En ce début d’année, le titre « Monde » avait sérieusement occupé notre esprit. Une écriture simple en forme d’invitation au voyage et à la rêverie : une parfaite introduction à l’univers sans frontière, empreint d’une humanité lumineuse de l’album, « Luxe », sorti sur le label indépendant Talitres. « Luxe » ou l’effort présent du singulier Yann Tambour, comme une nouvelle métamorphose de son projet toujours plus collectif, Stranded Horse.
Alors que les premières vidéos en forme de teasing, racontaient par l’image, l’histoire d’un disque enregistré à travers des sessions libres et inspirées, de Dakar à Nantes, en passant par Paris, voilà qu’arrive sans prévenir, le clip de « Monde ». Un clip qui ose le décalage, en développant un imaginaire, presque minimal, à la fois drôle et touchant, qui magnifie avec grâce l’inspiration universelle du texte et de la musique folk du morceau.
Deux visages atypiques s’imposent face caméra, en donnant l’illusion dérisoire, mais ingénieuse, de prendre l’espace de quelques minutes la possession des voix de Yann Tambour et d’Éloïse Decazes (du groupe Arlt). Deux « bouilles » pour deux personnalités atypiques, qui posent un point d’interrogation sur la question de la différence. Le temps est court, mais « Monde » prend un nouveau visage, élégant et humain, avec son regard sensible sur ce joli miroir de l’altérité.
Derrière en arrière-plan, comme un adolescent qui rangerait sa chambre, Yann Tambour apparaît puis disparaît sur son vélo, derrière sa plante verte : personnage secondaire presque absent ou plus simplement étranger à un tournage, qu’il a pourtant pensé et mis en œuvre avec le vidéaste eieio.
Une belle séance de rattrapage pour les retardataires qui auraient oublié de composter leurs billets d’embarquement pour la planète « Monde » et la galaxie « Luxe ».
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