[Interview] Sigried Duberos, photographe indépendante et reporter à l’Austin Psych Fest

Du 29 avril au 8 mai prochain, Sigried Duberos, photographe normande, et habituée des scènes parisiennes (La Cigale, Le Bataclan, Le Café de la Danse…), s’envolera avec deux confrères photographes et journalistes pour les États-Unis, à l’occasion de l’évènement psychédélique le plus attendu de l’année : l’Austin Psych Fest.
Nous lui avons proposé de couvrir l’évènement en direct du Texas pendant la durée du festival et c’est donc à deux semaines de son départ que nous lui avons accordé une interview pour parler de son parcours, présenter son travail de photographe et recueillir ses attentes quant au line-up de l’édition 2014 de l’APF.

Sigried Duberos - autoportrait

  • Bonjour Sigried, tu seras du 2 au 4 mai prochain à Austin et plus exactement au Carson Creek Ranch, dans le cadre de l’Austin Psych Fest. C’est ta première fois aux États- Unis ?

Hello Fred. Oui, ça sera ma première fois aux USA, et j’ai pourtant de la famille à Indianapolis…

  • Avant de poursuivre sur l’APF, il convient de parler de ton métier : tu es photographe indépendante spécialisée dans la couverture de concerts depuis 2009. Comment as-tu débuté ?

J’ai commencé en allant à des concerts avec mon reflex planqué, et en faisant les yeux doux aux vigiles pour faire diversion pendant les fouilles à l’entrée.

  • Qu’est-ce qui t’a poussé à persévérer dans la photo live quand d’autres choisissent la mode ou la photo de mariage ?

C’est simple : la musique !

Brian Molko de Placebo au Zenith de Paris © Sigried Duberos
Brian Molko de Placebo au Zenith de Paris © Sigried Duberos
  • On dit que c’est un milieu de plus en plus difficile avec l’essor de la photo numérique où tout un chacun a en sa possession un téléphone en guise d’appareil photo. Qu’en penses-tu ?

C’est désolant, et dévalorisant pour les photographes ; surtout quand c’est pendant tout le spectacle, Mais entre nous, peut-on vraiment faire quelque chose contre ça ? À moins d’interdire aux gens de venir à un concert avec leur téléphone.

  • Et qu’est-ce qui te fait que tu sors selon toi ton épingle du jeu ?

Je ne sais pas vraiment, j’essaye de faire de mon mieux avec les moyens du bord. Je tente de m’adapter aux salles, aux éclairages, je teste les poses longues, je bouge un peu partout pour changer mon angle de vue…

Billy Talent au Bataclan © Sigried Duberos
Billy Talent au Bataclan © Sigried Duberos
  • Tu résides à Paris. Le provincial que je suis imagine très (très) facilement que l’offre monumentale de concerts en région parisienne peut te permettre d’aller à des concerts tous les soirs. En fonction de quels paramètres choisis-tu les concerts que tu veux immortaliser ?

Je te corrige tout de suite, je réside en Normandie (rire). Le choix des groupes se fait le plus souvent en raison d’affinités. Mais il y a également des artistes que les labels me proposent de venir shooter, qui ne sont pas forcément des musiques que j’écoute.

  • Entre les commandes venants de labels, de salles de concerts ou de groupes, et les concerts que tu shootes pour le plaisir, comment partages-tu aujourd’hui ton temps ?

Je dors le jour, je vis la nuit (rire).

  • Dans ton travail photographique, je retrouve une constante : ton utilisation importante sinon conséquente du noir et blanc, et ce, de manière très contrastée. Qu’aimes-tu en particulier dans l’usage du noir et blanc ?

Une impression que la photo est plus « forte » en noir et blanc, mais tout dépend du sujet évidemment.

Kadavar au Rock Dans Tous Ses États © Sigried Duberos
Kadavar au festival Le Rock Dans Tous Ses États © Sigried Duberos
  • Tu travailles en numérique quand certains de tes confrères reviennent à la photographie analogique, pouvoir exploiter instantanément le cliché après le déclic, est-ce une des raisons qui t’attache au digital ?

J’adore la photographie tout simplement, mais j’ai toujours été habituée au numérique.
J’ai cependant un Olympus OM-10 en ma possession, et une pellicule noir et blanc que je n’ai jamais fait développer qui traine dans une boîte…

  • Depuis quelques mois, tu accompagnes les Anglais de Disclosure sur quelques grandes dates de leur tournée. Tout a commencé suite à tes photos du groupe à La Cigale à Paris l’an passé en juin. Qu’un groupe aussi important t’accorde toute sa confiance, comment le vis-tu ?
Disclosure à l'Olympia Hall © Sigried Duberos
Disclosure à l’Olympia Hall © Sigried Duberos

Je le vis très bien (rire). Plus sérieusement, je suis comblée par cette collaboration. Leur show est magnifique et je suis vraiment fan de l’album. Moi qui suis rock’n’roll dans l’âme, je constate que je peux également me laisser porter par des univers bien loin des gros riffs de guitare électrique.

  • En dehors des concerts sur Paris que tu couvres régulièrement, tu seras également photographe officielle sur le festival Le Rock dans tous ses États en juin prochain à l’Hippodrome d’Évreux. Est-ce l’équipe du festival plus que la programmation qui t’a motivé à couvrir pour la seconde année ce festival ?

Autant l’équipe, que la programmation. L’organisation derrière le festival est royale, c’est à souligner !

  • Et maintenant, let’s have a talk about the Austin Psych Fest, right? Tu seras donc du 2 au 4 mai prochain à Austin pour couvrir les trois jours de la folle programmation rock pop psychée référence, et notamment sur indiemusic. Alors que l’APF vient de dévoiler le line-up complet, quels sont les groupes que tu comptes absolument voir sur ces trois jours ?

Line-up Austin Psych Fest 2014

Tous ! Mais je compte évidemment voir ceux que je préfère : Night Beats, The Asteroid #4 (depuis le temps que je veux les voir jouer), Kadavar, Barn Owl et bien évidemment Dandy Warhols, Brian Jonestown Massacre, Black Angels, Horrors, Black Lips, Dead Meadow. Et j’ai hâte d’en découvrir des tas d’autres également.

  • Quel regard portes-tu sur la délégation française à l’APF formée par La Femme, Zombie Zombie et les Angevins d’Eagles Gift ?

Un seul mot : fière.

  • L’Austin Psych Fest, c’est aussi et surtout une expérience musicale et humaine à part. Avec qui pars-tu aux US pour vivre ces trois jours de festival ?

Je pars avec deux potes photographes-journalistes pour ce trip. On a déjà tout booké : logement Airbnb (chez l’habitant), location de voiture (une Dodge Charger  de 2014), et nos billets d’avion of course (avec une escale à Chicago à l’aller et une autre à Dallas au retour).
Avant les trois jours de festivals, on ira la veille du festival, le 1er mai à la « Kick Off Party », organisée par The Reverberation Appreciation Society (label créé par Christian Bland des Black Angels) dans deux salles d’Austin : au Mohawk où joueront notamment Night Beats, Elephant Stone, Indian Jewelry et Golden Animals et au Red 7 avec Flamin’ Groovies, The Warlocks et The Asteroid #4.

Pour résumer, j’ai vraiment hâte d’être dans ces salles, d’être aux USA, d’être au Texas et d’être à Austin.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques