Il semblerait qu’une nouvelle drogue soit, depuis quelques jours déjà, en circulation sur le dark market français. Son nom ; l’HTH qui, selon nos informateurs, permettrait de voguer vers d’autres dimensions sonores.
Il nous restait donc à retrouver la trace de son créateur : San Carol, prolifique producteur ayant engendré par le passé bien des compositions aussi exigeantes qu’originales, pour goûter à notre tour à l’expérience inédite.
Loin d’être seul derrière ce juteux business, c’est auprès de trois dealers, bien implantés sur le territoire (le crapuleux Gonzaï, l’obscur Ruralfaune et l’incontrôlable Wild Valley) que nous devons nous procurer le fruit d’un an de recherches. Quelques échanges plus tard, nous sommes enfin en possession dudit HTH. L’expérience est sur le point de commencer.
Composé de neuf molécules aux principes fortement actifs, « Humain Trop Humain » nous transporte dans les sphères flamboyantes d’une musique protéiforme prise dans les rails de montagnes russes.
Défiant les frontières de sa créativité débordante, l’alchimiste angevin nous embarque pour un trip halluciné en état de transe. Entre dream pop noyée dans l’espace – d’où personne ne nous entendra crier – (Invitation à la vie intense, Le Royaume de Dieu), garage brutal et anarchiste (Venture), psyché au carénage oxydé par le soufre (Cosmicia, Le Graal Ardent) et odyssée interstellaire et luxuriante (L’œil s’ouvre), « Humain Trop Humain », c’est l’exil sans billet retour.
À chaque morceau, San Carol se joue de nous avec son tracklisting scientologique tout aussi baroque que son audace. Hors de contrôle, car volontairement disparate et inclassable, l’écoute ne nous appartient pas. Et si la quête de sens nous échappe parfois, le gourou Maxime Dobosz et ses fidèles ont, eux, bien la main sur le déroulement des opérations. Et s’il l’avait eu un peu leste sur le clavier par le passé, Maxime renoue amoureusement avec le rock, fortement éclectique : rêveur, parfois vertigineux, mais toujours bien inspiré.
Remue-ménage d’influences éclectiques, faisant le pont inattendu entre Vangelis, Jim Reid, Michael Rother, Michael Hutchence et Peter Garrett, « Humain Trop Humain » est à l’image de son auteur : insatiable, fin gourmet et bien nourri de (bonne) chère musicale.
Drogue appétissante, jamais innocente mais toujours plaisante, le marché de l’HTH est prédestiné à dépasser (toutes) les frontières. Oui, San Carol, la fête est plus folle !
« Humain Trop Humain » de San Carol, sortie le 16 mars 2015 chez Gonzaï Records, Ruralfaune et Wild Valley.
