[Interview] Therapie TAXI

En l’espace d’un an, Therapie TAXI aura connu la sortie de ses deux premiers clips, une signature sur le label Panenka, les Trans Musicales de Rennes et une sélection au Chantier des Francos. Pas prêt de s’arrêter en si bon chemin, le quatuor pop parisien annonce désormais la sortie de son premier EP pour le 10 mars prochain. Un quatre titres qui traite de jeunesse, d’amour et de dépendance affective, entre légèreté et gravité. Adé, Raph, Felix et Renaud ont accepté de nous livrer les petits détails de cette aventure, non sans une séduisante forme de dérision.

crédit : Margot Vigneau
  • Hello Therapie TAXI ! À quelques semaines de la sortie de votre premier EP, comment vous sentez-vous ?

Stressés, excités, plein d’espoir et plein de peurs. La gestation a duré neuf mois ! On est en même temps très fiers de ce qu’on a fait – encore heureux, autant de temps pour chier quatre titres, ils ont intérêt à être bons -, mais forcément, on a l’appréhension de savoir comment le public et les médias vont réagir.

  • Comment l’aventure du groupe a-t-elle commencé ?

Au commencement, on formait un duo avec Adé et Raph. On cherchait, chacun de notre côté, très simplement à faire de la musique. Une petite annonce passée plus tard, on a d’abord joué quelques reprises folk à nos débuts, puis on a commencé à écrire nos premières compos. Après un open mic’ pour tester ces titres, on a monté le groupe Milky Way et, de fil en aiguille, après quelques changements de line-up, on a intégré au projet, Renaud et Félix. On s’est rapidement lancés dans des concerts, on a abandonné le précédent projet et Therapie TAXI est né sur la route et dans les studios de répétition. Le projet a vraiment pris son envol il y a neuf mois, suite à ce changement de nom qui correspond également à la date de notre signature chez Panenka. À ce moment-là, on voulait absolument retrouver le contact du public et faire naître quelque chose en live. Puis, ensuite, on est retournés en studio pour préparer ce premier EP qui sort prochainement. Et là, on pense déjà à la suite en bossant sur le prochain disque.

crédit : N’Kruma
  • Ces dernières années, la pop française n’a de cesse de se réinventer. Vous faites partie de ces projets borderline qui jouent avec les codes de la pop et de la chanson sur des textes partagés entre trash et légèreté. Pouvez-vous nous parler de l’identité artistique de Therapie TAXI ?

Concernant les textes, on essaie toujours d’y mettre un peu de sens, un peu de profondeur. Avec plus ou moins de dérision, en fonction des moments et des saisons. Pour l’identité artistique, c’est une question finalement compliquée : on a des lignes conductrices, mais rien de très fixé. Parfois, on veut faire des trucs beaux, d’autre fois des trucs dansants, parfois même des trucs très kitsch. Finalement, il y a très peu de groupes qui ont une seule identité artistique, et c’est tant mieux.

  • Y’a-t-il quelque chose de l’ordre de la synesthésie dans le choix des deux mots qui composent le nom de votre projet : Therapie TAXI, à l’instar de Radio Elvis ou de Camp Claude ?

Euh, non… À la limite, quelque chose de l’ordre de l’oxymore, mais le rapport avec la synesthésie, on ne voit pas.

  • Votre clip « Salop(e) » a un propos très cru, qui peut être vu par certains comme dérangeant. Vous ne mâchez pas vos mots dans ce morceau où vous opposez les ressentiments d’un couple libertin. Et pourtant, il y a de la tendresse dans cette relation ambiguë. L’amour en 2017, ça y ressemble un peu ?

C’est marrant, parce que chaque personne a une interprétation très particulière de cette chanson et c’est la première fois qu’on nous parle d’un couple libertin. Mais ça se tient ! L’amour en 2017 ressemble à l’amour tout court. Beaucoup de doutes, un peu de bonheur, énormément de passion et souvent un goût amer à la fin.

