[Live] Rock en Seine 2018

Confidence Man, Idles et Mourn

Confidence Man, Idles et Mourn

Petite surprise programmée sur la Grande Scène, Confidence Man est peut-être passée de l’ombre à la lumière dans les cœurs des festivaliers qui, incrédules, ont vu débarquer cette formation australienne complètement barrée. Un duo mixte de chanteurs et danseurs, accompagnés de musiciens en caleçons, et masqués, qui a lâché pendant une heure une série de tubes entre dance-punk et électro-pop catchy et jouissifs. Avec leurs chansons qui dans les textes oscillent entre le ridicule et l’absurde, ou les séquences instrumentales en mode dancefloor, toutes extraites d’un premier album autant dansant que déjanté, l’après-midi a ainsi pris une tournure inattendue renversant le public de la Grande Scène dans une transe électronique invoquant à la fois les esprits de LCD Soundsystem, Dee-Lite, Talking Heads ou encore les Scissors Sisters. La performance menée également par une chorégraphie synchronisée et endiablée, le duo a offert une grande invitation à danser, qui aurait même été encore mieux vu la nuit tombée, après quelques pintes de bière. En tout cas, la scène n’était définitivement pas trop grande pour le tandem déluré !

Peut-être l’un des groupes qui a provoqué le plus d’impatience pour cette édition, tant sa réputation explose de festival en festival, Idles a sans aucun doute marqué le Rock en Seine de cette année de sa patte. Moment le plus rageur, renversant et également politique du dimanche sur la Cascade, le groupe punk britannique a entraîné les festivaliers dans sa folie scénique portée par son chanteur et son duo de guitaristes absolument barrés. Se dépensant sans compter sur scène ou dans la fosse avec une énergie démesurée, cette dernière a répondu à l’appel en devenant un grand pogo permanent. Les fans du groupe toujours plus nombreux ont ainsi scandé le nom de leurs idoles tout le set, avant que deux d’entre eux ne soient même invités à jouer à leurs côtés pour une chanson. Les plus récentes incantations de l’interprète, véritables brûlots tournés vers l’actualité, entre crise migratoire et service public, ont donné une petite touche spéciale à l’événement. Déjà des rock stars ? En tout cas, les Idles ont promis du lourd avec un second album tout juste sorti pour retourner votre rentrée.

Parmi les jeunes pousses venues défendre la scène underground, c’est sûrement Mourn qui a fait le plus de bruit du côté de la Firestone. Face à un public clairsemé, mais immédiatement saisi, les quatre Espagnols, trouvaille du label New Yorkais Captured Tracks (DIIV, Mac DeMarco) ont justifié toute l’attente que produit leurs rares passages en France : sonorités garage, accents punk, Mourn se veut être le pendant plus « hard » de ses cousines madrilènes de Hinds, avec qui ils incarnent la vague ibérique du rock DIY à l’anglo-saxonne. Avec déjà un troisième album dans ses bagages, on découvre sur scène une formation plus affûtée, avec deux chanteuses/guitaristes, une bassiste et un batteur portant des titres plus réfléchis et matures, mais toujours aussi urgents et immédiats. Bizarrement, Mourn n’est peut-être déjà plus si « jeune » et compose avec des partitions plus abouties, dont la puissance et la rugosité des débuts n’est pour autant pas abandonnée.


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens