[Entourage #97] Terrenoire

Ils s’étaient révélés durant l’hiver 2018, à travers un premier EP à la franchise saisissante. Les frangins de Terrenoire, Raphaël et Théo Herrerias, viennent de dévoiler un nouveau single, « Baise-moi » ; déclaration franche, frontale, sans détour à l’être aimé. Deux minutes d’une poésie urgente et dévorante. Toujours plus habile dans l’incendie des sentiments, la vertigineuse fratrie pop annonce par la même occasion la sortie de son album à la fin de l’été. Comme tout projet se construit, se mûrit avec la bienveillance d’un entourage, famille et amis, nous leur avons proposé de se remémorer leurs rencontres avec ces autres créatures de la nuit de Saint-Étienne et d’ailleurs. Entre connexions immédiates, bienveillance et fierté éprouvée pour la nouvelle scène stéphanoise, Raphaël et Théo nous confient sept amitiés fortes, indissociables de leurs débuts en duo.

crédit : Inès Ziouane

Felower

C’est un artiste dont on est très proches, un vrai ami. Il a travaillé très étroitement avec nous sur la production de notre futur disque. Son projet, Felower, est une fusion de musique électronique et de pop très mélodique, quelque part entre John Hopkins et Mylène Farmer. C’est vraiment unique !  Son premier titre, « Fugue », est sorti il y a peu. Il fait tout de A à Z : la musique, les textes, les clips en animation 3D, il a même fabriqué un alphabet.


La Belle Vie

Le génial groupe de Saint-Étienne, on les adore. Ils sont cinq, composent et écrivent tous. Ils redessinent les contours de la pop de manière décomplexée et incroyable, ce sont des futures stars ! C’est la surf music qui rencontre la trap. Les Beach Boys qui rencontrent Travis Scott. On travaille avec eux dans le cadre de notre maison d’édition Black Paradiso. Nous sommes allés travailler avec eux dans leur camp de base dans la campagne stéphanoise. On avait l’impression d’être des résistants de la pop qui avaient pris le maquis.


November Ultra

Une artiste incroyable. Elle a été chanteuse de Agua Roja. Maintenant, elle se prépare tranquillement à recevoir la couronne du meilleur album international de l’année. On a eu la chance de travailler sur son album avec Felower, entre autres. C’est un disque qu’on attend avec le plus d’excitation. Elle fabrique ça très minutieusement, comme un château de cartes magiques : elle essaye de conserver la fragilité jusqu’au bout. Son processus est passionnant. En attendant, allez écouter ses démos qu’elle met sur Insta régulièrement.


Barbara Pravi

Sa parole vers les femmes porte de plus en plus fort. Ses chansons sont des manifestes féministes super beaux. On a eu la chance de collaborer avec elle sur « CHAIR », musique et texte. C’est un projet super beau et les chansons qu’elle prépare vont vraiment faire du bien à la chanson française.


Voyou

Doubles souvenirs de teufs monumentales avec Voyou, une fois à Marseille l’autre à Genève. Les mémoires sont confuses, mais je crois qu’il y avait un mec ivre qui faisait des tours de magie très foireux. Un appartement marseillais bondé avec un DJ, jouant sa vie comme s’il était au Rex à la grande époque, des Canadiens très gentils qui aimaient beaucoup sauter dans la nuit des parachutes.


Fils Cara

Marc a beaucoup de talent, il vient de Saint-Étienne lui aussi, son quartier est voisin au nôtre. C’est un poète, un formidable auteur qui possède des qualités d’enchanteur quand il s’agit d’être face au public. Il y a quelque chose dans l’air à Saint-Étienne, c’est le « momentum » de notre ville, une école stéphanoise est en train de naître. Elle raconte quelque chose d’un peu différent de qui se passe dans la pop en ce moment. C’est la parole des artistes d’une ville très prolétaire qui commence à se faire entendre, qui ne prête pas allégeance à la capitale. Je ne doute pas que le spleen stéphanois avec ses pieds crottés sera bientôt de tous les salons.


Zed Yun Pavarotti

On ne se connait pas très bien, mais il est aussi un enfant de notre ville ; fatalement, ça rapproche. On fait attention aux enfants de Saint-Étienne, c’est comme ça. Il a tatoué le mot « Maison » sur son visage, je ne peux pas m’empêcher de voir ici, à l’affiche sur sa gueule, ce qui nous relie tous. La fierté de venir de là où personne n’aime trop aller, la ville noire. Il écrit comme un surréaliste, il est romantique comme Anakin Skywalker, il a envie de devenir Liam Gallagher. On lui souhaite.



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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques