[LP] Waters – What’s Real

Depuis l’arrêt de Port O’Brien, on surveillait de près les dernières annonces de Waters, le nouveau projet emmené par le brillant Van Pierszalowski. En 2011 sortait son premier album, « Out In The Light », pont tendu entre le cadre folk de son précédent projet et l’urgence d’expérimenter une musique plus encrassée, entre power pop et grunge noisy. Quand « For The One » et « Out In The Light » nous présentaient le nouveau Pierszalowski, « Abridge My Love » et plus encore « San Francisco » montraient à quel point le cordon n’était pas encore pleinement coupé avec sa précédente histoire. Après quelques tournées aux côtés de Tegan and Sara, Cold War Kids et Nada Surf, Waters dévoilait coup sur coup deux clips, deux tubes en puissance ; de quoi nous mettre en état d’impatience.

Wates - Whats Real

D’abord avec le survolté et terriblement entêtant « Got To My Head », suivi du ravagé « I Feel Everything », digne du meilleur de Weezer, et son clip délirant en plan-séquence. Après ça, plus que l’attente, l’excitation de découvrir les autres pistes du disque se faisait grandement ressentir.

Avec « What’s Real », Waters confirme sans conteste que les premières impressions étaient les bonnes. Le quintet californien offre onze pistes bouillonnantes de mélodies pop instantanées et d’énergie rock, et construit ce qui sonne comme l’un des disques essentiels de 2015 pour tout amoureux de rock indé qui se respecte. Loin d’être un coup d’épée dans l’eau, carburant avant tout à la force de dérapages risqués mais toujours parfaitement contrôlés, le nouvel effort de Waters témoigne d’un goût du toujours plus, avec passion.

Dès l’imparable hymne « Moms and Dads », passé les deux premiers tubes du disque, on se prend immédiatement d’amour pour ces nouvelles pistes, toujours plus animées des plus belles intentions électriques. Le chant surexcité de Van, adouci par les chœurs de ses acolytes et la ligne de basse s’acclimatant aux rythmiques de batterie, nous font repartir pour un tour, entraînés par l’énergie chaudement déployée des guitares et des synthés, rappelant l’insouciance d’un Motion City Soundtrack.

Après ce premier tour de force, « The Avenue » confirme la grande réussite des nouvelles compositions du groupe de San Francisco : des riffs se confondant d’adéquation avec les lignes de clavier, des couplets mêlant ironie et mélancolie pour déboucher sur un refrain entêtant et imparable. La piste parfaite de cet album. Un tube à écouter en boucle du matin au soir, jusqu’à en faire disparaître l’inscription « repeat » sur le lecteur cd. La suite ? Un concentré de singles tous aussi bons les uns que les autres, où s’enchaînent passages apaisés et sursauts punk rock (What’s Real, Rebel Yell), folk lo-fi (Inside My Room), hymnes rock évidents aux refrains entêtants (Stupid Games, Breakdown) et power pop au firmament, bien partie pour devenir le nouvel hymne des parties étudiantes (Over It). En conclusion, « Green Eyes » nous offrira le calme puis la tempête, comme pour prouver, que du folk au grunge, il suffit parfois d’un riff.

crédit : Rob Williamson
crédit : Rob Williamson

Avec « What’s Real », la bande à Van célèbre l’indie sous toutes ses coutures, sous toutes ses tensions, de la plus secrète à la plus éclatante. Un vrai recueil d’authenticité rock parfait pour accueillir le beau temps.

« What’s Real » de Waters est disponible depuis le 7 avril 2015 chez Vagrant Records.


Retrouvez Waters sur :
Site officielFacebook

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques