Avec ce tout premier EP de Sylvie Kreusch, c’est le coup de cœur pour la pop à tonalité variable tantôt douce, tantôt tribale et toujours tentante de la Belge anversoise. Elle a entamé sa carrière solo il y a un peu plus d’un an en avril 2018 et, le 20 septembre dernier, est sorti un opus au titre explosif sous forme d’onomatopée pouvant s’entendre internationalement.
Après une collaboration en tant que modèle pour Miu Miu, elle a composé la musique de quelques vidéos pour Prada. Sylvie Kreusch est aussi membre du duo Warhaus avec son compagnon Maarten Devoldere (leader du groupe belge Balthazar), qu’elle a délaissé pour son projet en solitaire, accompagnée de quelques musiciens de jazz.
Sur l’EP, cinq morceaux défilent et se partagent entre la lumière et le sombre, le thème de l’amour et son contraire, le désamour et ses dérivés de souffrance.
« Come Around » lui permet un retour vers le passé de sa première relation, vouée à une fin douloureuse appuyée par le saxophone et la persistance d’une guitare aux reverbs en échos.
Le titre français « Belle » poursuit en anglais par son envoûtante voix, non sans rappeler celle de Lykke Li. Hypnotique et sensuelle dans le vidéo clip de « Please to Devon », son timbre appuie bien sur les percussions du rythme et s’engouffre avec dynamisme dans un semblant « Girl Power » actuel – du moins ce petit quelque chose appelé revendication, peut-être ? Sur le refrain, elle chante son aise et cette voie, tout-à-fait ancrée dans le XXIe siècle, de mise à plat de droits ou d’états d’être égalitaires en toute discrétion intimiste : « Je ne suis pas quelqu’un qui rampe pour toi baby/Tu n’as rien d’aussi fort que moi chéri. »
Dix-huit trop courtes minutes, certes mais suffisantes pour avoir un coup de cœur et plus si continuité, vers un prochain LP qui se prépare ; espérons-le !
« Bada Bing! Bada Boom! » de Sylvie Kreusch, disponible depuis le 20 septembre 2019.
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