[Interview] Stuck in the Sound

Avant d’enflammer l’édition 2016 du festival Fnac Live, Emmanuel, Arno, François et Romain, tous membres du quintette rock indé parisien Stuck in the Sound, nous présentent, sans langue de bois, « Survivor », leur dernier album. Un disque qui évolue et explore de nouveaux horizons musicaux sans craindre de dérouter les fans de la première heure. L’occasion, également pour nous, de revenir sur l’évolution du line-up ainsi que sur les choix artistiques assumés de ce nouvel enregistrement et sa déclinaison scénique.

crédit : Quentin Caffier
crédit : Quentin Caffier
  • 2016 marque la sortie de votre quatrième album, « Survivor », et l’officialisation d’un cinquième élément dans le groupe. Pourquoi maintenant ?

François : En fait, Romain, est avec nous depuis le début de l’aventure. C’est un ami qui a travaillé en tant qu’ingénieur du son sur tous nos albums. Il a notamment mixé le précédent, « Pursuit ». Dans cet album, il y avait des arrangements qu’on voulait absolument reproduire sur scène. Et comme cela n’était pas possible à quatre, nous lui avons demandé de jouer sur scène avec nous. C’est un excellent musicien, il joue aussi bien du clavier que de la guitare. Il nous a accompagné sur toute la tournée de « Pursuit ». Alors quand on a commencé à travailler sur le nouvel album, il était devenu évident qu’il faisait partie du groupe. Stuck in the Sound est composé maintenant officiellement de cinq membres.

  • Quelle touche a-t-il apporté sur cet album ?

Romain :  Dans « Survivor », il y a une dimension synthétique qui n’existait pas auparavant. Même si beaucoup d’idées d’arrangements à base de synthétiseur ont été apportées par José, mon travail a surtout consisté à intégrer ces touches synthétiques à l’univers de Stuck in the Sound. Quand on a commencé à travailler sur le nouvel album, on sortait d’une tournée où on a côtoyé beaucoup de groupes aux styles très différents, des DJ électro aussi. Cela nous a donné envie d’expérimenter d’autres sons, d’autres styles, d’ouvrir d’autres portes.

  • Est-ce que le processus de création a évolué également ?

François : Carrément. On avait l’habitude de créer des morceaux en jouant tous ensemble dans les conditions du live, soit en construisant au fur et à mesure comme une sorte de bœuf, soit en partant d’une ébauche guitare-voix qu’on arrangeait au fur et à mesure en mode rock. On se mettait en condition du live pour capter l’énergie. On a conservé cette méthode pour certains titres, mais pour les autres, on a eu une approche plus « production », avec beaucoup de temps passé dans l’arrangement des morceaux en studio. À tel point que certains titres ont été joués ensemble pour la première fois en préparant la tournée.

  • Est-ce que cet album marque un virage musical pour Stuck in the Sound ?

Romain : Je ne suis pas sûr. Je dirais une parenthèse plus qu’un virage. Quand on a commencé à expérimenter les premiers morceaux, l’entourage était tellement enthousiaste qu’on a décidé de continuer dans cette direction pour l’album. On est content du résultat mais on se pose aussi la question de savoir si on va continuer dans cette approche. La semaine dernière, on a fait deux super festivals, alors l’énergie est telle en ce moment qu’on a envie de se retrouver tous ensemble en studio, de mettre les amplis à fond et de jouer du rock.

  • Quelle a été la réaction de vos fans ? Vous avez eu un retour ?

Romain : Elle est mitigée. Cet album a été ressenti, pour les fans de Stuck de la première heure, comme une sorte de viol artistique. Ceux qui suivent le projet depuis le début et qui aiment le côté brut, très énergique du groupe, ont été surpris à l’écoute de l’album par le côté plus lisse, plus électronique.

François : Surtout, qu’on n’a pas vraiment pris de « pincettes » avec eux : l’album commence avec une balade acoustique avec des cordes.

Mais beaucoup ont été convaincus après nous avoir vu en concert. En fait, on a pensé, mais peut-être naïvement que nos fans seraient aussi ouverts en musique que nous. Car même si on est un groupe rock très marqué indie, cela ne nous empêche pas d’écouter tout style de musique.

Emmanuel : À la base, on a une palette de fans assez large. Certains adorent « Tender » qui est une balade acoustique de l’album précédent alors que d’autres préfèrent les morceaux plus énervés. Au fur et à mesure des albums, on en perd en chemin comme on en gagne de nouveaux. Ce qui est normal quand tu commences à avoir un peu de longévité. En ce qui me concerne, il n’y a aucun groupe que j’ai suivi pendant quinze ans.

  • Ce soir, ce sera votre premier passage à Fnac Live ?

François : En tant que « Fnac Live », oui. Mais, nous avions joué du temps de « Fnac Indétendances ». C’est toujours magique de venir jouer à Paris, surtout place de l’hôtel de ville. En plus, étant parisien, tu sais que ta famille et tes amis seront présents. Comme tous les festivals, tu joues devant un public très nombreux mais qui ne vient pas forcément pour te voir. C’est donc à chaque fois un défi et ce qui est bien c’est, qu’en fonction de la réaction du public, tu sais si tu as fait un bon concert ou pas.

  • Pourquoi avoir intitulé l’album « Survivor » ?

François : Au tout début, on avait créé un morceau qui s’intitule « Survivor » et ce titre finalement a servi de base à l’écriture de tout l’album.  Il nous a permis d’aborder beaucoup de sujets, notamment la société actuelle, le fait qu’on se considère comme des « survivants du quotidien », des combattants du stress.

Arno : Et puis, parmi les groupes avec lesquels on a commencé il y a quinze ans, on est les derniers. On est en quelque sorte, les survivants de l’époque du rock indé au Bar 3.

Romain : Cet album fait aussi référence aux blockbusters des années 80 ; « Survivor » c’est la B.O. de Rocky 3.

  • Justement, la pochette de l’album me fait penser à une affiche de film…

François : Oui, c’est exactement l’effet recherché : un clin d’œil à Spielberg, aux films qui ont bercés notre enfance. C’est cette esthétique qui était recherchée. Quand on a écouté l’album, cela nous a fait penser à une B.O. de blockbuster américain.

  • En conclusion, quels sont vos projets ?

François : Notre véritable envie dans les mois qui viennent, c’est de se recentrer sur Stuck, d’entrer en studio et de composer de nouveaux morceaux.


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Sylvie Durand

Curieuse, passionnée par les voyages, la musique, la danse. Par tout ce qui aiguise les sens.