[Live] Un samedi à Terres du Son 2016

Plus important festival estival de la région Centre, Terres du Son a proposé, pour sa 12ème édition, une programmation à la fois éclectique, populaire et exigeante. Nous avons pris, le samedi 9 juillet dernier, la direction du domaine de Candé de Monts, à quelques minutes de Tours, où nous attendaient bonnes surprises et confirmations musicales. Une journée qui a affiché archi-complet.

Terres du Son 2016

Tourangelle d’origine, Philémone est venue défendre, sur la scène locale Propul’son, son dernier EP « L’invasion ». Sur un style de slam bien à elle, la jeune Fanny – dans le civil – impose son flow très particulier à une foule rapidement conquise. Il faut dire que Philémone a des textes qui ne laissent aucun auditeur indifférent. Entre punchlines lucides et brèves de vie dans lesquelles tout le monde se reconnaît (« La Rivale »), l’ancienne passionnée de théâtre a un véritable don pour ce qui est de sublimer les angoisses sur scène et dans ses morceaux. Les nappes électro des musiciens qui l’accompagnent ne font qu’accentuer cette sensation prenante et fascinante. Une révélation fracassante et prometteuse, impressionnante sur scène, qui rappelle Cléa Vincent ou encore Odezenne, dont elle signe la magnifique reprise de « Bouche à Lèvres ». Affaire clairement à suivre.

Philémone

Les Canadiens de The Souljazz Orchestra sont le groupe idéal à programmer dans le cadre d’un festival estival. Leur fusion de soul, jazz, funk, afrobeat et musiques latines est irrésistible et a cet énorme avantage de ne pouvoir ennuyer personne. Chaque morceau est d’un style différent et joué avec une générosité qui fait vraiment plaisir à voir. Une diversité à l’image d’un groupe représentant tant le Canada francophone qu’anglophone, avec Philippe Lafrenière au chant et à la batterie ou encore Ray Murray au saxophone. Les tubes imparables « Greet The Dawn » ou encore le festif « Courage » sont autant de moments de communion que d’ondes positives. Un régal.

C’est le genre de rap que l’on déguste et que l’on savoure avec un grand vin. Une véritable philosophie de la vie au service du rap, que l’on remarque surtout depuis le dernier album du MC, « La Voix Lactée ». Oxmo Puccino, vêtu de noir et de bleu, vient diffuser sa bienveillance à un public absolument ravi. Que ce soit dans la prose, le jeu verbal ou la poésie, Oxmo a toujours le bon mot pour galvaniser la foule. Le plaisir est intense devant les tubes intemporels « Slow Life », « La Sucre Pimenté » ou encore « Les Potos ». L’amour et les ondes positives du rappeur sont solaires et n’ont pas besoin de cette météo presque caniculaire pour dégager tant de chaleur humaine.

Oxmo Puccino

Extrêmement attendus par un public qui connaissait leurs morceaux par cœur, Orelsan et Gringe aka les Casseurs Flowters, accompagnés aux platines de Diamond Deuklo et Pone, ont rendu folle la foule. Déboulant sur un « Fais les backs » repris en cœur, ce sont de véritables hymnes rap et électro qui s’enchaînent avec « Stupide Stupide Stupide », « Regarde comme Il Fait Beau » et des nouveaux morceaux tirés du film Comment c’est Loin. « J’essaye J’essaye », en duo virtuel avec la grand-mère d’Orelsan, « À l’heure où je me couche », « Inachevés » ou encore l’hallucinant « Xavier », interprété par Diamond Deuklo, sont autant d’extensions de l’univers du projet qui lui donne désormais un statut à part mais iconique dans le rap en France.

Casseurs Flowters

Toujours sur les routes pour proposer la version live de son dernier album, dernier-né de la franchise French Touch culte « Super Discount », Étienne de Crécy est venu donner une master class de house bien efficace. Le dispositif visuel est simple mais impressionnant. Les lettres de Super Discount superposées en haut et bas du DJ devant un mur de tubes lumineux changent les habitudes des concerts électro aux lumières surpuissantes projetées vers la foule. Dans le noir, l’audience, hyper réceptive, ne cesse de danser sur les versions revisitées de « Prix Choc » ou bien les plus récents « Smile » et « You ». Une prestation qui trouve toute sa force et sa puissance en festival ouvert.

Après dix ans au service de Birdy Nam Nam, Pone est parti collaborer avec les Casseurs Flowters et se consacrer à sa carrière solo. Sur scène, le projet part d’une bonne intention : une platine entourée de deux musiciens, ou comment mélanger concert électro et show instrumental. Bien que l’énergie soit clairement au rendez-vous, il est très difficile de rentrer dans l’univers très particulier de Pone. Pas forcément accessible et très complexe, on ne sait sur quel pied danser. Ce mélange de beats électroniques aux caisses de la batterie a pourtant du potentiel. Nous attendons donc d’en entendre un peu plus sur ce projet pour le moment très ambitieux.

Pone


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Yann Puron

Découvreur musical avide d'émotions fortes aussi bien sur disques qu'en concerts