PVT – Homosapien

Nous y voilà. PVT sort son second album (quatrième depuis Pivot) après l’inoubliable Church With No Magic qui date déjà de 2010, la bête se nomme Homosapien et sera clairement un des meilleurs de 2013. Ces Australiens restent fidèles à leur mélange consanguin de cold wave, krautrock et rock synthétique, mais parviennent encore mieux qu’auparavant à sonner juste.

PVT - Homosapien

Il faut expliquer mon propos. Le groupe parvient enfin à trouver un réel équilibre entre les expérimentations sonores, les prouesses vocales du chanteur et leur instable vocation pop, autrement dit les défauts attachants que contenait Church With No Magic ne sont plus, cependant il semble que cela soit bénéfique au final.

Homosapien est clairement un disque d’une incroyable grâce. Rien n’est de trop et chaque détail joue au funambule avec les émotions. C’est calme, ça explose, mais toujours juste ce qu’il faut. On commence avec l’introduction imparable « Shiver » qui laisse résonner les arpeggiators au fil du morceau, une renaissance sonore qui amène aux meilleurs augures. PVT s’approprie les années 80 avec une énorme créativité, on pense entre autres à un groupe mêlant le talent mélodique de Yeasayer et l’expérimentation électronique de Fuck Buttons.

Chaque titre du disque apporte sa pierre à l’édifice. Le moment le plus marquant de cette explosion des genres serait le titre « Vertigo », un des sommets d’Homosapien qui voit passer des influences du hip hop le plus actuel possible (ces instrumentaux en apesanteurs et pourtant martelés par les rythmiques les plus américaines qui soient, comme un condensé de purple drank, cette boisson à base de sirop pour la toux dont Lil Wayne est friand). Bien entendu PVT le fait avec bon goût et avec style, nous n’écoutons pas un morceau de hip hop mais un morceau qui en contient quelques codes, telle en est la preuve d’un groupe effervescent à la culture musicale indéniable.

PVT

En clair, PVT livre avec Homosapien un des meilleurs disques de ce début d’année qui figurera très probablement dans nos tops de fins d’années tant la galette tourne sur nos platines. De plus, le disque dispose d’une pochette absolument magnifique (la dernière pochette de disque m’ayant réellement touché dernièrement étant celle du Beams de Matthew Dear) qui à elle-seule pourrait pousser à l’achat d’un des plus bels albums que j’ai été amené à écouter.

Homosapien de PVT sort ce 4 février en physique et le 11 février en digital chez Felte Sounds.

pvtpvt.net
feltesounds.com

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Maxime Dobosz

chroniqueur attaché aux expériences sensorielles inédites procurées par la musique