[LP] Sugar & Tiger – Thixotropic

Sugar & Tiger, c’est avant tout une histoire de famille : Didier Wampas, un des derniers vrais keupons en activité, entouré de ses fils aux instrus et de sa compagne à la voix (plus le redoutable Jean-Mi des Wampas à la basse).

Sugar & Tiger - Thixotropic

Le concept suit un principe ancestral, celui de la Belle et la Bête.
Lui, Didier Wampas, l’affreux jojo aux aigus irrésistibles et reconnaissables entre mille, et elle, Florence, une lolita pop qui pourrait être sortie des 60’s. Le style de cette dernière peut être dans un premier temps un peu déroutant. Mais ses petites lignes de chants ressemblant à des comptines, sous ses airs de ne pas y toucher, sont en réalité extrêmement efficaces et entêtantes.
Les deux voix s’entremêlent, jouent de leurs différences dans un imaginaire délirant. On parle d’amour, de voyages dans les grands espaces, avec quelques fulgurances qui viennent chatouiller l’oreille : « Sur le glacier de ton cœur, je bâtirai des fleurs » (« Aurora »), « Ça c’est pour le hipster qui m’a pris pour Chantal Goya » (S.P.U.R.). Sur « Comme Richard », c’est une belle balade qui fait mouche : « Oh non, je n’ai pas triché, pas plus que Richard Virenque tu sais ».

Il règne donc une belle atmosphère, presque festive, tout au long du disque. Mais le groupe derrière, redoutable, prouve que ceci n’a rien d’une blague.
Musicalement, c’est un agréable mélange de rock pur, punk et garage, qui assume ses tendances mélodiques. Tout le groupe semble franchement s’éclater dans ce délire. Nous, derrière les enceintes, également. Citons par exemple « Les Glaciers » et ses guitares au vent, chargées de nervosité. Ou encore le menaçant « El Paso », qui commence presque sombre avant de s’enflammer sur le refrain, dans un beau numéro d’équilibrisme. Avec « Le dernier concert », c’est une basse affolante qui nous laisserait presque essoufflé, sur cette chanson racontant l’histoire d’un groupe donnant son dernier récital.

crédit : Stéphane Dufresne
crédit : Stéphane Dufresne

Nous avons donc ici un beau champ de mines rempli de morceaux explosifs (S.P.U.R., qui exulte littéralement) mais qui ne se départissent jamais d’un côté feel-good, permettant au disque d’être agréable sur toute la longueur.
En tous cas, avec ce deuxième essai convaincant, Sugar & Tiger a tout pour s’imposer comme plus que le simple side-project du chanteur des Wampas.

« Thixotropic » de Sugar & Tiger, sortie le 29 janvier 2016 chez Verycords.


Retrouvez Sugar & Tiger sur :
FacebookTwitter

Photo of author

Sébastien Weber

chroniqueur attaché aux lives comme aux disques d'exception