Aujourd’hui installé à New York, l’artiste romain Mauro Remiddi aka Porcelain Raft est de retour avec un second album « Permanent Signal ».
Un an et demi après son premier album « Strange Weekend » sorti en janvier 2012, Porcelain Raft reforme le puzzle qu’il avait dispersé en nous offrant onze nouvelles respirations incontrôlables, occasionnellement maltraitées et fréquemment magnifiées.
« Permanent Signal » s’écoute en prenant son temps d’abord. Les ralentis ayant plus que jamais leur place. Bien plus d’ailleurs que les phases d’accélérations auxquelles on soumet parfois une écoute pour mieux cerner de quoi l’objet sonore à l’étude sera fait.
Si l’on est d’abord tenté de classifier la musique de Porcelain Raft, ce serait ici bien trahir la liberté prise par Mauro Remiddi sur « Permanent Signal ». Ce dernier ayant en effet choisi de repartir de zéro sur ce second LP à l’inverse de son Strange Weekend foisonnant d’expériences électroniques en tous genres.
En ne s’entourant que de quelques collaborateurs essentiels à son travail avec Jonny Rogoff de Yuck à la batterie, Darby Cicci de The Antlers à la basse et Gasper Claus au violoncelle, Porcelain Raft vogue vers de nouvelles sensations, plus intimistes et personnelles.
On découvrira ainsi d’abord le mystérieux « Think Of The Ocean », où les vibrations électroniques envahissent l’écoute, et où le chant de Mauro remplit l’espace restant de profondeur. Une première ode fusionnant l’intensité et la fragilité.
Pop rock entrainant, on se laissera porter par « Cluster » évoquant sur son refrain la franche sincérité du « Heaven » de The Walkmen.
« Minor Pleasure », dream pop spatiale nous entrainera au-delà des astres, dans un imaginaire peuplé de fantaisie avec parcimonie. Délicat et tendrement rêveur.
Si comme souvent sur les albums réussis, il est bien difficile de mettre des titres au placard, c’est définitivement le cas de « Permanent Signal ».
Le doux et idyllique « Night Birds », la ballade pop tendre au piano d’ « I Lost Connection » comme le plus contrarié et abyssal « The Way Out » nous plongeront dans une épopée sonore particulièrement intense et authentique.
On ira même jusqu’à apprécier les deux interludes offerts sur ce disque avec « Open Letters », porte ouverte sur l’imaginaire comme l’expérimental, puis la mystérieuse leçon de piano sobre de « Warehouse » laissant évoluer en fond des turbulences électroniques.
En clôture de ce disque, « Five Minutes From Now » nous immiscera dans un titre hadal, noirci par les profondeurs, mais en chemin vers une remontée à la surface quand « Echo » et ses notes répétées de piano, ses ambiances bruitées de synthétiseur, et le chant confiant et charismatique de Mauro Remiddi viendront nous emporter vers l’horizon.
« Permanent Signal » de Porcelain Raft, sortie le 20 août 2013 chez Secretly Canadian.
