[LP] Ume – Monuments

Avec son troisième album, « Monuments », Ume prépare sa riposte face à la sévère concurrence du rock US.
Plutôt que de prendre la fuite, le trio d’Austin lui fait volte-face sur un impressionnant colosse métallique et électrique, bâti en deux semaines d’enregistrement. Il est l’heure pour eux d’en faire la démonstration.

Ume - Monuments

Aux commandes de l’engin infernal, Lauren Larson de sa voix franche et autoritaire dirige les opérations. Les riffs brutaux et saturés d’effets de sa guitare s’additionnent à ceux, éminemment lourds, de son compagnon bassiste, Eric Larson. Le couple peut évidemment compter sur Rachel Furher à la batterie pour compléter la formation fracassante et asseoir la connotation heavy sur un rock devenu bien trop sage pour eux.
Maintenant que les fondations sont posées, attaquons le vif du sujet !

Pour ne rien vous cacher, on aime être malmené par le trio texan au long de ces douze pistes.
C’est sur « Black Stone » que s’ouvre le bal de la castagne. Les frappes instrumentales y sont franches et le chant de Lauren intrusif et sauvage. Une vraie violence se dégage du titre d’ouverture, comme un temps orageux au dessus de nos têtes qui ne mettra pas bien longtemps à laisser éclater sa colère.

On aime profondément cette voix provocante et fantasmée, entre Shirley Manson, Broddy Dale et Courtney Love, lourde et imprévisible. Oui, Lauren Larson est un personnage, un sacré bout de femme avec sa longue crinière blonde qui prend feu instantanément quand elle rugit dans son micro.
L’embrasement vocal d’ « Embrace », la lourdeur massive de « Chase It Down », la gagne de « Too Big World » comme l’excitation grimpante du génial « Gleam » font de ce « Monuments » l’un de ces disques chargés en influences 90s, condensant les résidus de grunge et de punk de cette autre époque pour en faire quelque chose de très personnel et de résolument accrocheur.

« Barricade » est le reflet de ces douze pistes. Un titre massif, qui assène et déchaine les riffs, et marque à travers sa constance instrumentale la rigueur émotionnelle et trouble du nouveau Ume.

« Monuments » possède les caractéristiques d’un disque nerveux, à même de provoquer chez nous une hémorragie cérébrale à force de travailler nos nerfs, même si on se soulagera fort heureusement de quelques passages plus tempérés, mais jamais, au grand jamais assagis (Within My Bones, Barophobia).

Produit par Adam Kasper (QOTSA, Nirvana, Foo Fighters), « Monuments » respire le Garbage à plein nez.
Bouclé en deux semaines de studio, ce nouvel opus file droit sans se poser trop de questions. Brut et authentique.

crédit : Jody Domingue
crédit : Jody Domingue

« Monument » est finalement un album ancré dans le rock d’aujourd’hui, qui vit l’instant présent sans se poser trop de questions, avec force et sans regrets.

« Monuments » de Ume, sortie le 4 mars 2014 chez Dangerbird Records.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques