[LP] The 1969 Club – Ayahuasca

Attention les dégâts ! The 1969 Club débarque à grands renforts de riffs massifs et d’hymnes taillés pour t’envoyer dans la stratosphère. Croisement purement fantasmé entre Gossip (première période) et le trio australien Wolfmother, la feuille de route du groupe ne comprend que très peu de chemins de travers. Deux mots résument ainsi à merveille les intentions sonores de nos jeunes bretons : efficacité et puissance. Une puissance de feu au service d’un sens de la composition carrément bluffant, qui leur permettrait de battre à plat de couture The Kills sur leur propre terrain. Pénétrer leur musique est ainsi une entreprise à haut risque, une expérience musicale intense et sensuelle, qui en appelle aussi bien au corps qu’à l’esprit.

The 1969 Club - Ayahuasca

Nous avions juste oublié de préciser que ce brûlot n’est ni plus ni moins qu’un premier album. Certes après 2 EPs qui avaient alerté la blogosphère, mais tout de même. Dans la profusion des groupes dits « stoner » qui apparaît chaque jour, The 1969 Club se démarque facilement de la masse. En effet, le trio ne construit pas son propos sur la surenchère  et ne se réfugie en aucune mesure derrière de quelconques artifices pour déclencher la foudre. Quand des morceaux aussi denses que « Dead Man Walking » s’immiscent dans notre subconscient, c’est un véritable mille-feuille d’influences qui apparaît devant nous tout en installant une singularité qui ne fait aucun doute. Nous prendrions bien quelques jours de congés, pour partir en tournée avec le trio, rien que pour la bande-son qui accompagnerait notre voyage dans le van. Hypothèse complètement subjective, la playlist passerait facilement d’une bonne vieille compilation de The Doors, pour s’étendre ensuite sur les premiers disques de Fu Manchu et de Monster Magnet, un petit détour du côté de Refused, Shellac et Rage Against The Machine avant de plonger dans L7 et Babes In Toyland, sans oublier les mythiques Drive Blind pour la touche « french ». La grande PJ Harvey pourrait faire son apparition avant de laisser la place à Black Sabbath et à Jimmy Hendrix.

Loin de n’être qu’une énième machine à décoiffer les grands-mères, The 1969 Club développe ainsi avec intelligence un groove lancinant, vorace et psychédélique, magnifié par une complémentarité qui saute aux yeux comme sur le morceau « Valley Of The Death ». Le groupe sait aussi provoquer le désir en douceur sur « VIII » dans une attitude qui tiendrait bien plus de la suggestion que de la frontalité des premiers morceaux du LP. Autant de nuances et de délicates attentions qui envoient directement « Ayahuasca » dans la case des indispensables surprises de l’année 2016.

The 1969 Club

« Ayahuasca » de The 1969 Club est disponible depuis le 28 octobre 2016 chez Neon Citronnade / Modulor.


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Laurent Thore

Laurent Thore

La musique comme le moteur de son imaginaire, qu'elle soit maladroite ou parfaite mais surtout libre et indépendante.