[Live] Texas aux Nuits de Fourvière

Pour cette édition 2018 des Nuits de Fourvière, le mythique festival qui a lieu tous les étés de juin à fin juillet dans les amphithéâtres romains de Fourvière sur les hauteurs de Lyon, nous avons la chance d’assister à une bonne dizaine de concerts. C’était au tour de Sharleen Spiteri et de son groupe de pop écossais culte des années 90, Texas, de se produire sur la scène des Nuits de Fourvière.

Passons rapidement sur la première partie, visiblement choisie et défendue par Spiteri, Kvasir. Il y a peu d’infos sur ce projet musical mystérieux, et malheureusement peu de choses positives à dire à propos de son concert. Une personne seule sur scène, devant un synthé et un ordi, vêtue d’une tenue d’escrime (!) customisée avec des LED, qui s’attire immédiatement les vannes du public de la fosse : « Regarde, Laura Flessel fait de la musique ! », « Oh, c’est le Daft Punk du pauvre. », auxquelles on rend justice puisque techniquement, c’était effectivement un peu le Daft Punk ou le Justice du pauvre. Electro-rock ringarde et assez cheap avec beaucoup d’effets lumineux tapageurs, des hooks insupportables et des beats vulgaires, agaçant sur le moment et immédiatement oublié, d’ailleurs le public n’avait pas vraiment l’air d’en avoir grand-chose à cirer. En même temps, on imagine volontiers que le public cible de Texas, plutôt des quadras et des quinquas, et beaucoup de femmes, force est de le constater sur place, ne s’intéresse pas vraiment à ce genre de musique, a fortiori quand elle n’est pas de grande qualité.

La météo étant pour une fois clémente, c’est devant une foule dense et sèche que Spiteri arrive avec son groupe et entame le concert par quelques titres assez récents comme « The Conversation » ou « Let’s Work it Out », qui, s’ils s’avèrent efficaces en live ne sont pas les meilleurs du groupe. Spiteri, quant à elle est radieuse, plaisantant beaucoup entre les morceaux, visiblement pompette, et expliquant rapidement que suite à une blessure qui l’empêchait de jouer, elle suit un traitement antidouleur assez costaud qui la fait planer. On aura donc droit à la Spiteri des grands jours, hilare et « dizzy », mais vocalement très au point. Assez déstabilisant, mais cela confère au concert une atmosphère assez unique en son genre, très bon enfant et un peu désinvolte. Elle s’amuse beaucoup et nous aussi. Si « Halo », un classique du répertoire de Texas est joué assez rapidement devant un public qui connaît les paroles par cœur, les vraies hostilités commencent à tiers temps lorsque le groupe enchaîne « Everyday Now » et surtout « In Our Lifetime », deux exemples de la grandeur pop et commerciale (au sens noble du terme) que ce groupe a pu représenter dans la deuxième moitié des années 80 jusqu’au milieu des années 90.

Des trois grands albums que Texas publie à cette époque (« The Hush », « Southside », « White on Blonde »), tous les grands tubes seront joués, avec des hymnes immanquables tels qu’« I Don’t Want a Lover », « Black Eyed Boy » ou « Say What You Want », qui clôturent le set principal avec panache. Spiteri, malgré ses médicaments et son état un peu drolatique, est en parfaite maîtrise de son jeu et de sa voix, sans doute son plus bel instrument, et se montre très complice avec le public, qu’elle harangue narquoise et abreuve d’anecdotes sur son enfance et sa francophilie. Plus tôt dans le set, c’est « Summer Son », qui met tout le monde d’accord avec sa mélodie nostalgique, synonyme pour beaucoup d’après-midi à écouter la radio en famille ou en voiture. Une reprise étonnante d’Al Green sera aussi jouée, « Tired of Being Alone », et pour le rappel, c’est « Inner Smile », un de leurs plus beaux morceaux, qui achèvent de faire de ce concert, s’il n’était peut-être pas le plus incroyable de notre vie, un excellent moment plein de nostalgie et magnifié par la présence et la gentillesse de Sharleen.


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Maxime Antoine

cinéphile lyonnais passionné de musique