À travers son brillantissime second album, « Here Come The Girls », le duo The London Souls déclare son amour absolu pour les racines de nos musiques actuelles.
Enregistré en 2012, le disque ne sortira finalement que trois années plus tard, suite au grave accident dont sera victime son leader et guitariste, Tash Neal, fauché violemment par un taxi à New-York et le laissant longtemps invalide et plongeant, de fait, son avenir musical dans l’incertitude.
Après un long rétablissement, soutenu par son complice Chris St. Hilaire à la batterie et aux chœurs, le duo repart de plus belle en 2015 pour défendre ces 13 titres fabuleusement éclectiques (et pas seulement électriques), qui laissent penser que ce mauvais coup du sort n’était là que pour retarder l’inévitable ascension de The London Souls.
Jamais arrêté sur un style de prédilection, le projet new-yorkais (oui, le nom est trompeur) explore avec un supplément d’âme, d’audace et de talent non négligeable les basics de nos musiques contemporaines avec lesquelles on se sent totalement en phase.
Déclinant sur quarante minutes une soul généreuse et passionnée (Bobby James), un heavy rock marchant sur des charbons ardents (All Tied Down), un delta blues qui prend aux tripes (Honey), un jazz folk qu’on croirait tout droit sorti de la Nouvelle-Orléans (How Can I Get Throught) et un rock’n’roll pur jus irradiant d’énergie et d’engagement (The River), The London Souls séduit en changeant constamment les règles d’un jeu dont il exhibe fièrement chaque atout et joker.
« Here Come The Girls » est un disque comme on n’en fait plus ; dans l’esprit d’un revival auquel on aurait donné carte blanche. Pas question alors pour nos deux gaillards de ne pas goûter à toutes les expériences, à tous les plaisirs, à toutes les libertés, ces derniers n’hésitant pas à passer d’une ballade pop-folk paisible (Isabel) à un rock’n’roll plein d’ardeur (Crimson Revival).
Invoquant une paternité troublante avec Jimi Hendrix, voire Lenny Kravitz (Steady), Cee-Lo Green (When I’m With You, Alone), Robert Plant (All Tied Down) et l’oncle Keziah Jones (How Can I Get Through), on refait avec admiration, comme devant la bande originale de Forrest Gump, une autre histoire du rock panoramique à la vitesse de l’éclair.
« Here Come The Girls » est un disque intemporel, de ceux qui ne vieilliront pas et qui ne subiront pas les effets du temps, où chaque session enregistrée est un concentré de souvenirs d’une époque passée qui appelle l’instant présent. Incontournable et nécessaire au point de dire qu’il y a bel et bien un avant et un après l’écoute de ce disque.
« Here Come The Girls » de The London Souls est disponible depuis le 10 juillet 2015 chez Feel Music.
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