A la rencontre de West Thordson

Voilà maintenant quelques jours que le quatrième album du groupe américain A Whisper in the Noise est disponible.
Ayant pu découvrir « To Forget » bien avant sa sortie, j’avais été fasciné par l’évolution musicale du projet, et ma curiosité m’a poussé à demander à l’homme à l’origine du groupe, West Thordson, de me présenter cette nouvelle étape dans l’histoire d’AWITN.
Je vous propose donc une interview de West Thordson, qui nous a fait le plaisir, pour indiemusic, de revenir sur l’écriture de ce nouvel album, sur sa collaboration entre autres avec Sonja, violoniste du groupe, et sur l’évolution du projet au cours de ses dix années de carrière. Une interview à découvrir en français d’abord puis dans la suite en anglais pour profiter d’une version originale.

  • Bonjour West, ton nouvel album « To Forget » propose une ambiance radicalement différente du précédent. Pourquoi cette évolution ?

C’était le son qui est  venu le plus naturellement.

  • Tu as insufflé à cet enregistrement quelque chose de très lumineux, aérien, presque volatile dans la construction des morceaux. Qu’est-ce qui t’as poussé vers ça ?

C’est peut-être le résultat du travail des percussions que j’ai réalisé par moi-même sur l’album. Je ne suis pas vraiment doué ou expérimenté en ce qui concerne la batterie et il semblait plus logique de me concentrer sur des rythmes simples et entraînants, et les arrangements ont bénéficié de cette approche.

  • Il y a neuf titres sur cet album, doit-on s’attendre à quelques b-sides dans les prochains mois en parallèle de cet album ?

Les autres chansons trouveront certainement plus de sens par la suite, et à travers une autre approche musicale. Aussi, Sonja et moi avons décidé de démarrer un autre LP, espérons-le pour l’automne 2013.

  • Deux morceaux sur « To Forget » sont instrumentaux ; l’éponyme To Forget et Maya’s Song. Quelle importance as-tu accordé à ces pistes dans la création de cet album ?

Le titre instrumental To Forget sert l’idée d’un album qui se veut clairement apaisé, en lenteur, dans le but de transporter l’auditeur dans cette direction. Maya’s Song me semble quant à elle un bon interlude pour aboutir sur la fin de l’album.

  • Parlons un peu de la complicité que tu entretiens musicalement avec Sonja, qui chante avec toi sur quelques titres de l’album en plus de t’accompagner musicalement au violon. Comment cette complicité est-elle née et comment avez-vous travaillé ensemble sur l’écriture de ce quatrième album ?

Sonja a intégré A Whisper in the Noise à l’époque où nous étions 5-6 dans le projet, c’était entre 2003 et 2006. En raison de la formation trop conséquente (qui va de pair avec la subjectivité de ma musique), je n’étais pas réellement poussé vers une collaboration créative. Aujourd’hui, en duo, j’ai davantage l’occasion de me poser et de prendre le temps de discuter avec elle de la construction des titres.

  • Au final, A Whisper in the Noise est-il devenu sur cet album en particulier un projet en duo, avant d’être ton projet à toi, West ?

Oui, au sens large. Bien que toutes les chansons viennent d’idées que j’ai introduite, Sonya a supervisé leur accomplissement. Nous avons prévu à l’avenir qu’elle puisse prendre davantage d’initiatives sur les sorties futures.

  • Parlons de l’enregistrement de l’album, où celui-ci a-t-il été enregistré, dans quelles conditions et sur quelle période ?

Il a été en grande partie enregistré  dans ma ferme située dans une zone rurale au sud du Minnesota, aussi bien dehors qu’en intérieur. J’ai uniquement utilisé des microphones à bandes connectés à un ordinateur. Puis j’ai superposé les pistes à l’aide d’un vieil Akai bande après bande, puis j’ai transféré le tout sur l’ordinateur.

  • Sur cet album, parmi les neuf titres, quel est le titre qui t’a demandé le plus de temps dans l’écriture et la composition, et pourquoi ? Et quel est le titre dont tu es le plus satisfait sur cet enregistrement ?

Black Shroud m’a pris le plus de temps. Je l’avais démarré en 2009 et elle est restée inachevée pendant pas mal de temps… jusqu’à ce que Sonja viennent y greffer sa voix et ses parties au violon. Je suis particulièrement fier du résultat final obtenu sur Black Shroud. C’était un travail vraiment épuisant. (rire)

  • J’aime beaucoup « Of This Sorrow » sur l’album, et il me rappelle assez étrangement « After The Gold Rush » de Neill Young. Cela te surprend-il ?

Ca a du sens. J’ai écouté cette chanson de nombreuses fois.
Je voulais que This Sorrow soit fragile, avec une mélodie folk par dessus un air de piano désaccordé. Je l’ai enregistré sur un piano récupéré dans une salle de musique d’une école primaire.

