[Live] Sarah W_ Papsun au Printemps de Bourges

Tâche difficile que d’ouvrir la soirée finale du Printemps de Bourges dans un W tout en courants d’air. À une heure où les fêtards de la veille peinent encore à écarquiller les yeux, les 6 de Sarah W_ Papsun ont décidé de déclarer la guerre au maussade et à la gueule de bois. Devant un parterre quasi vide qui magiquement se remplit en moins de temps qu’il ne faut à une de leurs chansons pour vous rentrer dans la tête.

Sarah W. Papsun © Nicolas Nithart

Un tonitruant « Kids of Guerilla » vient sans appel recruter les derniers déserteurs égarés sur le parvis devant la salle. Méthodiquement et presque militairement, en rangs serrés ou tactiquement dispersés aux 4 coins de la scène, les Papsun investissent tout l’espace avec frénésie et détermination. Cols serrés mais musique débridée, les boutons sautent rapidement, à commencer par ceux des synthés et des guitares qui flirteront tout le long de ce set de 50 minutes avec le meilleur de l’indie pop et de l’électro.
Formation de vieux briscards ayant décidé de renouer sur scène et de montrer de quel bois ils peuvent encore nous chauffer, la locomotive à tubes est lancée à perdre haleine. Et ils n’ont pas peur de monter au charbon.

Les Papsun donnent souvent l’impression qu’ils ne se prennent pas au sérieux tout en jouant pourtant très sérieusement. Les Foals ne sont certes pas très loin et les Papsun ne s’en cachent pas. Mais c’est très au-delà de cette inspiration qu’ils nous emmènent sans complexes dans leur grande danse tribale sonnée par la voix d’Erwan Desplanques parfois très Damon Albarn période Filles et Garçons. Un Erwan qui chante comme il écrit, alternant extrême intensité et calme onirique. Restez donc voir « Si j’y suis », nous défie-t-il.
Ça sonne anglais mais ce n’est pas du british. En tout cas, il y a de la vache enragée. Le dancefloor est la scène et maudit soit celui dans la salle qui jouerait les récalcitrants. La party ne fait qu’un bloc façon le groupe à Kele.

Chez les Papsun, pas de leader mais que des suiveurs de beats entêtants et dansants, scandés en chorale et de façon collégiale jusqu’à l’orgasme extrême. Le groupe ne tient pas en place, exulte et éructe ses hymnes. La batterie vocifère et les guitares lucifèrent.
Et lorsque les rythmes ralentissent, lorsque que les synthés se font par-delà présents, ce n’est que pour redonner un coup de talon et de talent à une setlist sans faille.

Les lumières et les riffs embrasent le W qui a déjà cramé son énergie pour la soirée, promue à être très longue. Tout le monde est sorti de sa réserve et lorsque tonne en final une reprise épileptique de « Kids of Guerilla » (la boucle étant ainsi bouclée), on ne peut que hurler : SWP, encore une petite dernière pour la route !


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Nicolas Nithart

grand voyageur au cœur de la musique depuis plus de 20 ans