[Live] Terres du Son 2019

Pour ses 15 ans, le festival tourangeau a proposé une programmation éclectique oscillant entre artistes actuels incontournables et têtes d’affiche de demain. Astéréotypie, Fat White Family, Angèle, Lou Doillon, Balthazar, The Inspector Cluzo, Dombrance, Clara Luciani… Résumé des festivités qui ont eu lieu du 12 au 14 juillet.

The Inspector Cluzo – crédit : Baptiste Bourgouin

Le festival Terres du Son se divise en deux parties : un village gratuit où s’entremêlent de nombreuses animations et un festival de musiques actuelles plus classique ; ou plus précisément un écofestival. Le site se veut en effet le plus respectueux possible de l’environnement et sur l’empreinte carbone émise par l’organisation et les festivaliers. Et force est de constater que chacun joue le jeu. Nous avons rarement vu un festival plus propre que Terres du Son.

Dans ce contexte fort agréable, nous avons pu faire la découverte de groupes singuliers. Tout d’abord, Astéréotypie, projet mené par quatre auteurs-chanteurs autistes qui ont captivé la foule par la force de leurs textes et de leur charisme. Sur un instrumental rock et électrique, leur façon d’aborder les sujets (colère, regard des autres, médicamentation, injonctions, pérégrinations mentales) fait l’effet d’un uppercut.

La région aussi a ses talents : nous avons été époustouflés par la puissance des très jeunes Stuffed Foxes adeptes du rock psychédélique ou encore LVOE, véritable madeleine de Proust qui nous a ramené dans le meilleur des années 90. La techno surpuissante des deux productrices de Oktober Lieber a quant à elle fait perdre la tête à plus d’un avec un set ponctué d’un final enragé.

Dombrance, quant à lui, a fait irrésistiblement danser une audience avec ses beats electro hypnotiques rendant hommage à des personnalités politiques de tous horizons : Giscard d’Estaing, Taubira ou encore Obama.

Du côté des confirmations, nous retrouvons les Alsaciens de Last Train qu’on ne présente plus tant leurs prestations scéniques impressionnent depuis quelques années. Toujours du côté du rock, Fat White Family ou encore Rendez-Vous nous ont offert des lives frénétiques comme ils savent bien les faire. La techno germanophone de KOMPROMAT, proposé par Rebecca Warrior et Vitalic, s’est révélée très efficace et finalement assez pop. L’afrobeat a été bien représenté durant les trois jours avec les shows irrésistibles de Seun Kuti & Egypt 80 ainsi que Fatoumata Diawara, véritables transmetteurs de bonnes énergies. Puis c’est la pop des Belges de Balthazar qui a donné la fièvre au public avec ses mélodies magnifiques et entêtantes. Rockeurs mais aussi fermiers, The Inspector Cluzo étaient sur le festival pour présenter leur documentaire et proposer un set généreux de très bonne facture : un socle pour partager leurs valeurs écologiques.

Parmi les têtes d’affiche du festival, faut-il encore présenter Angèle ? Celle qui est probablement la plus grande star francophone du moment réussit à remplir quasiment à elle seule le festival avec environ 15000 personnes. En mode boxeuse, accompagnée de danseuses et d’une salve de tubes, la chanteuse dégaine un show millimétré rappelant Beyoncé. Bien triste pour les autres artistes boudés par de nombreux festivaliers qui se sont déplacés uniquement pour voir la Belge.

Nous restons émerveillés encore une fois par la prestation electro-pop de Jeanne Added : magistrale, magique, captivante. Le concert terminé, une bonne partie du public continue à chanter pour demander un retour (un vrai) qui sera récompensé par une courte réapparition.

Lou Doillon a, quant à elle, défendu son dernier album « Soliloquy » dans une configuration bien plus débridée et nerveuse que lors de ses précédentes tournées. Clara Luciani, dont la carrière est en pleine ascension a offert un set grâcieux, bienveillant et prouve qu’elle a résolument gagné une meilleure confiance en elle. Une festivalière, Édith, a même eu la chance d’être invitée sur scène à danser (à sa façon) sur le morceau « Eddy », un moment évidemment très drôle. Le show rodé de Thérapie Taxi, bien qu’en pilotage automatique, a bien chauffé un public prêt à clôturer le festival avec Metronomy. Les Anglais viennent de faire leur retour et ont régalé les festivaliers des tubes « The Look », « The Bay », « Love Letters » ou encore « Salted Caramel Iced Cream ». Une belle leçon de pop menée de main de maître par des musiciens excellents et qui aura réussi à décrocher des sourires comme note finale.

Cette quinzième édition de Terres du Son a donc été pleine de succès. Notons une nouvelle fois encore que son public chaleureux et bienveillant en a été l’une des principales raisons. Et si le meilleur spectacle, c’était lui finalement ?


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Yann Puron

Découvreur musical avide d'émotions fortes aussi bien sur disques qu'en concerts