[LP] Séverin – Ça ira tu verras

Séverin nous revient avec un troisième album enchanteur et chaleureux. La pop teintée d’électro présente auparavant a laissé place à une ambiance acoustique riche d’arrangements classieux faisant honneur au meilleur de la pop.

Séverin - Ça ira tu verras

De sa voix chaude et sincère, Séverin nous envoûte. L’ambiance voire les ambiances où nous sommes entraînées sont chaleureuses et l’on s’y love avec plaisir. Ornées de cordes voluptueuses, ces chansons se balancent entre mode majeur et mineur (« Amélie », « Poli») et atteignent le sublime. Comment ne pas succomber à la mélodie magnifique des « Hommes à la mer » qui restera gravée en nous et nous réchauffera encore longtemps ?

Ayant mis en avant beats et textures synthétiques sur ses précédents albums, Séverin revient à l’essence même du rythme. Le duo qui clôt le disque ainsi que « Contrôle ta samba », où apparaît avec classe le grand Philippe Katerine, consacrent dans la joie et la bossa-nova l’amitié franco-brésilienne. « Ça ira tu verras » ne flirte-t-il pas avec la rumba congolaise ? Ce titre séduit aussi par son texte brillant adressé à une âme en peine qui verra peu à peu l’horizon s’éclairer. Depuis « You’ve Got a Friend » de James Taylor, rarement le réconfort n’aura été si justement célébré.

Évoluant dans un registre intime, Séverin s’amuse sous le charmant « Parasol » à poursuivre une « Première Déclaration » entamée en 2012. C’est aussi tout en douceur qu’il égratigne une « France » toute en cynisme vers laquelle il revient pourtant de ses échappées belles.

crédit : Cyrille George Jerusalmi
crédit : Cyrille George Jerusalmi

Il y a de la légèreté des productions de Saravah dans « Ça ira tu verras ». Séverin se défait des tendances et nous livre un disque dont on écoute les plages (ensoleillées) comme on lirait avec délice les chapitres d’un livre déjà dévoré cent fois.

« Ça ira tu verras » de Séverin, sortie le 5 février 2016 chez Neon Napoleon.


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Olivier Roussel

Olivier Roussel

Accro à toutes les musiques. Son credo : s’autoriser toutes les contradictions en la matière.