je ne pense pas au public. C’est cette seconde phase que j’ai appris à apprécier. C’est pendant celle-ci que tu peux réellement transmettre aux autres ton propre monde intérieur.

  • D’après ton site Internet, When ‘Airy Met Fairy « est une musique qui rampe sous notre peau et nous emmène toujours plus profondément ». Peux-tu nous en dire plus ?

J’écris de la musique pour littéralement laisser sortir la douleur de ma poitrine en chantant. Et parce que je fais ça, je me sens heureuse. Je chante car je veux que les gens puissent eux aussi ressentir leurs propres émotions, en sachant qu’ils ne sont pas seuls.

  • Que devons-nous attendre de ton album à venir ?

Une mélancolie apaisante. Les paroles contiennent tous les ingrédients de la vie et la musique est plutôt minimaliste mais également mélancolique. C’est assez difficile de la qualifier. Peut-être vaut-il mieux l’appeler « indie pop électronique ». Mais même ça ne convient pas, selon moi. De la même manière, il est très difficile de décrire une peinture quand on est juste devant elle.

  • D’autres sujets que tu souhaiterais aborder ?

Oui, tout ce dont nous avons parlé sur Facebook ! (rires)


Retrouvez When ‘Airy Met Fairy sur :
Site officiel FacebookTwitter


ENGLISH

Sometimes, thanks to the World Wide Web, one can discover artists one does not know but who are immediately fascinating and passionate ; this often happens, for no particular reason. Or, well, maybe one : their work becomes global, as the perfectly mix clever, emotionally strong instrumentals with mesmerizing and enlightened vocals, but also use striking images that perfectly match the entire art one is then confronted to. We have already spoken about When ‘Airy Met Fairy’s inflammatory video for their single ‘Intoxicated’ ; we have now the opportunity to speak with Thorunn Egilsdottir, the mastermind of this amazing project ; but, above all, a woman with many faces and an incredible generosity.

Thorunn Egilsdottir

  • Can you introduce us to When ‘Airy Met Fairy ?

On the website we explain this : When ‘Airy Met Fairy is more of a project than a band. Many different musicians and video makers help create the minimalist but melancholic world of When ‘Airy Met Fairy. At the core, there is the fix trio which consists of frontman and songwriter Thorunn Egilsdottir (vocals, piano, mini instruments), Mike Koster (synths and bass) and Toma Copier (drummer). WAMF soundengineer, Tom Gatti, creates the airy fairy sound of the live shows and the videos of film makers Runa Egilsdottir and Raphael Kindig give the project a unique face by creating WAMF’s music clips. Icelander Bardur Johannsson (Bang Gang) produced When ‘Airy Met Fairy’s first single « Intoxicated », which was mastered at legendary Abbey Road Studios.

Thorunn Egilsdottir et  Mike Koster
Thorunn Egilsdottir and Mike Koster

I can add the fact that it all started three years ago in my living room. I started writing a couple of my songs and my sister helped me create the visuals. Since then, WAMF has grown and many different artists bring their little touch to this universe. I think that is the beautiful part about it : it starts with the burning heart of one person and grows into a project with many people who all feel the same. To me, music is a bittersweet ache in the chest.

  • Can you tell us about the meaning of your band name ?

I‘ve been doing cinema reviews for the past four years and I have always loved the title of the classic ‘When Harry Met Sally’, with Billy Crystal and Meg Ryan. On the other hand, I have a rather soft voice, almost airy … and … I’m originally from Iceland, the country of trolls and elves-hence fairy. Combine all these different factors et voilà: you have When ‘Airy Met Fairy.

  • First, let’s talk about the video for your single ‘Intoxicated’. How did the idea of the clip come to life ? How did the shooting happen ?

I work with two people who create all of my videos (many more to come !). These people are my sister Runa Egilsdottir (http://www.centralintelligence.lu/) and Raphael Kindig. We discusssed so many various ideas that I actually cannot remember how we got to taking the decision to do it this way. I just remember that my sister initially wanted to film an artistic (almost comic) couple fight in a hotel room … Raphael wanted to shoot something technical and came up with the ‘one sequence’ video . We knew the difficulty would be on an acting level : try to build tension, display a convincing love hate relationship and breathe during 50 seconds while you’re being bombed by 15 liters of eye stinging paint is not so easy. We somehow survived it and then we stretched the scene to the full length song. We had a lot of fun.

  • And how many showers after that ? (laughs)

Each time you see the colours coming, it s a shower of actually 15-30 L of paint… Multiply it by the times you see it in the clip and you have the total amount (I’m trying to get the reader to watch it from the beginning till the end) !  You can imagine what mess we left in the cellar where we filmed it !!! It was almost like one of these art paintings you buy for a lot of money in the fancy galleries in New York.

  • You are working a lot with your sister, Runa. Can you tell us about the importance she has in the project, and the way she manages to bring her own vision to it ?

