[Interview] Petit Fantôme

Après avoir fait ses armes aux côtés de Frànçois & The Atlas Mountains, Pierre Loustaunau, alias Petit Fantôme, sort un premier album. « Un mouvement pour le vent » est un disque qui enivre les esprits, les perturbe et les fait léviter. Onze chansons s’y enchaînent dans une pop psychédélique et bouleversante, tant par les mélodies que par les textes. Entretien avec un itinérant de l’âme.

  • Bonjour Pierre et merci de répondre à nos questions ! Commençons par prendre la température. Comment te sens-tu à l’approche de la sortie de ton nouveau disque et des prochains concerts à venir ?

Ce disque est prêt depuis maintenant un an, donc mon esprit est déjà dans le modelage des prochains sons et des prochaines intentions. Les concerts sont l’essentiel, le sens du groupe est là, nous avons bossé un live que je trouve excitant, j’ai hâte de jouer à chaque date.

  • Tu as une discographie atypique et assez difficile à suivre. Et si on faisait l’état des lieux ? Combien de disques as-tu sorti, mixtape comprise ?

« Angine » en 2006
– Compilation de morceaux de 2006 – 2009
– EP split avec Lispector, « Libérations Sentimentales », en 2009
– EP « Yallah » en 2011
« Stave » en 2013
« Torse Bombé » en 2014
« Un mouvement pour le vent » en 2017

  • Tu as tourné pendant quelques années avec Frànçois & The Atlas Mountains ou encore Crane Angels. Qu’as-tu appris à leurs côtés que tu réutilises aujourd’hui avec Petit Fantôme ?

J’ai tout simplement appris à jouer de la musique. Composer une chanson en groupe, parler un langage commun avec les musiciens… Et la scène est devenue un périmètre familier ; je m’y sens bien, maintenant.

  • Comment as-tu trouvé les musiciens qui t’accompagnent sur ta tournée ?

Ce sont mes amis depuis longtemps, depuis que je suis arrivé à Bordeaux quand j’avais 19 ans. Ce sont mes potes du collectif Iceberg : Vincent Bestaven (Botibol), Sylvain Kalbfeisch (Sam Fleisch), Mathieu Hauquier et Felix Buff. Lui, je l’ai rencontré via Vincent, au pays basque. Felix joue dans Willis Drummond, un super groupe de rock basque. On est devenu méga potes immédiatement, on aime la même power pop ! Il y a un langage commun très fort entre nous tous.

  • Tu étais au festival Levitation France récemment, à Angers. Quelle est la recette du psychédélisme que l’on retrouve à travers Petit Fantôme ?

Psychédélisme veut dire « montrer l’âme ». Je pense que l’intention est là, dans ma musique. Mélodies et textes sont un prolongement direct de mon âme.

  • Le nom de ton album, « Un mouvement pour le vent », signifie-t-il que ta musique se veut insaisissable, voire immatérielle ?

Cet album tombe en ce moment dans un vortex du temps : il est écouté maintenant, en 2017 et, par grande chance, un mec de 20 ans le trouvera dans un vide-grenier en 2040. Ces chansons inscrites dans une temporalité sont en mouvement pour l’éternité…. comme le vent.

  • On t’a vu lors d’une session au bord de l’eau pour le festival La Route Du Rock à Saint-Malo. Justement, selon toi, quel est le meilleur endroit où l’on peut écouter ta musique ?

Je ne pense pas qu’il y ait de bons endroits. Le plus important est le moment, la situation, avec qui, seul, au casque, sur des enceintes…

  • Certains te mettent dans la case « renouveau de la chanson française » et t’associent à une catégorie qui a tendance à regrouper des groupes tels que La Femme, Flavien Berger ou encore Requin Chagrin. Est-ce que tu te trouves des points communs avec eux ?

Ma famille musicale, c’est mon collectif, Iceberg, mes copains de Bordeaux. Je connais très peu les autres groupes. Flavien, je le connais un peu et je peux trouver des ponts entre nous, mais je suis plus dans les guitares et lui dans les synthés.

  • Tu parles souvent de blessures, de douleurs et d’actes qui font du mal dans tes morceaux. Essaies-tu d’être un apothicaire de l’âme avec ta musique ?

J’essaye en tout cas de m’apaiser et de libérer la parole. Je vis dans un monde que je n’aime pas, mes chansons servent mon constat sur ce monde. C’est quand même absurde, d’être conscient des problèmes de l’âme ; la détresse psychique est injuste, la musique est mon refuge.

  • Dernière question : au fait, il vient d’où, ce visuel ?

C’est un dessin de Mathieu Hauquier, qui joue du Bugle dans le groupe. J’ai dessiné plein de logos et Mathieu aussi, de son côté. On a gardé celui-ci. Il tient un pocket piano, c’est le synthé-fil conducteur de l’album.


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Yann Puron

Découvreur musical avide d'émotions fortes aussi bien sur disques qu'en concerts