On prend les mêmes et on recommence. Sur le papier, l’idée est bien là. Reliefs, groupe post indie-rock né à Montréal, revenait jouer en France, à l’occasion de la sortie de son premier album, « Nos Yeux ». Il était notamment de passage au Joker’s Pub d’Angers, café concert qui l’avait accueilli un an auparavant. L’occasion de prouver à tous les réfractaires face à la musique instrumentale que le genre musical peut se révéler particulièrement chaleureux et entraînant quand il est joué avec passion et enthousiasme.
Après avoir partagé l’affiche l’an passé avec les Lillois de John Doe et les Angevins d’Eagles Gift, Reliefs était cette fois-ci seul à l’affiche de cette soirée du 5 octobre 2016. Seul sur scène, mais devant un public étonnamment au rendez-vous pour un milieu de semaine, dont un groupe de jeunes venu spécialement de Cholet après l’avait vu la veille au Bar’Ouf. Ce mercredi soir, le set concocté par le trio montréalais consistera en un habile mélange d’extraits de ce premier album, « Nos Yeux », dont les bientôt dans toutes les têtes, « Le périple » et « Comète » et d’autres piochés avec soin au sein des trois précédents EPs, à l’instar de l’excellent « Il neige à Montréal » et de « Réveil » qui ouvrira énergiquement le set.
Point culminant du set, le presque éponyme « Nos yeux qui s’habituent à la noirceur » (en référence à la chanson « La journée qui s’en vient est flambant neuve » de leurs compatriotes d’Avec pas d’casque) soulignera toute la saveur d’un set partagé entre un redoutable unisson des cordes et des frappes sur les fûts et des périodes de sérénité et de drapeau blanc où le calme tente doucement de s’imposer avant de se faire tragiquement engloutir par les nuées de riffs. Le concert se terminera sur le très approprié « Le début de la fin », formidable d’intensité avant le rappel donné sur le plus estival « Surf Lachine », sorte de « Misirlou » tarantinesque (NDLR : le célèbre tube de Pulp Fiction) à la sauce Reliefs.
Entre chaque piste, David et son accent charmant (charmeur ?), annoncera au micro, à travers des boutades les pistes à venir, non sans faire copieusement rire l’assemblée quand il lui rappellera à maintes reprises que l’album « Nos yeux » sera disponible après le concert.
Comble de l’étonnement pour les trois musiciens, ils verront partir comme des petits pains, dans la demi-heure suivante, l’intégralité des vinyles et bon nombre de CDs mis en vente au merchandising, preuve en est des suffrages remportés auprès des Angevins et des quelques Choletais ! Ce mercredi soir, Reliefs a fait beaucoup d’heureux et comme on dit chez nous, et paraît-il également à Montréal, jamais deux sans trois ! Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour l’an prochain !
