Difficile d’être aussi radical que les Québécois de Technical Kidman avec l’extrait de leur futur EP, à paraître le 9 juin prochain ; « Without Fear » a tout du coup de génie, mariant à la perfection l’électro la plus pesante et industrielle à des mélodies sorties de nulle part et faisant immédiatement l’unanimité.
On se souviendra longtemps de l’impact que « Without Fear » s’apprête à commettre devant nos yeux et dans nos oreilles, pulvérisant les tympans pour mieux les charmer et y laisser une empreinte totalement indélébile. En effet, le titre de Technical Kidman dérange autant qu’il ose, mettant à mal toutes les pérégrinations électroniques actuelles pour ne garder que l’immédiateté et la sève la plus puissante et éclairée. On voyage ici en terre inconnue, entre ténèbres rythmiques et nappes planantes et sauvages, sans savoir où l’on est mais en s’en moquant totalement. Après tout, le plaisir est immédiat, et c’est tant mieux.
Rencontre improbable des BO de John Carpenter, de la musique industrielle (les percussions de toutes sortes explosent et frappent à la perfection) et d’une volonté incroyable de mêler des chœurs tourmentés à une voix limpide et lumineuse, les Montréalais unissent la limpidité de nappes synthétiques captivantes à la noirceur entêtante d’harmonies aussi subtiles qu’immédiates.
L’image, quant à elle, se fait subliminale ; les illustrations visuelles sorties tout droit de vieilles VHS tombées dans l’oubli hypnotisent, mêlant figures humaines en gros plans et formes angéliques cachant de nombreux messages publicitaires brefs mais efficaces. Pour les connaisseurs, autant dire que ces instants gravés sur pellicule mettent à mal la cassette maudite de Sadako ou les moments les plus improbables du triptyque cinématographique « V/H/S ».
Un voyage vers le négatif pictural et musical, vers les lumières noires d’un prisme sonore fascinant et éprouvant, mais qui ne cesse de tourner en boucle une fois que son charme insidieux et addictif a opéré. Une claque musicale et visuelle dont on aura beaucoup de mal à se remettre. Vivement l’EP !