Imaginant Alice traversant le miroir pour se retrouver dans une maison hantée lumineuse et riche en surprises, « You’re Not Alone » de Vanished Souls est une prouesse visuelle et musicale de haute volée, dans laquelle chaque plan revêt une importance capitale.
Fait essentiel : la chanson de Vanished Souls ici mise en scène est d’une beauté fulgurante, rock éthéré et dynamique dont la substance émotionnelle transpire de chaque arrangement, de chaque envol de guitare et de batterie, de chaque élan lyrique. Ainsi, on est en droit de se demander comment la profondeur de cette piste sensible est mouvementée trouvera son interprétation dans les visions à la fois féeriques et parfaites qu’elle distille en nous. Rêve toujours sur la brèche et prêt à virer au cauchemar, le court-métrage nous invite à contempler l’autre côté, témoins d’une Alice dont la sensualité et le narcissisme vont rapidement être mis à mal. Un imaginaire foisonnant, précis et hallucinogène, qui révélera sa véritable nature dans un final à la fois simple et magnifiquement bien observé et amené.
Tant et si bien que l’on serait en droit de se demander si « You’re Not Alone » ne narrerait pas l’histoire d’un amour impossible, de l’égarement de l’individu dans un virtuel finalement trop étroit. Car, après la fête et le bonheur artificiels que nos logiciels, applications et facilités informatiques proposent, il demeure l’inégalable présence de l’humain ; celui qui se dissimule derrière le trait noir cerclant les yeux, le masque brillant d’une danseuse, l’apparat inquiétant et fascinant du lapin. Le pays des merveilles, grâce à Vanished Souls, est une réalité qui pourrait être cruelle, mais qui évolue en une liberté et une passion mémorables et extatiques. Remarquable en tous points.
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