[Entourage #93] Ricky Hollywood

Artiste maladroit, mais heureux en rencontres, Ricky Hollywood a tout du Pierre Richard de la pop française. Le petit cousin parisien de Katerine, Stéphane Bellity est de ces chanteurs, compositeurs et producteurs attachants qui embellissent l’actualité musicale d’un nuage de fraîcheur touchant et optimiste, aussi sensible que candide. À l’occasion de la sortie de son second album « Le sens du sens » ce vendredi chez La Modeste Association et Futur Records dans lequel il invite ses compères mélancoliques à groover sur ses textes existentiels, poétiques et faussement naïfs, le prince de la bedroom pop à la française s’aventure sur le terrain de l’amitié sincère. Pour indiemusic, il retrace certaines de ses plus belles rencontres en lien avec son nouveau disque. « Pour moi, c’est très difficile comme exercice, car des amitiés musicales, j’en ai tout plein ! Même là, en ne parlant que de celle de l’album qui sort, c’est chaud, car il y a au moins quinze personnes qui sont intervenues dessus. », nous confiait-il en coulisses. Pour les petits moments d’intimité de Ricky Hollywood, c’est par ici !

crédit : Andrea Montano

Jérôme Pichon

La première personne que j’ai sollicitée, c’est Jérôme Pichon, on s’est rencontré sur une petite annonce à Studio Campus il y a bien 15 ans, il cherchait un batteur pour faire du Pinback, incroyable, j’étais fan ! J’ai donc joué dans son groupe de l’époque, Bellegarde, puis lui dans le mien, Poster Moderne avec Isabelle Boinot. On se sentait vraiment comme des laissés pour compte de la musique, pas le bon look, pas les bons goûts ; on passait des soirées à se plaindre et à rêver de revanche sur la vie. Depuis, on a joué ensemble avec Melody (‘s Echo Chamber), ça nous a reboosté nos egos, c’était une sacrée expérience. Jérôme joue avec Canari qu’il a fondé il y a une poignée d’années.


Halo Maud

Maud Nadal aka Halo Maud est liée à l’histoire précédente puisqu’elle a joué aux côtés de Jérôme dans Melody’s Echo Chamber, mais avant que je ne débarque, donc on ne sait pas croisés à ce moment-là. En tous cas, j’ai accompagné Maud à la batterie pour son premier album (scoop : un autre est en gestation) c’était vraiment très riche, on a beaucoup joué, voyagé et surtout on formait une belle bande de romantiques torturés sur la route (avec O (Olivier Marguerit), Vincent « Kidsaredead », Angy, Thibo, Amzo), c’est limite si on jouait pas à action ou vérité ! Je crois qu’un des plus beaux moments de kiff (de ma music life) a été cette reprise des Electric Prunes que nous interprétâmes à Saint-Eustache.


Juliette Armanet

Juliette et moi nous connaissons parce que j’ai fait de la batterie et quelques premières parties aussi lors sa tournée entre 2017 et 2018. En travaillant ensemble, on s’est très vite liés d’amitié. On a eu pas mal de temps entre les loges et les wagons-bars pour partager nos états d’âmes sur nos vies de zicos, les joies, les peines… elle se foutait de moi parfois : « les malheurs de Ricky » qu’elle disait, on riait beaucoup ! Juliette m’a souvent écouté et conseillé sur le chemin qui m’a mené à cet album.


Corentin Kerdraon

En parlant du Juliette band, voici Corentin Kerdraon aka NIT. On a bossé sur le single « Single » et on se connait depuis bien longtemps maintenant, allez savoir comment d’ailleurs… Je le revois faire des solos Boogie-Funk dans un sous-sol à une époque où c’était mais vraiment pas à la mode haha ! Il m’a proposé d’accompagner en live Matthew Urango aka Cola Boyy, un projet signé chez Record Maker auquel il prend part. Ça a été une super rencontre avec Matthew et les RM. Voici un clip réalisé par l’ami Pablo Padovani, où l’on peut nous apercevoir dans le backing band.


Maxime Daoud et Pierre Antoine

Pour finir, je voulais citer Maxime Daoud et Pierre Antoine, tous deux membres émérites de Ojard et qui ont participé au « Sens du sens ». Maxime m’a accompagné sur Ricky à l’époque du premier LP. C’est un musicien hors pair, c’est ultra-trippant de jouer à ses côtés. Voir le trio Ojard (avec Arnaud Sèche) sur scène, c’est la garantie de verser une larme de beauté.


En 2017, quand on écoutait son « Modeste Album », on parlait de Ricky Hollywood comme d’un « apôtre de la tendresse […] aux aventures fabuleusement ingénues ». Trois ans plus tard, rien ne semble avoir changé sur ce plan. En duo avec sa complice Juliette Armanet sur « Single », il chante, non sans une ironie comique, son sort d’artiste maudit, résigné bien malgré lui à jouer l’amour en solitaire. Au personnage créé de toute pièce par Stéphane Bellity, la loose magnifique va comme un gant. Pour d’autres moments de solitude ou d’amour impossible, rendez-vous ce vendredi sur son Bandcamp !

« Le sens du sens » de Ricky Hollywood, sortie le 10 avril 2020 chez La Modeste Association et Futur Records.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques