Sombre, hanté et terriblement séduisant, « Contour Lines » de Shield Patterns vous lance d’irrésistibles sortilèges.
Lorsque nous invoquons le diable, il s’en suit généralement une misérable série de cauchemars où ricane tous les êtres qui s’y trouvent, dans une cacophonie digne des plus grandes séries B. Par contre, quand Shield Patterns le titille, il se fait en retour moins vilain, charmant et même séduisant – à croire qu’il aurait même une âme. Tout est une question de drague, en fait.
La première fautive, l’enchanteresse sorcière Claire Brentnall. Le second, son fidèle partenaire Richard Knox. Originaires de Manchester et résidents du label Gizeh Records, leur premier album « Contour Lines » répond aux promesses faites par le single « The Rule » : une esthétique confinée dark-pop, sans cesse stimulée aux électrodes portisheadiennes, mélangeant downtempo, trip-hop et textures asiatiques (« Ghost Words »).
La voix de Claire est pour ainsi dire aguicheuse et terriblement sexy, comme celle d’une geisha qu’on aurait bourrée de calmants. C’est par moment (trop) sournois et hanté (« Charon ») mais sublimement relancé par des expérimentations canoniques (« WeYouMe ») et de délicieux sortilèges comme les superbes « Present State » et « Dust Hung Heavy » – faisant légèrement écho à la sublime FKA Twigs. Un duo d’intelligibles roublards. Il nous enfume et on en redemande.
« Contour Lines » de Shield Patterns, sortie le 9 juin 2014 chez Gizeh Records.
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