[Interview] Pogo Car Crash Control

En seulement quelques mois, le punk garage sanglant et cinglant de Pogo Car Crash Control aura fait beaucoup de bruit et de casse. En plein mixage de son premier album prévu en fin d’année, faisant suite à un EP inaugural aussi explosif qu’expéditif, Olivier, chanteur et guitariste de ce projet rock né à Lésigny, nous raconte, avec une décontraction certaine le parcours délirant et incessant de son groupe. Un quatuor toujours prêt à avaler les kilomètres pour la déconne, la transpiration, les slams et les pogos sur les scènes de France et de Navarre !

crédit : Anne Pique
  • Votre premier EP est abrasif, violent, extrême et sans concession. S’il n’était pas éponyme, comment l’auriez-vous intitulé ?

Si l’EP est éponyme, c’est seulement pour ne pas gâcher la belle pochette que nous a faite Baptiste Groazil. Un ami fidèle qui me fait découvrir de super groupes et de superbes BD aussi. S’il en avait été autrement, l’EP se serait appelé « Royaume de la douleur ». C’est le titre de la première chanson, et il me fait beaucoup rire. C’est comme une traduction littérale de n’importe quel album de thrash metal, mais en français ça sonne tout de suite comique. C’est aussi un clin d’œil à ce style de musique que j’adore : Slayer, Sepultura…

  • Le line-up actuel de Pogo Car Crash Control, c’est Olivier au chant et à la guitare, les frères Louis à la batterie, Simon à la guitare et Lola à la basse. Comment se passent les périodes de composition et de répétition ensemble ? À quoi ressemble d’ailleurs une répétition dans votre local ?

Une répétition dans notre local basé à Brie-Comte-Robert en face de notre ancien lycée s’articule en trois temps : installation, répétition et rangement (rire). Pour la composition, chacun arrive avec des idées propres à son instrument. Pour ma part, j’enregistre beaucoup de démo de mon côté avant de proposer une chanson solide en répétition.

  • Il y a quelque chose de brutal, et de légèrement imprononçable rien que dans le nom de votre groupe : Pogo Car Crash Control. Je m’imaginais la situation d’un pilote, le pied enfoncé sur l’accélérateur, tout en ayant perdu l’usage des freins et le virage sec qui se dessine à l’horizon. Ce nom, il n’aurait pas finalement un côté casse-cou qu’on retrouve à l’écoute, sans régulateur de vitesse ?

Tu as tout compris ! Dans le mille… si ce n’est que je n’ai toujours pas mon permis de conduire. Lola, quant à elle, vient de réussir l’examen du Code de la route… Alors, attachez vos ceintures ! (rires)

  • Votre nom est en anglais, et pourtant, c’est en français que vous défendez votre musique. Vous êtes un peu un cas à part dans ce format musical… La plupart des groupes de votre génération à faire du punk vénère ont préféré l’anglais à l’instar de Toybloïd, de Johnny Mafia, de Rendez-Vous et des Psychotic Monks. Avez-vous l’impression d’appartenir de participer à l’héritage des « anciens » : No One Is Innocent, Deportivo voire Guerilla Poubelle ?

J’adore tous les groupes que tu as cités. Johnny Mafia, outre l’énorme efficacité de sa musique, est le groupe le plus drôle avec qui nous avons partagé l’affiche. Simon remplace le bassiste du deuxième groupe de Théo (le chanteur de Johnny Mafia) à l’occasion. Nous nous entendons vraiment bien. C’est Dj Zebra qui nous a fait nous rencontrer, il y a de ça 3 ans. Et quand nous jouons ensemble, c’est la garantie d’une bonne soirée tant pour le public que pour nous. Avec les Psychotic Monks, je suis sur le cul, gros son… Sur l’héritage des anciens, je ne sais pas trop quoi en penser… Avec tout notre respect, je n’ai pas l’impression d’être dans la continuité des anciens : pas la même époque, pas le même message… Je ne dis pas « mieux », je dis seulement « différent » !

  • À partir de quand avez-vous senti que les choses sérieuses commençaient pour vous ?

Je ne le sens toujours pas ! Rien ne commence, il n’y a que des choses qui se terminent. J’espère que jamais nous ne ressentirons la sensation d’être le moteur de quelque chose de « sérieux ».

  • Depuis vos débuts, vous avez déjà joué notamment à Rock en Seine sous l’auvent caniculaire de la scène Île-de- France et au 22 dans le cadre du Printemps de Bourges. Les concerts, c’est la meilleure école pour progresser en musique ?

Oui, super école les concerts, en tant que spectateur surtout ! Quand tu sors d’un concert où tu ne t’es pas ennuyé, c’est que le groupe est très bon.

  • En juillet, vous serez notamment en concert aux Francofolies de La Rochelle, pas peur de secouer un public plutôt habitué aux têtes d’affiche en chanson et variété française ?

Non, on a un bon esprit, ça va être marrant. Et puis Renaud, s’il vous plaît !

  • Vos clips sont très inventifs et barrés. Ils sont tous signés Romain Pernot, ton frère. On évitera donc d’emblée la fâcheuse question de votre rencontre avec lui pour préférer celle de votre collaboration entre lui et vous quatre sur ces réalisations plus que décapantes ?

Les clips qu’il a réalisés donnent un ton important à notre musique : c’est l’humour. J’ai remarqué que les enfants aiment bien nos clips parce qu’ils sont burlesques et décalés, presque à la manière d’un cartoon. Cela se remarque surtout sur « Paroles / M’assomment » et « Consensuelle ». Romain déborde d’idées, ce qui est une très bonne chose parce que moi je suis pas une flèche niveau audiovisuel. C’est plus dur que de faire un concert, je trouve !

  • Vous avez d’ailleurs sûrement une anecdote marrante à partager sur chaque tournage, non ?

Romain a failli se faire renverser par un stock-car sur le tournage de « Crève ». Et une pilote de stock-car m’a donné un coup de poing en pleine tronche pour filmer une séquence que l’on n’a finalement pas utilisée… Vu qu’elle n’était pas actrice, elle m’a fait trop mal ! Haha, j’lui en veux pas (rires).

  • D’ailleurs, rendus à quatre titres clippés (sauf erreur), avez-vous l’intention d’aller au bout de l’illustration des six pistes de votre premier EP ?

Non c’est fini ! On attaque la promo de notre premier album qui paraîtra, on l’espère, d’ici la fin de l’année. Donc des nouveaux clips sur des nouveaux sons ! Et tiens, un scoop : l’enregistrement de l’album est fini depuis deux mois : nous sommes en mixage en ce moment.

  • Un conseil à donner aux groupes qui veulent réussir dans le showbiz du rock indé ?

Haha, un seul : écoute ton cœur !

  • Quand on clique sur « Voir le menu » sur votre page Facebook, dans la rubrique « À propos », on tombe sur une photo d’un petit salé aux lentilles. Ça fait partie de vos conditions pour un catering réussi ?

Exactement, un jour Facebook me demande ce que je désire manger en tant que membre de Pogo Car Crash Control. Alors j’ai mis ce plat festif. Mais à ce jour, aucun salé aux lentilles ne nous a été proposé, ce qui n’est pas grave en soit. J’en profite donc pour rajouter un deuxième conseil : il faut composer avec les problématiques des autres.

  • Pour terminer, et sans parler des groupes cités précédemment, vous auriez un projet, pas encore très connu, à nous faire découvrir de toute urgence pour indiemusic ?

Je crois que ces gars-là sont déjà bien lancés, mais Youth Avoiders est le meilleur groupe de hardcore en France, de mon humble avis !


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques