Venu défendre son nouvel opus, « Down In Heaven », Twin Peaks a joyeusement chambardé le Point Éphémère le mercredi 19 octobre dernier. Tout simplement.
À première vue la soirée s’annonce posée, tranquille. Le public est souriant à l’écoute du set de Happyness : la formation londonienne propose des compositions a priori légères et innocentes, une sorte de Cigarette After Sex un brin moins nocturne. Mais au fil des chansons, le groupe nous apparaît plus profond, certains morceaux présentent des inspirations jazz quand d’autres, à l’instar d’« Anything I Do Is All Right», sont clairement rock. Jon EE Allan et ses compères sont des révoltés cool, absurdes, nonchalants, soit l’inverse du concert à suivre.
Regard malicieux et espiègle, sourire gouailleur, les cinq trublions de Twin Peaks entrent en scène sous un tonnerre d’applaudissement. Si le groupe offre un rock garage teinté de country et de punk, l’énergie déployée est digne d’une fanfare de fête populaire. Le public prend part à un immense tohu-bohu au caractère impertinent. Nous avons la sensation de célébrer le dixième anniversaire de notre meilleur copain tant l’ambiance est foutraque. Tandis que Clay Frankel s’agite dans tous les sens guitare en main, Cadien Lake James secoue furieusement la tête, Connor Brodner se déchaîne sur sa batterie et les pogos explosent. Le concert est jouissif, frénétique, les refrains sont entêtants et nous collent à la peau. L’auditoire jubile à l’écoute des tubesques « Making Breakfast » et du refrain très 60’s de «Butterfly ». Petit à petit, nous nous extrayons de l’espace-temps, les murs du Point Éphémère s’effacent, il n’y a plus que Twin Peaks et la foule, le son se mue en l’unique dimension.
Nous sortons déstabilisés et épuisés de cette expérience mais diablement euphoriques. La fête aurait pu durer bien plus longtemps cela ne nous aurait pas du tout dérangé, au contraire. Cependant la première partie nous a semblé quelque peu inappropriée. Un groupe tel que Dr Chan n’aurait-il pas mieux correspondu ?
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