  • Votre première grosse date, c’était l’hiver dernier aux Trans Musicales de Rennes. Que retenez-vous de cette expérience ?

À la fois très cool et très particulier. On a joué à 13h, du coup, quand on est venu nous chercher à 9h à l’hôtel pour les balances, on tirait une sacrée gueule ! Puis, quand on est arrivés dans la salle qui était en fait une église, on a tous été scotchés par la beauté du lieu. Le public était super cool, les muffins au catering étaient super bons, la ville était super chouette. Bref, on a passé un très bon week-end.

  • Parlez-nous de votre rencontre avec votre label, Panenka Music, qui compte parmi ses signatures Georgio, nouvelle figure du rap français et les très rebelles Pogo Car Crash Control aperçus l’été dernier dans la programmation de Rock en Seine. Comment se passe votre collaboration avec eux ? Un mot sur les autres groupes du label : vous les avez déjà rencontrés ?

On est signés chez Panenka depuis l’été dernier. On est très contents de cette collaboration, on se marre bien et on bosse bien avec eux, c’est idéal pour nous. Sinon, oui,  parfois on croise d’autres artistes du label ; notamment Pogo, avec qui on a joué dans un tremplin juste avant de signer. On était les deux groupes recalés de la soirée, ça nous a bien fait tripper… mais on a quand même pleuré de ouf !

  • À côté de toute cette (hyper) activité, vous êtes accompagnés, entre autres cette année, par le Chantier des Francos. Que vous ont-ils apporté concrètement, côté écriture ? Côté scène ?

Le Chantier, c’est une expérience hyper puissante pour des artistes comme nous. On y a déjà passé une semaine, puis on y retourne en juin pour la suite. On est qu’à mi-parcours, mais si on devait tirer un bilan, on pourrait déjà dire que ça nous a donné plein d’astuces pour améliorer notre prestation scénique (technique vocale, gestion de l’espace sur scène, structures …). Après, on ne peut pas vraiment vous en dire plus, car le reste relève de techniques Shaolin ultra puissantes, et ultra secrètes surtout.

  • Votre EP sort le 10 mars prochain. Pouvez-vous nous glisser quelques mots sur chacun des quatre morceaux ?

L’EP s’ouvre sur « Coma Idyllique » : ça parle d’un mec qui boit et qui meurt et qui boit et qui meurt et ainsi de suite. « Jean-Paul » c’est l’histoire du plus sexy de tout les moches. « Adena », c’est le titre qui rigole zéro : une meuf qui fout la pression dans le couple ; t’as intérêt à filer droit en l’écoutant. Puis ça finit sur « Pigalle », le gros bordel dans les rues du 18e qui sentent la pisse et la tise ; d’ailleurs, quand on y pense, les deux sont liés.

  • Et sur la pochette ?

La pochette c’est un soleil, des montagnes et la mer. C’est très beau. Certains disent que le soleil est en fait la planète Namek, mais ils mentent.

  • Votre prochain grand concert, c’est à Paris, le 29 mars. Qu’attendez-vous de l’évènement ?

C’est la release party de l’EP. On s’attend à une grosse teuf avec les potes et les gens qui kiffent le projet ! Hâte de foutre le boxon à la Boule Noire !

  • Quelques questions moins sérieuses : le TAXI en majuscule ; clin d’œil à Luc Besson ?

C’est plutôt un clin d’œil à l’inventeur de la touche majuscule sur les claviers d’ordinateur.

  • Votre chanson « Jean-Paul », hommage aux Robins des Bois ?

Plus encore un hommage à Jean-Paul Rouve, qui nous a séduits lors de sa prestation dans Les Tuches 1 et 2.

crédit : N’Kruma
  • Votre premier nom de groupe, Milky Way, a-t-il été abandonné sous pression de la firme américaine, à l’instar de Young Michelin pour Aline ?

Oui, oui. Et en échange du changement de nom, on a négocié des barres de chocolat à vie, ce qui a aussitôt rendu le groupe diabétique et très fier d’avoir conclu une si bonne affaire.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques