Villagers – {Awayland}

Sans être tombé d’emblée sous le charme de ce second album des Irlandais de Villagers, j’ai cependant eu l’envie, ce matin, en regardant la neige tomber sur ma ville, de consacrer du temps à {Awayland}.

Villagers - Awayland

Ah ! La neige, cette couche blanche qui habille les toitures et les rues et qui chamboule tous nos repères.
Pour ma part, je n’ai jamais aimé le froid en dehors de cette surprise de retrouver au réveil mon jardin totalement recouvert par cet épais pavement.
Le ciel, quant à lui est uniformément blanc, et je démarre l’écoute du second album de Villagers.

Un temps à l’opposé du paysage de la pochette d'{Awayland}. Introduit sur « My Lighthouse », Villagers creuse dans l’intimité, pour un folk pur et discret, où Conor O’Brien exprime la tendresse autant que la nostalgie, dans la lignée de son premier album « Becoming A Jackal ».

crédit : Rich Gilligan
crédit : Rich Gilligan

Cherchant à se détacher d’une production totalement folk, « Earthly Pleasure » en est la première tentative où l’electronica s’invite. Conor O’Brien y pose un chant contrarié et intrigant, notamment sur les premières écoutes avant de révéler véritablement tout le travail de composition ingénieux dont le titre a bénéficié.

Ce sera d’ailleurs cette direction musicale, sans certitude de ce qu’il va nous attendre, auditeurs, minute après minute, que l’on ressentira sur ce {Awayland} et qu’on pensera, au bout du compte, bien plus souvent {Awesome} que {Awkward}.

De « The Waves » et ses écumes sonores successives aux notes jazzy à l’éponyme instrumental {Awayland} délicieux moment d’abandon sonore, chaque piste trouve un qualificatif qui lui est propre.

Plus pop, je retiendrai de cet album le positif « Nothing Arrived » accompagnant au piano la troupe irlandaise dans une pop désengourdissante et entrainante, qu’on aurait pu imaginer, il y a quelques années de cela, interprétée par Chris Martin.

Quant à « The Bell », son intro digne d’une musique de film d’espionnage, et sa pop élégante habillée de quelques notes psychédéliques, impossible de passer à côté.

Il y a tant de belles œuvres à découvrir sur {Awayland} ; Grateful Song où s’immisce l’orchestral et le tellement parfait « In A Newfound Land You Are Free », surchargé de douceur et d’émotion.

Villagers conclut l’écoute sur le très habité « Rhythm Composer » à la conclusion electronica plaisante et nous laisse comblé devant {Awayland} cet album dérégulé et foisonnant, à la croisée des chemins de la pop, de l’indie et du folk, sachant se dissimuler autant que se rendre visible.

crédit : Rich Gilligan
crédit : Rich Gilligan

En ayant mis entre crochets le folk, Villagers s’ouvre à de nouveaux horizons musicaux avec une audace saisissante.

{Awayland} de Villagers est disponible depuis le 14 janvier chez Domino.

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques