On était au festival Roulements de Tambour #12

Le mercredi 10 avril, nous nous étions donné rendez-vous avec Quentin au Jardin Moderne pour assister à la deuxième soirée du festival Roulements de Tambour, 12e édition, nos accréds au cou, et l’appareil dans la main dans le but de vous faire un live report d’images, de vidéos et de texte.

Roulements de Tambour 12

Ce qu’on aime avec le festival Roulements de Tambour, c’est d’être certain d’ assister à des concerts cool, avec des groupes souvent trop peu connus, dans des lieux chouettes, et puis l’éléphant rose présent sur l’affiche, c’est frais !

La soirée commence avec le groupe Corbeaux qui a remplacé au pied levé Revo. Pour ceux qui ne connaissent pas, outre le fait d’être le nom d’un oiseau noir qu’on voit souvent dans des films noirs, Corbeaux est un groupe de post-rock progressif qui propose une musique très inspirée par le cinéma dramatique.

Corbeaux

Le concert commence de façon instrumentale. Au début, on se dit que c’est un peu chiant, les morceaux se ressemblent et proposent des structures trop semblables. Heureusement, plus les chansons avancent et plus on aime, on commence alors à taper des pieds, un peu comme les chiens qui remuent la queue devant un os de poulet bien cuit, et on rentre petit à petit dans l’univers de ces oiseaux noirs.

Corbeaux

Les dernières chansons nous démontrent le potentiel, mais on se demande alors, pourquoi on s’est fait chier au début et ça nous frustre ! Alors, pour évacuer la frustration, on boit des bières et fume des cigarettes tout en parlant avec un mec de la sécurité plutôt marrant.

Puis c’est le tour de We Are Van Peebles, groupe de math noise à deux guitaristes/chanteur et un  batteur qui envoient du pâté. On se souvient avoir découvert le groupe aux dernières Transmusicales avec une installation visuelle au top !

We Are Van Peebles

Ce seront les seuls de la soirée à chanter/crier et ça fait du bien quand même de temps en temps, surtout quand on porte la fatigue sur nos yeux, ça réveille ! Ils joueront un répertoire rempli de larsens dans un style punk noisy aux rythmes souvent décalés. Ça bouge bien, le public regarde attentivement et semble aimer cette décharge d’adrénaline tout comme nous.

We Are Van Peebles

Après le concert, nous avons rejoint le groupe pour lui poser quelques questions pour notre mini-vidéo, Quentin a même posé une question sur l’utilité des soutiens-gorge !

On finit la soirée avec Korkoj, au style improbable ! On retrouve souvent des rythmes jazzy, surtout à la batterie, quelques fois une guitare hispanisante et une bonne dose de rock. Le bassiste est à fond, le guitariste posé, mais concentré. Le batteur couvre parfois le reste, à force de taper fort, et pète plusieurs fois ses baguettes. Attention, il tape peut-être fort, mais ça reste juste et ultra maîtrisé. À un moment arrive un break, lorsque celui-ci descend de la scène pour faire le tour de la salle en jouant du triangle. Korkoj nous montre l’association de trois très bons musiciens.

Korkoj

Certains trouveront leur musique indigeste, d’autres bien foutue. Dans tous les cas, cet élitisme ne plaira pas à tout le monde. Vous trouverez un bout de leur live à la fin de la vidéo, bon, le son est cradingue, mais ça vous permettra de juger sur un laps de temps minime…

On remercie les groupes, les We Are Van Peebles qui ont pris le temps de répondre à nos questions et Marie de Roulements de Tambours pour les accréditations, ainsi que toute son équipe pour le travail effectué sur ce festival.

Voici la vidéo, avec comme bande-son le morceau « Amuse-Gueule » des We Are Van Peebles. En dessous de la vidéo, on vous a aussi mis l’interview des We Are Van Peebles en texte.


  • Salut les gars, pouvez-vous vous présenter ?

We Are Van Peebles : Maxime, guitare, chant, clavier dans We Are Van Peebles. Florian, batteur, chant occasionnel et il manque le troisième qui a dû partir et qui est à la guitare.

  • Comment décrieriez-vous votre style ?

Florian : En fait, on écoutait beaucoup de noise, beaucoup de rock des années 90 et voilà, on a voulu faire une sorte de rock/math/noise, une sorte de truc hybride quoi. On pourrait définir ça comme du math noise, mais par rapport à des vrais groupes de math rock comme Hella par exemple, on n’a pas le niveau. On s’est dit math punk ça sonne plutôt pas mal, c’est rock-noise un peu mathématique et un peu punk, c’est un peu le chantier quoi !

We Are Van Peebles

  • Et du coup, vous êtes des potes et tout ça à la base, vous auriez pu choisir d’avoir un ou une bassiste aussi, c’est un choix ou vous vous êtes dit « ça tourne comme ça, c’est plus simple » ?

Maxime : Ça tombe comme ça, c’était un peu un choix aussi, il y a pas mal de groupes que l’on écoute sans basse et puis en même temps à Rennes, à chaque fois qu’un groupe cherche un bassiste, il n’en trouve pas, donc on c’est dit qu’on n’allait pas perdre de temps là-dessus. Et puis voilà. Donc pas de basse, c’est un choix.

Florian : Et puis on écoutait aussi des groupes sans basse.

