Revendicatif et personnel, le nouveau clip de Romain Humeau, annonciateur d’un album prévu pour le 25 janvier 2018, pose l’homme face caméra tandis que, derrière lui, les tourments d’une époque, les faiblesses et méfaits de l’Histoire s’entrelacent pour positionner l’individu au centre d’un système en plein dysfonctionnement. Une mise en avant périlleuse, mais parfaitement maîtrisée et assumée.
Liant l’amour, les passions et les troubles dans un seul et même texte, autant que dans une marche vers l’inconnu où l’affirmation de soi sera la priorité ultime, Romain Humeau nous évoque ses quêtes, ses désespoirs et désillusions, autant que ses fouilles des décombres de nos vies et de la sienne. Car, dans « Chercher », le propos n’est pas uniquement égoïste ; il est universel, parlant à chacun de nous comme si les mots étaient les nôtres. Comme si le cri, la révolte face à la passivité, se métamorphosaient en un ralliement tout d’abord intérieur, puis échangé et hurlé, haut et fort, pour se faire entendre.
Les époques se télescopent, entre plaisirs violents ou sucrés, progrès scientifiques et techniques, fêtes et orgies, le tout menant soit à notre épanouissement et à la reconnaissance de notre Moi, soit à notre destruction. Que cherche Romain Humeau, sinon l’impact sensitif de ces mouvements rapides et incontrôlables sur son propre fonctionnement, sur son inspiration ? Regarde la terre trembler, les peuples se diviser, les corps se percuter ; et sache que tu es une partie de ce tout que tu répugnes à accepter mais qui, finalement, te ressemble, t’attire. « J’ai cherché mon cœur » se confronte au glaçant, mais pourtant réaliste « Cette ombre, là-bas, c’est peut-être moi » ; l’identité dans le paraître, dans l’industrialisation des âmes et de la productivité, nous perd, nous fait fondre comme neige au soleil. Alors que nous, créatures de chair et de sang, possédons une âme qui nous est propre et peut soulever des montagnes, ou faire tomber des tours. À chacun de choisir sa destinée ; mais, avec Romain Humeau comme guide, la voie semble toute tracée.
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