[LP] The Chain Gang Of 1974 – Daydream Forever

Nous avions découvert The Chain Gang Of 1974 en 2011 au moment de la sortie de son second album « Wayward Fire », sorte d’obsession électro-pop pour un album aux émotions changeantes. Onze titres gravitant autour des cinq minutes et finalement pas mal d’audace dans ce projet entre synth pop, post-punk et dark wave : un fourre-tout indietronica qui réunissait à lui seul trois générations de musiques actuelles. Avec « Daydream Forever », le format s’écourte pour entrer dans le vif avec fièvre et passion, non sans rêverie.

The Chain Gang Of 1974 - Daydream Forever

« Wayward Fire » avait d’ailleurs ce goût rétro, marqué par des mélodies 80s bien rodées avec ces synthés omnipotents et ces hymnes néo-romantiques passionnés et mystifiés, lui qui comportait des hits à la volée allant de l’électro-rock tacleur de « Devil Is A Lady » à la synth pop cosmique de « Taste of Heaven ». Révélé par sa présence sur Fifa 12 avec le très clubbing « Hold On », c’est aux jeux-vidéos que le projet solo de Kamtin Mohager doit d’ailleurs une grande partie de sa reconnaissance. Mieux encore, et contre toute attente, son nouveau single « Sleepwalking » devenait en fin d’année dernière l’hymne officiel de GTA V, jeu le plus vendu de tous les temps sur consoles et par la même occasion l’incarnation pop d’une génération de gamers.

Avec « Daydream Forever », The Chain Gang of 1974 resigne pour onze titres et deux remixs de l’excitant « Miko » et de l’astral « Sleepwalking », deux titres dévoilés bien en amont de sa sortie. Plus court que son prédécesseur, le chanteur de Los Angeles ne s’embarrasse plus de longs interludes instrumentaux pour plus d’efficacité et reprend d’emblée tout ce qui fonctionnait sur son précédent opus à savoir cette orientation entre dream pop, post-punk et synth wave, ces moments d’allégresse comme de mystère et ce voyage entre les époques. Avec toujours ces thématiques habituelles de l’errance amoureuse, de l’inconnu et de la perte de repère.

Entre Passion Pit et Cut Copy, « Daydream Forever » passe du chant déchirant sur une ligne de basse bien badass d’ « Ordinary Fools » à l’euphorie pop empirique de « You », d’une rageuse mélancolie à l’enthousiasme le plus vibrant. Et comment résister alors de l’euphorie passionnée de « Godless Girl » ou à la torpeur contagieuse de « Death Metal Punk ». Sans échappatoire, The Chain Gang of 1974 revient avec un album fiévreux et admirablement structuré.

« Daydream Forever » se veut ainsi définitivement en cohérence avec son « Wayward Fire » de grand frère. Un disque qui se bonifie au fil des écoutes (il semble essentiel de s’accorder du temps pour l’apprécier pleinement), et bénéficie d’un nombre incroyable de singles forts, qui en font un album incontournable pour bien des années à venir.

« Daydream Forever » de The Chain Gang Of 1974 est disponible depuis le 4 février 2014 chez Warner Bros.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques