[Interview] The Yokel

The Yokel, c’est ce qu’il faut de poésie et de fraicheur pour jouir d’une bonne journée. La petite dose de sérénité et d’enthousiasme alliée à un peu de chaleur pour te dire que la vie vaut le coup d’être vécue. The Yokel, c’est deux jeunes adultes, Tibo et Lulu, qui en toute simplicité livrent un peu de leur histoire à travers leur musique, leurs projets et leurs concerts.

  • Salut Tibo et Lulu. Un yokel, si j’ai bien compris, c’est le paysan, celui qui n’a jamais reçu d’éducation et surtout qui s’en fout pas mal de son apparence. Comment vous est venue l’idée de ce chouette nom ?

Salut Fred ! Oui ! Yokel, c’est l’esprit péquenaud dans son excellence. La terre, la nature, la simplicité, l’alcool et d’autres choses qui font passer le temps. Pas forcement sans éducation, mais qui préfère avoir une vision erronée de la vie, plus naïve, mais toujours avec une part de curiosité, à l’encontre de tous les courants actuels. On voulait un nom simple, court, qui corresponde à notre musique et à notre état d’esprit.

  • Votre projet The Yokel existe depuis combien de temps ? C’est parti de quoi, de quelle envie commune ?

The Yokel existe depuis un an environ, mais c’est aussi le résultat de quatre années d’expérimentation, de travail , de tri et de questionnements musicaux. Une rencontre à un concert dans un bar, quelques verres dans le gosier ; on s’est découvert des univers communs, le projet était lancé.

  • Vous n’avez révélé pour l’instant qu’un seul titre « You roll and kick your bucket Billy » (à ceux et celles qui ne vous ont pas encore vu en concert, j’entends bien). Vous me présentez la chanson, l’histoire que vous racontez dedans ?

Billy, c’est le type lambda, le mec qui veut être tranquille, découvrir le monde, mais partout où il pose les pieds il se sent rattrapé et agressé par la nature humaine et sa haine (Vincent Cassel) qu’il tente en vain de fuir. Il faut lui faudra faire face à sa catharsis avant de fuir. C’est un texte inspiré d’une nouvelle de Dino Buzzati.

  • Ce projet, ça semble avant tout un projet folk, avec des racines très country et blues par moments. Avant de lancer The Yokel, aviez-vous d’autres projets liés à la musique ?

Tibo: Je suis dans un groupe de métal hardcore depuis 2006 qui s’appelle TESS, à côté de ça j’ai fait quelques dates en acoustique par le passé avec des potes pour triper, mais rien de sérieux dans le domaine de l’acoustique.
Lulu: Je travaillais dans mon coin pour le plaisiiir (Herbert Leonard) de la musique. Je n’avais pas de projet sérieux avant ma rencontre avec Tibo, quelques essais… ratés.

  • Quand vous aviez 15 ans, vous écoutiez quoi en boucle dans votre baladeur ou à la radio ? Qu’est-ce qui à cette époque peut avoir influencé ce que vous faites maintenant ?

Tibo : Quand j’avais 15 ans, j’écoutais Blink, Ricou Clapton(l’Unplugged ), NTM et Ray Charles.
Lulu : Moi, c’était plus de Craig Armstrong à Missy Elliott, large quoi.

  • J’imagine que votre philosophie de vie colle assez à cette idée de Yokel, de personnes qui ne se prennent pas la tête avec les artifices et qui veulent juste vivre leur vie tranquillement ? The Yokel, c’est un peu la philosophie du bonheur non ?

On part du principe que l’expression « imbécile heureux » n’existe pas pour rien , se contenter de choses simples permet de vivre mieux. On voit le projet de cette manière.
Peut-être pour se rassurer… parce que nous, de manière générale, on est vraiment au bois.

  • On va aborder un peu l’album ? Où ça en est dans le processus d’enregistrement ?

Actuellement quatre chansons sont déjà enregistrées, elles figureront dans un EP (enregistré cher Cadillac Prod, merci à Guillaume Thillot) qui sortira si tout va bien à la rentrée.
Pour l’album, nous sommes en pleine composition et on part enregistrer à Nice dans quelques jours avec Charles Massabo au studio Kallaghan. On a super hâte de sortir ce CD qui a été en partie financé grâce aux dons sur Ulule (merci énormément pour le soutien).

  • D’ailleurs, comment ça se passe entre vous quand vous abordez la composition et l’écriture de vos titres ?

Au départ, nous travaillons chacun dans notre coin , Tibo bosse les riffs et moi, Lulu, les mélodies au chant. On se connait très bien donc on sait ce que chacun sait faire. Ensuite, on met tout en commun, quelques rafistolages, puis on laisse le tout mûrir pour avoir du recul. On teste ensuite le morceau en concert ou dans la rue, histoire de voir si l’émotion passe ou s’il y a quelque chose à changer. Voilà, mais tout se fait naturellement, au feeling comme ils disent là bas.

