Après avoir consacré l’un des meilleurs albums de psych-pop shoegaze de 2011 avec « Pleasure », Pure X, autrefois Pure Ecstasy, revient ce mardi faire parler de lui avec un second LP répondant au nom de « Crawling Up The Stairs ».
Pour le trio texan, le changement est de taille sur ce nouveau disque. Même si les ambiances psych-pop ne semblent aux premiers abords pas avoir été chamboulées en découvrant l’éponyme « Crawling Up The Stairs » et son ambiance caverneuse, c’est dans une écoute intégrale du disque que les nouveaux horizons du projet se dessinent.
C’est en effet dans une dream-pop sous LSD que Pure X semble avoir trouvé son nouveau terrain de jeu.
Hormis les très expérimentaux « Written in the slime » au chant vocodé et le « Never Alone » à l’allure d’un MGMT passé à tabac sous fond de musique arabisante hyper saturée, le reste du disque se laisse facilement approcher.
On prendra bien du plaisir à découvrir ces morceaux pop au souffle ralenti, et à l’atmosphère chaude, où le chant de Nate Grace s’évapore.
C’est le cas du très aérien « Someone Else », où le chant part sensiblement dans les aigus comme dans une vocalise grasse et torturée. Intrigant et fascinant.
Jouant parfois sur les cordes de l’hypersaturation vocale avec « I Fear What I Fear », Pure X pourra autant plaire que se rendre détestable, malgré une instrumentation pleine de bonnes idées et d’ambiances dépaysantes.
On pourra ainsi se trouver plus à son aise à l’écoute de « Things in my Head », titre plus conforme s’il en est, à la construction pop mélodieuse toujours marquée par ce psychédélisme d’arrière-plan où les voix déraillent en douceur, avant de reprendre leur trajet, et aux arrangements aphrodisiaques.
Parfois véritablement atmosphérique, Pure X enfumera totalement nos horizons de ses substances sur « I Come From Nowhere », alors qu’ « How Did You Find Me » poussera le groupe dans une direction rock shoegaze particulièrement tendue.
On se fera même habilement manipuler sur « Shadows and Lies ». Ouvert sur des bribes de paroles et le chant presque trop assuré de Nate Grace, le titre vire, alors qu’on se trouve en confiance, vers un de ces délires psychologiques dont le groupe a le secret, et où la saturation surplombe l’ambiance quand le chant se met rageusement à s’exprimer.
On profitera enfin des moments plus spatiaux et apaisés du disque, « Thousand Year Old Child » puis « Rain At Down », pour s’imaginer sous le soleil hawaïen allongé sur un hamac entre deux palmiers verdoyants, alors que les guitares nous pousseront à sortir de ce rêve qui tendait à s’installer.
Enfin « All Of The Future (All Of The Past) » confirmera cette finition plus douce et soignée, au décollage progressif, et au chant plus aérien et sans heurts.
Jouant avec ses propres codes, et expérimentant ses propres mélanges, parfois à risque, Pure X joue avec son kit du petit chimiste musical pour nous offrir un second album à la fois confus, compulsif et surprenant.
« Crawling Up The Stairs » de Pure X sera disponible le 14 mai chez Merok records.