Runa is the person that gives WAMF a face and she is an important decision maker when it comes to the production. I call her the « stylometer »: she is allergic to anything that is « kitsch ». I might be the head of WAMf, but she s the neck. She turns the project into the right direction, musically and visually. Her main mission is to make WAMF sound and look like 2017 ! (laughs)

Album cover created by Runa, Thorunn's sister
Album cover created by Runa, Thorunn’s sister
  • In this single, what kind of ‘intoxication’ is it about ?

Toxic love. When one is in a relationship that has come to an end, one very often acts like someone that is intoxicated. When you are really intoxicated, you have no control over your body or your temper… you are not yourself.

And, about the lyrics – I originally wanted to create a femme fatale. I thought by putting myself into the head of a man that would be the closest I could get to her as she can be tough like a man. I’m fascinated by the cultural, physical and mental differences between sexes. We should be equal – but will we ever be ? Do we really want to and what would it be like ? On the other hand, you have the femme fatale. Many women would like to know what it feels like to have all the men at their feet. But being admired and adored doesn’t mean you re loved. And when you are not capable of loving or being loved, you lead a very lonely life.

  • Your music is full of aerial moments and dark, almost sad sounds. Is it something you have in mind when you create songs ?

I never intentionally write songs. They come to me. Usually, it starts with a humming melody while I’m driving in the car or in the evening when I try to go to sleep. I have these moments when I carry an intense feeling in my body, often related to sadness. Nonetheless, it is a mystery to me, why I have the tendency to write so dark, because I am a very happy and balanced person. Then, again : sad sounding tunes have always moved me. I guess it’s due to my icelandic roots ; the dark winters must be sitting in my bones.

Thorunn Egilsdottir

  • Any bands or artists you feel attracted to, or need to listen and appreciate each day ? Who are your favourites ?

My biggest inspirations are Peter Gabriel,  Talking Heads, Violent Femmes, Radiohead, Portishead, Magnetic Fields, Nick Cave, Tori Amos, Björk… But also bands and artists such as Sigur Ros, Emiliana Torrini, Feist, Alt-J, James Blake and Junius Meyvant (a very talented Icelandic musician).

  • Also, there seems to be an union between dream and reality ; for example, in the video, there is a constant fight between anger and love. Can you tell us why ?

Four years ago, I became mother of a beautiful little girl. Since then, I have found inner peace. I know that when you love, it should be something good, something warm. It should be something that fills your life with happiness. If it doesn’t, don’t accept it. Well, sometimes when you love, it means you have to leave. You love best when you love and respect yourself. As a post modern feminist, I cannot emphasize enough how important is for women to know that. Self respect has nothing to do with selfishness or narcissism.

  • What does post modern feminism mean to you ?

To me, post modern feminism means : for women but not against men! I copy men and it helps me lead a balanced life. I am emotional and fragile (I love that about women, because it makes me have a lot of empathy for animals and humans)… But men are perhaps a little less complex in their everyday life.  So one day I said to myself ‘This is nice. Why not copy paste that into my life?’.

Still, as a woman, I have learned that the easiest way to deal with difficult people is by pretending that I am their mother. A mother is strict but fair. She understands. This is how I can gain respect, in a natural way. It’s not so much about them acting like ‘jerks’ ; it’s more about how I deal with ‘jerks’.

  • To you, what is the meaning of music, and art in general ?

To me, it’s about creating a universe full of sounds. It has accompanied humans since the beginning of civilisation. Even Nietzsche said : ‘without music, life would be a mistake’. I agree ! It accompanies us everywhere. But we live in the age of free streamings and downloads. We all tend to forget the hard work behind every song. Just because we can’t see it doesn’t mean it isn’t there. And just because things are done in a certain way, doesn’t mean it’s right.

  • In what state of mind are you in when you compose songs, and write lyrics ? Is there a message you want to share with the audience ?

When I write a song, I am usually alone . I’m not thinking about an audience. It’s almost a physical need to get the tune out of my body. But it is not until a song is recorded and ready to be heard that I think of the audience. That’s the second phase which I have learned to appreciate. It’s the one where you can actually communicate your inside world.

  • According to your website, When ‘Airy Met Fairy ‘is music that would like to crawl under your skin and take you down deep’. Can you tell us more about it ?

I write music to sing the pain off my chest. Because I do that, I feel happy. I sing, because I want people to feel themselves , knowing that they are not alone.

  • What shall we expect from your forecoming album ?

Soothing melancholia. The lyrics contain all the ingredients of life and the sound is rather minimalist but melancholic. It’s difficult to categorize it. Perhaps it’s best done by calling it electronic indie pop. But even that doesn’t really fit in my opinion. It’s very difficult to describe a painting when you are standing right next to it.

  • Anything else you want to talk about ?

The things we spoke about on Facebook ! (laughs)


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.