  • Pour avoir une idée un peu plus précise de l’album à venir, qu’est-ce qui nous attend au niveau des thèmes abordés et de l’univers musical ? Y-a-t-il une direction particulière que vous voulez donner à cet album ?

Pour l’univers, il faut s’imaginer un vieux trombinoscope (type scolaire, le truc intemporel) de plusieurs personnages qui en apparence n’ont rien en commun, mais qui au final, aspirent chacun à des buts communs : la recherche de soi, l’ouverture sur le monde, la découverte et l’apprentissage.
Une façon personnelle de façonner sa propre conception des choses qui nous entourent. Pour la direction, on ne sait pas encore vraiment où nous irons, nous faisons les morceaux comme on les sent. Ils parlent de la vie avec ses hauts, ses bas, ses joies, ses peines et la façon de percevoir les sentiments.

  • Avez-vous déjà trouvé un nom à votre album (en omettant l’idée qu’il soit éponyme, ça ne serait pas du jeu) ?

Pour l’album, nous n’avons pas encore le titre vu qu’à cette heure, les textes ne sont pas encore totalement finis. Par contre en ce qui concerne le nom de l’EP, ça sera : » The yokel’s puke » soit en français « le vomi du péquenaud ». On trouvait ce nom marrant pour présenter notre première petite « galette » ; une façon de présenter notre travail aux gens sans en faire des caisses.

  • J’ai vu que Théo Gosselin a participé à votre projet à sa manière en réalisant pour vous le clip de votre premier titre et vos photos promotionnelles. Qu’est-ce qui a provoqué cette rencontre ?

C’est l’équipe d’Alaska Management qui travaille avec nous sur The Yokel qui nous on fait découvrir le travail de Théo Gosselin. On est tout de suite tombés sur le cul devant la qualité de son travail et on trouvait que son univers visuel correspondait à ce qu’on voulait coller sur notre musique. On y a donc été au culot, l’équipe lui a envoyé une requête pour une éventuelle collaboration et Théo a accepté. Et bien sûr on est super contents du résultat, c’était une expérience vraiment sympa.

  • Et la scène dans tout ça ? Qu’est ce que ça donne The Yokel en concert ? Qu’est-ce qui vous plait dans cette manière de défendre vos titres devant un public ?

Pour le moment, nous n’avons pas fait beaucoup de dates, mais ce qui nous plait c’est la proximité en concert.
Nous avons eu la chance de faire plusieurs concerts en appartement grâce à Helska and Sasha. Nous avons aussi pu partager des dates avec des musiciens de talent comme Old Seed ou encore Michelle Blades et Glass Cake, puis aussi échangé avec eux et les gens présents.
Cet état d’esprit un peu « autour du feu », à la bonne franquette nous plait vraiment ; quelque chose d’intimiste.
De plus, nous n’avons pas l’habitude de nous électrifier, pour le moment on trouve que l’on perdrait de l’émotion vu l’état d’esprit de nos compos. On commence tout doucement, mais on a plein d’idée pour le live et on espère avoir l’occasion de présenter tout ce qu’il y a dans nos têtes aux gens dans un futur proche.
En ce qui concerne le niveau musical, nous allons surement demander de l’aide à des potes musiciens de nous accompagner pour différents projets, car on ne voudrait pas balancer des samples de percus ou autre ; on ne voudrait pas perdre les spectateurs dans la monotonie du duo, puis toujours dans l’idée de faire quelque chose qu’on a pas encore explorés.

  • Allez je vais vous poser une question totalement dingue, si on vous disait qu’on allait effacer votre mémoire et si on vous laissait le droit de garder juste trois souvenirs en tête, que choisiriez-vous de garder ?

Tibo : Le jour où, lors d’une discussion avec mon pote, nous avons émis l’hypothèse de nous mettre à la musique.
Lulu: Le jour où, toute petite, mon père m’a fait découvrir le piano.
Les deux: Les jours où on fait la fête ou de la musique avec les gens qui comptent pour chacun.

  • Dernière question pour la route, c’est quoi vos albums préférés communs ?

Sufjan Stevens : Michigan
The Chariot : War and Rumor of War
The Doors : The Doors

  • Merci pour vos réponses pleines de légèreté et de bonne humeur, et bonne chance avec la sortie de votre EP!

Merci à toi Fred, les questions sont super cools, c’était un plaisir d’y répondre !
Merci d’avoir pensé à nous pour indiemusic, au plaisir de te croiser, à bientôt et bonne bourre !

http://theyokelmusic.com
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Crédits photos : Théo Gosselin

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques