SVIIB, un autre chemin

À contresens, indifférent face à la tentative collective de mise à jour d’un mouvement en pleine expansion, School Of Seven Bells y va de son « Ghostory ». Les pickpockets proposent, en ce début  2012, un album que je qualifierai à première vue de puritain. Situés dans un sous-genre doucement gommé par la jeune génération, les New-Yorkais revendiquent leur présence, leur identité, à travers leur nouvel opus en date de ce mardi 28 février.

Alors que l’écoute bat son plein, un certain rudimentarisme s’installe, se confirme. L’album semble presque fade, l’actu survitaminée du moment joue là très probablement un rôle important. L’utilisation des sons laisse transparaitre un esprit conservateur, jusqu’à un refus, un déni de ce réformisme en vogue. Un effet effilé qui tend cependant à s’effacer doucement, laissant tout aussi progressivement des sons « next gen’ » faire leur apparition.

À  l’opposé de ses homologues, Ghostory propose des lignes épurées avec pour effet direct une démarcation nette des pistes. C’est indéniable, il est agréable de pouvoir jouir d’une vue d’ensemble sur cet album que je viendrais désormais presque qualifier d’osé. En effet, la seconde partie marque un ralentissement des rythmes assez audacieux, et l’effet produit est plutôt bon ! Le renouvellement que l’on commençait à attendre est bel et bien en train de s’opérer, alors que nous nous engageons dans la dernière demi-heure du disque.

Un très bon « Scavanger » nous relance, nous secoue et laisse entrevoir un finish sur fond de balancements quasi frénétiques. « White Wind », l’avant-dernier morceau d’un Ghostory qui nous maintient maintenant dans une attente, un suspens réjouissant, plante le décor : il faudra compter sur cette dernière track !
Les secondes passent et « When You Sing » ne se dévoile toujours pas, l’intro nous conditionne, voici le clou du spectacle ! La voix d’Alejandra Deheza y va de son psychédélisme bien connu et nous transporte pour les huit minutes les plus rapides d’un album qui doit résolument son crédit à ses derniers composants.

Si le courant veut qu’une certaine charge instrumentale – on peut même parler de surcharge – vienne typer l’indie branché, neuf, School Of Seven Bells vient démontrer la puissance d’un opus presque austère quand il est bien produit.

Mention spéciale pour « White Wind », un élément essentiel de la mécanique de « Ghostory » !

sviib.com/
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Rémi Deleo

Disquaire et chroniqueur repenti, aujourd'hui blogueur et chineur à proies multiples - et des fois, je rechute.