Mêlant son amour de l’épure et des atmosphères rêveuses à la pop music et à une electronica contemporaine, Sekuoia nous embarque au cœur d’un dancefloor sensible, où les rythmes et les voix insufflent une puissance inédite au sein de son œuvre !
Après de multiples EPs, remix et collaborations, Patrick Bech-Madsen aka Sekuoia réalise enfin le grand plongeon de tout musicien (confirmé) un jour ou l’autre en sautant le pas du premier album ! Volant au-dessus des nuages, tout en sachant rebondir sur la terre ferme, le temps de quelques mélodies clubesques et enivrantes à souhait, le producteur danois manie l’art du contrepoint, de l’alchimie et de la géométrie parfaite. Les codes s’entrechoquent et s’hybrident dans un cosmos électronique où l’équation si désinvolte de la bonne combinaison musicale est en pleine floraison.
Âgé de seulement 23 ans, Sekuoia a déjà remixé et produit pour des artistes comme Tomas Barfod, Sivas et Superpoze. En seulement une poignée d’EPs, l’artiste s’est taillé un nom et une réputation, en témoigne son apparition aux Trans Musicales (éternel dénicheur de talents de premier ordre), au Roskilde Festival ou à l’Eurosonic ! Et c’est la team parisienne Nowadays Records qui l’épaulera au cours de cette épreuve cruciale, faisant d’une pierre deux coups en signant pour la première fois un artiste étranger et un premier album aux horizons inédits sur le label.
Conservant une approche minimaliste, Sekuoia délaisse tout de même les atmosphères très épurées pour des rythmiques assez dansantes, comme l’entêtant single « Brace » en collaboration avec Marc Rolland du groupe danois Kentaur. Son esthétique très organique sur des titres comme « Rayanne », traçant vers l’electronica, est capable de muter vers des contours tout autres, comme les vagues insaisissables de RnB de « Lamp In The Dark » en duo avec la chanteuse Kill J, sensuelle à souhait. Des énergies électro-hip-hop se manifestent sur « Someones Problems » ou « Honestly », à côté des secousses house de « Aer ». Et que dire de « Rek », sorte d’infinie montée en puissance électronique, sublimant le dancefloor de textures suintant l’extase.
Avec « Flac », Sekuoia nous offre une passerelle vers des contrées rêveuses, où les sonorités enveloppantes nous aspirent dans un cocon de bonnes ondes. Élève aux goûts éclectiques, la culture électronique lui permet de ciseler au laser ses instrumentations, qui renversent l’évidence du chant dans la pop music, avec cette armada de machines sophistiquées. Avons-nous affaire à de la house déstructurée, à de l’electronica contemporaine ou bien à une nouvelle exuvie de la pop ? Difficile à dire, mais qu’importe ! L’artiste casse les barrières entre les genres et confectionne une musique transversale, qui délaisse toute intellectualisation au profit de la sensation. En bref, voilà un album épidermique qu’il convient de ressentir pleinement pour le comprendre (probablement en live), une sorte de pilule onirique destinée à faire s’évader les esprits, avant de retourner s’affairer dans notre montre.
« Flac » de Sekuoia, sortie le 16 septembre 2016 chez Nowadays Records.
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