[Interview] Stéphane Martin, gérant de Home Wax

C’est dans la froideur d’un hiver angevin qu’indiemusic a rencontré Stéphane Martin, gérant du magasin de disque Home Wax fraîchement ouvert rue Baudrière à Angers. Entre taquineries et discussions hors propos, nous avons découvert la personnalité et le parcours de cette personne passionnée pour qui l’objet disque a encore beaucoup de sens.

crédit : Fred Lombard
crédit : Fred Lombard
  • Bonjour Stéphane, quand a été créée ta boutique Home Wax et comment se porte ton affaire ?

Avec des murs, un plafond, un sol… Non ça se porte bien. Celle-ci a été ouverte le 3 septembre 2013 exactement, et il y a des clients et des disques donc tout va bien. Pas mal de personnes ont découvert et découvrent encore le magasin après être passées dans la rue. J’ai même déjà quelques habitués.

  • Comment as-tu rempli ton magasin, d’où sortent tous ces vinyles ?

J’ai mis ma propre collection de vinyles parmi les stocks du magasin et j’en ai également beaucoup acheté. En proportion, il y a la moitié du stock que j’ai commandé exprès pour le magasin, l’autre moitié correspond à ma collection personnelle avant d’ouvrir Home Wax. Ce qui fait environ 4000 pièces au total.

crédit : Fred Lombard
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  • Quels sont les genres musicaux représentés chez Home Wax ?

Le but est de représenter tous les genres musicaux afin que n’importe qui puisse trouver son bonheur ici. J’aimerais que tout le monde puisse trouver vinyle à son oreille, qu’idéalement chaque personne qui rentre pour la première fois dans le magasin devienne un client une fois sorti parce qu’il aura trouvé son coup de cœur.

  • Fais-tu tout de même une sélection par rapport à tes propres goûts ou es-tu simplement au service de la clientèle ?

Je fais attention aux deux en fait. Je fais selon mes propres goûts et selon le goût des clients. Il y a des projets que je ne connais pas et que l’on m’amène ou dont on me parle. Parfois plusieurs clients me demandent le même disque que je n’ai pas ; cela va bien entendu me mettre la puce à l’oreille et me faire commander ce disque. Cela me permet au passage de découvrir de nouvelles choses.

Home Wax
crédit : Fred Lombard
  • Quelle place accordes-tu à la découverte par rapport aux classiques, ou en tout cas aux valeurs sûres ?

C’est difficile de définir ce qu’est un classique, car on a tous nos propres classiques, mais comme tu dis, il y a toujours ces standards qui se vendront de manière inévitable. Je pense par exemple au premier album de Rage Against The Machine ou au maxi « Flat Beat » de Mr Oizo qui sont des disques que je vends depuis le départ et que je suis amené à commander de manière récurrente.

À côté de ça, il y a également des disques que je me dois de proposer. Je ne peux pas passer à côté des Beatles ou des Pink Floyd en l’occurrence. Je me dois également de proposer de nouvelles choses, mais je ne peux cependant pas laisser les valeurs sûres de côté.

  • Vas-tu mettre les artistes de la scène locale en avant ?

Bien entendu ! Je me donne cette mission de valoriser les artistes du coin. Histoire d’être le plus cohérent avec le fait qu’Home Wax est un magasin qui ne vend que du vinyle, j’aurais tendance à proposer d’abord du vinyle mais j’accepte également les CDs de groupes locaux.

  • Que penses-tu de ces vinyles qui proposent un ticket de téléchargement ?

Je trouve ça très bien ! Le mieux reste le CD inclus évidemment.
Je trouve cependant dommage que le format Mp3 soit aussi souvent imposé par ces coupons de téléchargement alors qu’on pourrait avoir un album au format wave ou flac ; des fichiers plus lourds, mais à la qualité d’écoute largement supérieure.

  • Où puises-tu toutes les nouveautés que tu finis par accueillir au sein de tes bacs ?
crédit : Fred Lombard
crédit : Fred Lombard

Je n’ai pas vraiment de source spécifique. Je n’ai pas de site internet de prédilection par exemple, ni de magazine. Ma principale source de nouveauté correspond à mes fournisseurs qui m’envoient beaucoup de sorties. Je fais le tri parmi tout cela.

  • Raconte-nous un peu ton parcours jusqu’à ce qui t’a amené à ouvrir un magasin de vinyles?

J’ai fait les Beaux-Arts et un peu les Compagnons du Devoir, et j’ai ouvert une boutique par amour du son. Je suis tombé dedans et je n’en suis jamais sorti. Je n’ai pas spécialement pour ambition de faire du son, quoique, mais c’est évident que c’est ma passion. J’ai commencé à mixer en 1998 et j’ai été DJ à pas mal de soirées depuis.

  • À l’occasion des 10 ans du label Ego Twister Records, une exposition temporaire de deux semaines s’est tenue dans ton magasin, est-ce quelque chose que tu souhaites mettre en place régulièrement ?
crédit : Fred Lombard
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Oui, bien entendu ! L’exposition sur Ego Twister est une sorte d’exception, car habituellement je pars sur une durée de deux mois. Précédemment, nous avons accueilli les œuvres de Vinyl Is Dead qui proposait différents travaux sur des vinyles de taille gigantesque. C’est quelque chose qui est en fait déjà mis en place.

À côté de cela, je souhaite organiser de petits concerts et DJ set dans le magasin. Le premier concert aura d’ailleurs lieu le 21 février prochain avec Yosh et deux autres musiciens. Ce sera une sorte de happening pas super en place, mais c’est fait exprès. Leur concept est de ne passer que des faces B de 45 tours en rappant par dessus.

  • Merci beaucoup Stéphane pour ton accueil et à bientôt !

Retrouvez Home Wax au 70 rue Baudrière à Angers et sur :
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Maxime Dobosz

chroniqueur attaché aux expériences sensorielles inédites procurées par la musique