[LP] Serafim Tsotsonis – She Swims

Auteur de nombreuses musiques de films et d’installations artistiques, le compositeur et pianiste grec Serafim Tsotsonis revient avec un quatrième album solo synthétisant à lui seul toute la beauté surréaliste de ses œuvres précédentes. Entre rêve et passion sentimentale, ses nouvelles compositions confirment un talent précieux pour des atmosphères délicieusement mélancoliques et dont la beauté instrumentale transcende nos âmes et nos corps. Une véritable cure de jouvence, ainsi qu’un disque cathartique et sublime.

Musicien électronique ayant travaillé sur divers projets sans aucune lassitude mais avec toujours la même passion, Serafim Tsotsonis sait comment créer des ambiances à la fois douces et profondes, instillant dans chacune de ses compositions des arrangements venus d’ailleurs et rigoureux, sans pour autant sombrer dans l’intellectualisme le plus épuisant. Pour preuve, son nouveau LP en date, « She Swims », est une berceuse longue de 38 minutes dans laquelle voix, instruments organiques et électroniques se complètent à la perfection, en une osmose tantôt lumineuse, tantôt introspective. Et c’est bien de ce mélange des sources sonores que jaillit l’inspiration du compositeur ; ne laissant aucun espace vide sans pour autant nous perdre en cours de route par trop de complexité, il réalise une musique vivace, délicate et ambitieuse, faisant ainsi preuve d’une imagination sans borne.

Derrière chaque mélodie se cachent des myriades d’émotions à fleur de peau, que ce soit dans un échange piano/cordes sondant nos âmes (« A Ride With Suzie ») ou à travers des épopées rythmiques au sein desquelles chœurs et cuivres s’entrelacent dans une union charnelle et ethnique (« Cold Naive », « Dragonflies »). Allant droit à l’essentiel tout en ne laissant aucun détail au hasard, le créateur sait se faire tour-à-tour confident (« She Swims ») et observateur de nos pulsations cardiaques retranscrites dans des claviers d’une pureté délicieuse et enivrante (« Thunder Shower »). Parfois expérimental et à la limite de l’ambient (« Moonlight »), croisant des saxophones à des bruits mystérieux et nocturnes (« 1977 »), déformant les sons pour intriguer l’auditeur et ainsi mieux l’aider à se concentrer sur les sentiments qui finissent par l’obséder, Serafim Tsotsonis nous encourage à observer chaque élément naturel qui nous entoure avec un regard neuf, tout en nous permettant de nous échapper lors d’une écoute à la fois religieuse et intérieure.

Disque de la contemplation et de la sobriété des humeurs et des sensibilités, « She Swims » est effectivement une incitation à pénétrer les eaux froides et rassurantes d’un lac perdu au milieu des montagnes, tandis que la nuit tombe et que tous les secrets des forêts et espaces infinis qui nous entourent s’éveillent près de nous. Grâce à son expérience dans tous les domaines, Serafim Tsotsonis maîtrise son sujet à la perfection et délivre une collection de vignettes que l’on regarde et savoure comme les plus beaux des tableaux, comme ces natures mortes que l’on voit prendre vie devant nos yeux et qui nous fascinent par leur inquiétante étrangeté. Un opus qui nous réconforte et nous étreint, chaque seconde, jusqu’à nous apaiser et nous apporter un repos bien mérité.

« She Swims » de Serafim Tsotsonis est disponible depuis le 9 décembre 2016 chez Hush Hush Records.


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.