Le nouveau titre de la musicienne norvégienne Tiril Hognestad nous a fait l’effet d’un geste d’affection et d’amour que nous ne sommes pas prêts d’oublier. « Never Mine » joue des ambiances et de la profondeur des mélodies avec un respect et une sensibilité qui, en plus de nous émouvoir, nous ont totalement bouleversés et renversés.
Dans sa présentation de « Never Mine », Tiril Hognestad affirme avoir été inspirée par Julee Cruise lors de la genèse de son single. On trouvera certainement des similitudes entre les deux chanteuses, des vagues cinématographiques et lentes que n’aurait pas renié David Lynch ou Angelo Badalamenti. Mais ce serait passer à côté de ce qui fait la définition de l’art de la compositrice : celui d’une progression dans la force narrative, d’une avancée inéluctable vers la splendeur invisible de la mélancolie. Portée par les pluies et les larmes de sa recherche de la passion absolue, Tiril Hognestad vit sa création, imprègne de solitude et de tendresse les nappes ambient de l’instrumentation et un chant habité par l’espérance et la potentielle surprise de retrouvailles inattendues.
La ligne de basse prépare l’auditeur à l’éblouissement de la seconde partie de « Never Mine » ; une rencontre où arpèges et guitares, chœurs et claviers se parlent, chuchotent et réconfortent l’âme égarée. Un soleil se levant, traversant subrepticement les nuages lourds de l’abandon et de la résignation. Nous en sentons la chaleur sur nos visages meurtris, sur nos joues que la tristesse a usées. Une paix, une sérénité qui laisse entrevoir le sourire d’une artiste essentielle, confidente et généreuse.
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