  • Comme quoi par exemple ?

Florian : Comme Papier Tigre, Pneu, Hella y’a pas de basse non plus. Moi je suis arrivé plus tard dans la formation, il bossait avec un autre batteur avant,. Déjà, c’était leur choix d’évoluer sans basse. Et puis voilà, après, tous les deux, avec leur guitare, ils développent déjà des basses, avec tous leurs machins, leurs pédales, du coup en fait, c’est pas deux guitares/batterie très aiguës, très stridentes. Il y a quand même une sorte de richesse entre guillemets dans le bas qui pallie l’absence de basse. On nous a rarement dit « Ah, c’est con, y a pas de basse ».

  • C’est vrai que ça ne se ressent pas trop. Sinon -je change de sujet- mais j’ai vu un article cet après-midi, c’est sur une enquête comme quoi il n’y aurait plus besoin de soutien-gorge, que ça ne sert à rien, vous en pensez quoi ?

Florian : C’est nous qu’avons dis ça ?!

Maxime : T’es vraiment bourré !

  • Sur 130 femmes, des scientifiques, ils ont fait des tests et tout.

Florian: On pourrait demander à sa copine ce qu’elle en pense !

Maxime : Bah, ouais, non. Why not ?

Florian : En fait, nous je sais pas, faudrait poser la question aux filles qui ont des gros seins quoi, si elles font du jogging ou qu’elles descendent les marches, c’est chiant quoi, donc ! Y a des filles qui ont de gros seins et qui n’ont pas de soutien-gorge, je sais pas pourquoi et des filles qui en on pas du tout et qui en portent… Je sais pas, c’est peut-être pour prouver leur beauté !

Maxime : En tout cas, nous on en n’a pas besoin, on n’en porte pas, du coup on se pose pas trop la question !

  • Ça fait longtemps que le groupe est formé ?

Maxime : Avec le premier batteur, on a commencé en 2010, mais sans faire de concerts pendant au moins un an, et puis on a commencé les premiers concerts et le batteur est parti direct. Du coup, Flo qui est un pote depuis longtemps on lui a proposé de venir jouer avec nous et ça l’a fait. Donc voilà, depuis 2011 on joue avec Flo.

  • Vous êtes passés aux dernières Transmusicales, c’est venu comment ça ?

Maxime : On avait participé à un tremplin le label Mozaic à rennes sur lequel il y avait Jean-Louis Brossard (le programmateur des Trans) qui est venu voir le concert et ça lui a parlé. Il nous a auditionnés et ça lui a toujours parlé, donc du coup on a joué aux Trans.

  • Votre  meilleur souvenir, un concert ou autre ?

Maxime : Bah pour le coup, les Trans c’était bien !

Florian : Y a Morlaix aussi je crois, non ?

Maxime : Ah, y a Morlaix ouais ! Et aussi Roller Derby ! On a fait une soirée de soutien pour le Roller Derby à Rennes, c’était une bonne soirée, bien alcoolisée ! Morlaix aussi, bien alcoolisée !

Florian : Ouais, c’était vraiment chouette ! Parce que je suis de là-bas aussi.

Maxime : On va prendre ces trois-là du coup, Morlaix, Rennes avec le Roller Derby et puis les Transmusicales.

  • Et pour la suite, vous avez des choses de prévues ?

Maxime : Ouais, bah écoute, là on espère sortir un split avec un groupe néo-zélandais, mais je sais pas si on peut encore dire le nom, car c’est pas complètement confirmé donc on va s’abstenir, donc ce sera un split, peut-être pour juin, donc 2 titres. Et puis après, on essaie de caler une tournée à la rentrée. Et puis aussi de composer parce que depuis janvier/février  on a eu très très peu de temps pour répéter, sortir des nouveaux titres, parce que ça fait quand même 1 an qu’on est avec ces mêmes titres, donc on aimerait bien passer à autre chose quoi.

We Are Van Peebles

  • Pour la tournée, vous allez jouer surtout en France, peut-être à l’étranger ?

Florian : On a calé deux semaines pour que le tourneur nous cale des dates, ça sera en France, je pense, mais peut-être qui y aura ailleurs, peut-être l’Allemagne, on sait pas du tout pour l’instant, mais on espère qu’il y en aura une.

  • Et sinon, dans la vie vous faites quoi ? Un gagne-pain, un truc pour vivre ?

Maxime : Bah moi je suis technicien son, donc ça reste un peu dans le même milieu : musique et théâtre.

Florian : Et moi je suis barman à Rennes au Oan’s Pub.

  • Je suis déjà allé là-bas, mais je sais pas si je m’en souviens… !

Florian : Il y a pleins de gens qui y vont qui ne s’en souviennent pas, c’est dans le vieux Rennes, au centre-ville, mais ça reste un poil excentré, donc ça va, c’est pas la rue de la soif tout ça, c’est plus cool, c’est moins teen-ager ! Le Oan’s Pub, c’est cool !

  • Merci les gars !

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Retrouvez toute la programmation du Jardin Moderne sur : jardinmoderne.org/agenda.htm

Article co-écrit par Aloïs Lecerf et Quentin Lejas.
Crédits photos : Aloïs Lecerf.

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Aloïs Lecerf

chroniqueur bercé par et vivant pour la musique à travers les découvertes et les concerts