  • Quel regard portes-tu sur « To Forget » à quelques jours de sa sortie ? Si tu devais le décrire en quelques mots de choix, pour lesquels opterais-tu ?

Music to disappear.

  • A Whisper in the Noise fête ses 10 ans de carrière cette année, quels sont tes meilleurs souvenirs ?

Je garde d’excellents souvenirs des tournées en Europe et du festival All Tomorrow’s Parties. Enregistrer avec Steve Albini dans son studio reste un merveilleux instant pour moi.

  • Tu as prévu de passer par la France pour ta tournée européenne, où pourra-t-on retrouver A Whisper In The Noise dans les prochains mois ?

Je crois qu’il y a quatre concerts qu’Andreas et Beate Kohl ont ou sont en train de booker en France. Les dates confirmées seront postées sur http://www.southernrecords.de/dates/  et www.mainstreamrecords.de/live

  • Que puis-je te souhaiter pour la sortie de cet album qui se fera le 27 février ?

Qu’il trouve son public, des gens qui aiment vraiment la musique de cet album.

  • Merci de m’avoir accordé de ton temps et je te souhaite une très belle sortie d’album pour To Forget.

Merci à toi.


Découvrez maintenant la version originale de cette interview :

  • Hi West, your new album “To Forget” offers a radically different ambiance compared to the previous one. Why this evolution ?

This was the sound that happened most naturally.

  • You put in this record something really bright, aerial, almost volatile in the construction of the songs. What brought you to that ?

Perhaps this was the result of performing the percussion myself. Since I am not very skillful or experienced with drums, it made the most sense to focus on simple, soft, driving rhythms and arrangements than benefited from this approach.

  • There are 9 tracks in this album, can we expect a few b-sides coming up in the following months ?

Other songs seemed best to develop at a later date and for a different body of work. Sonja and I have decided to start on another LP, hopefully completed for release in the autumn of 2013.

  • Two tracks of this album are instrumental ; To Forget and Maya’s Song. What importance did you give to these tracks in the creation of this album.

The instrumental To Forget was used to make clear that the album would be very slow to gratify the listener. Maya’s Song seemed to be a nice interlude the end.

  • Let’s talk about the musical complicity you have with Sonya, who sings with you on a few tracks, in addition of playing violin. How was this complicity born ? And how did you work together on the songwriting of this fourth album ?

Sonja was involved with A Whisper in the Noise as a 5-6 piece ensemble from 2003-2006. Due to the group being so large (along with the subtlety of the music), it didn’t lend well to creative collaboration. As a duo, there is much more time to be slow and deliberate with the construction of the songs.

  • In the end, has AWITN become for this specific album a pair work rather than a solo project ?

Yes, to a large extent. Though all these songs were ideas initially started by me, Sonja oversaw the completion. We have also made plans to develop upon works she originates for the future releases.

  • Let’s talk about the recording of the album. Where was it recorded ? In which conditions and when ?

It was primarily recorded at my farmhouse, indoor and outdoor, located in a rural area of southern Minnesota. I mainly used ribbon microphones to a laptop. Afterwards, the layering of tracks were bounced off an old Akai reel-to-reel, back into the laptop.

  • In this album, among the 9 tracks, which one took the longest time to write and why ? What is the song that you are the most proud of in this album ?

Black Shroud took the longest. It was started upon in 2009 and felt incomplete for a long time… until Sonja added her vocals and violin parts. I guess I’m most proud that Black Shroud is finally completed and released. I am very tired of working on it :)

  • I really like “Of this Sorrow’, it reminds me in a strange way Neil Young’s “After the Gold Rush”? Are you surprised by this comparison ?

That makes sense. I’ve listened to that song many times. I wanted Of This Sorrow to be a fragile, folk melody over a slightly out of tune piano. I recorded it with the piano I salvaged from my elementary school music room.

  • What Is your opinion on “To Forget” a few days away from its release ? If you had to describe it in a few words, what would you say ?

Music to disappear.

  • AWITN is celebrating its 10th birthday this year, what are your best memories ?

I’ve really enjoyed the tours in Europe and performing All Tomorrow’s Parties. Recording with Steve Albini at his studio has been wonderful as well.

  • You are planning to come to France for your European tour, where will we be able to see you live in the next few months ?

I believe there are four shows in France that Andreas and Beate Kohl have booked or are working on. Confirmed dates will be posted at http://www.southernrecords.de/dates/  and www.mainstreamrecords.de/live

  • What can I wish you for the release of this album, which will happen on the 27th of February ?

That it finds some people who really love it.

  • Thanks for your time, I wish you the best for the new album coming up.    

Thank you.

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques