[Live] Von Pariahs à la Maroquinerie

Souvent, on parle de concerts. De voix et de musique. De chanteur et de guitare. Et très rarement, on en place une à la beauté des salles. À présent, je lève mon verre à La Maroquinerie. À ce chaudron bouillant. À cette tanière des soirs de fêtes. À son âme et à ses souvenirs qui hantent chacun de ses murs. La Maroquinerie, dans l’effervescence de Ménilmontant, accueillait, vendredi dernier, Von Pariahs. 

Von Pariahs © Solène Patron

Quand la Bretagne prend Paris. Quand le punk prend les eighties. Quand Von Pariahs ne fait qu’une bouchée de La Maroquinerie. Violence magnétique d’un concert rapide, expéditif mais par dessus tout efficace. Une heure de densité et de fureur. De coups et de rage. Et la bière coule à flots. Et la sueur mouille les fronts. Quinze titres magnifiés par l’urgence et la sale grâce.

Ne parlez pas d’influences. De Joy Division et de tous les autres. L’identité de ces bretons est singulière, sincère et sanglante. Sur scène, elle domine et achève. Elle propulse dans les retranchements. Marquée par la tension, les fantômes et les profondeurs, l’ambiance monte d’elle même, sans pourtant toucher au sinistre. Sans jamais rester dans l’ombre. Juste comme une force. Juste comme l’adrénaline dans le combat. Il ne s’agit plus d’un effort mais d’une énergie permanente. Comme on rentre dans la transe, Von Pariahs se perd magnifiquement bien dans son rock.

Le groupe est pluriel. Le groupe est six têtes envoûtées et envoûtantes. Celle d’un chanteur habité et fantomatique. Pour qui  les yeux sont déjà ailleurs. Pour qui le corps ne répond plus qu’à des réflexes de survie. Déjà parti mais pourtant grand de toute une présence. Attitude spasmodique qui dresse une aura magnétique autour de lui. De cette perte, sortira un chant rauque et pourtant si tentant. Un chant qui prend et égorge les démons. Car oui, malgré toute cette obscurité, Von Pariahs ne chante pas le diable et évite de lui offrir une danse. La voix bien au contraire s’installe sur une musique certes brute, mais tout aussi mélodique. Le reste des têtes forment une puissance, comme mille souffles qui donnent la rafale. Le groupe envoie communément un son des plus fracassants. Riche de sonorités, de riffs électrisants, de claviers endiablés, de batterie dingue. C’est un 19.09 qui ouvrira les hostilités. Un point pour marquer les esprits. Une beauté apaisée et pourtant déjà tellement fiévreuse. La suite sera digne de cette ouverture. De Trippin’ à Someone New, une performance à la hauteur d’une réputation qui les précède déjà.

Von Pariahs et La Maroquinerie, tel un cocktail Molotov. Un cocktail incendiaire.


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Juliette Durand

étudiante en cinéma, arpenteuse des scènes parisiennes et passionnée des musiques qui prennent aux tripes