La musique pop est aujourd’hui à la fois un espace de normalisation et de standardisation artistique, tout comme le lieu d’expérimentations et de grandes libertés esthétiques. La musicienne islandaise Sunna Margrét n’a pas son pareil pour se jouer des codes de la pop music, dans une expression vibrante, pleine de malices, de digressions et de subtilités sonores. Preuve par l’image et par le son, avec son nouveau clip à découvrir en exclusivité sur indiemusic.
Chaque jour réserve son lot de surprises dans la vie des rédacteurs curieux et passionnés, comme celles et ceux qui composent la rédaction d’indiemusic. Mais il faut avouer que des signes avant-coureurs sont souvent la promesse d’expériences sensibles et sensorielles différentes et captivantes, qui nous permettent de nous extraire d’un certain train-train esthétique. Dans le vaste monde des relations presse, il y a, en effet, parmi nos contacts, des profils dont nous savons que les propositions qui vont se présenter auront toujours quelque chose d’étonnant, de surprenant. Pour tout dire, nous n’avions jamais entendu parler de cette étonnante musicienne islandaise, désormais installée en Suisse. Pourtant cette artiste, très créative, est à l’origine depuis quelques années d’une discographie particulièrement créative, et des instants fascinants comme l’EP « Five Songs for Swimming » sorti en juin dernier. (Nous avons bien rattrapé notre retard !).
Sa manière d’appréhender la musique s’inscrit dans un langage artistique pluridisciplinaire et polymorphe, qui ressurgit derrière le côté « arty » du clip de « Chocolate ». Que ce soit par l’image, la voix, il y a déjà cette manière très personnelle d’installer une narration. Le morceau s’ouvre sur une introduction spoken word qui pose d’emblée par ses partis-pris minimalistes ; les bases d’un fil ego trip, à la poésie sensuelle, à la dynamique très aérienne. Se dévoile ainsi une sorte de trip-hop décharné, capable d’invoquer, par instants, des beats abstract hip-hop aux relents industriels comme de se languir dans un bain d’electronica lo-fi tout en respiration. De quoi réveiller les souvenirs émus des écoutes des premiers albums de Tricky !
Sunna Margrét se place aussi bien dans sa manière de chanter, que dans son sens musical très créatif, aux côtés de grandes figures féminines des musiques populaires, de Laurie Anderson en passant par Anne Clark, jusqu’à Mélanie De Biasio. Sa voix traînante prononce de manière répétitive la phrase « There’s no need to worry », comme une sorte de mantra. Pas la peine de s’inquiéter, et pourtant dans ce happening spontané, proche de la performance, au cœur d’une ferme des alpages suisses, il y a quelque chose d’étrange, dans ce décalage que l’artiste arrive à mettre en scène. Beaucoup de questions restent en suspens, écoute après écoute, visionnage après visionnage. Ce clip met ainsi l’air de rien, avec son côté faussement cheap, notre cerveau en alerte et réveille nos sens. Voilà un teasing parfait en vue d’un album (captivant, que nous avons déjà pu écouter) qui ne sortira qu’en mars prochain. À suivre de près, de très très près !
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