[LP] The War On Drugs – Lost In The Dream

Rien que l’idée de relancer une fois de plus, « Lost In The Dream », troisième disque des Philadelphiens de The War On Drugs, l’excitation monte d’un cran.
Révélés sur le tard par leur troisième album, « Slave Ambiant » fin 2011, autour du molletonné « Best Night » et du Tom Pettyesque « Baby Missiles », on a, à l’écoute du nouveau cru comme l’impression d’une suite, en mieux.

The War On Drugs – Lost In The Dream

Composé de longues ballades pop, la plus courte (The Haunting Isle) étant un interlude instrumental sur plus de trois minutes, « Lost In The Dream » est avant tout un disque de vieux briscards du rock. Un disque qu’il faudra prendre le temps d’apprécier comme une bonne bouteille remontée de la cave.

Dix pistes pour une heure de voyage sur les grands axes américains.

The War On Drugs, c’est la tranquillité incarnée dans la voix d’Adam Granduciel, cette voix légèrement granuleuse, parfois perdue, qui sent le poids des années, mais conserve une agréable saveur.
C’est aussi ce regard (assez) neuf sur l’americana et sur le blues, bref sur le rock dans ce qu’il a de plus américain. Comme une réconciliation bienvenue entre ces disques des années 80s déjà anthologiques de Dire Straits, de Mellencamp et de Springteen, et leurs contemporains de Destroyer à Titus Andronicus.

Et surtout « Lost In The Dream », c’est quelques singles imparables à la pelle à l’image de l’entraînant « Red Eyes », avec son riff de guitare qui rentre en tête dès les premières mesures et qui accomplît son dessein sur le refrain envoyé par cette voix accrocheuse comme un chewing-gum sous la chaussure de Granduciel.

On s’imaginera le lent « Suffering » en titre final d’un film romantique aux tons pastel au moment où le soleil se couche sur l’horizon alors que les crédits commencent à affluer, le genre de hit qui aurait pu faire craquer les couples des 80s lors de la Saturday Night. Le genre de titre vraiment pépère, mais qui ne viendra jamais plomber le moral.

Et puis il y a ces titres énamourés avec le rock 70s à voir comme un hommage appuyé à Dire Straits et à Creedence Clearwater Revival : le fascinant instant revival offert par « An Ocean Between The Waves » (de longs riffs, un chant assuré qui porte le récit) qui nous ferait presque avouer sans demi-mot que la musique du père était quand même vachement bonne ou le bluegrass pop folk de « Eyes To The Wind » puis de l’éponyme « Lost In The Dream » façon Dylan. Tout est dit !

crédit : Dusdin Condren
crédit : Dusdin Condren

Alors finalement, que penser de « Lost In The Dream » ? Un disque honnête, qui (re)donne un coup de chiffon sur l’étagère poussiéreuse où étaient rangés la collection des classiques américains des 70s, forcément, mais pas que. Surtout un disque assez couillu pour s’approprier, sans piller, l’héritage des papys du rock, et pour ça, chapeau bas monsieur Granduciel.

« Lost In The Dream » de The War On Drugs, sortie le 18 mars 2014 chez Secretly Canadian.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques