[Interview] Paupière

Auteur de l’EP électro-pop « Jeunes Instants » paru début 2016 qui nous avait intrigués, Paupière nous donnait envie d’en entendre plus. Ces visages bien connus de la communauté artistique de Montréal viennent justement de publier leur premier album intitulé « À jamais privé de réponses ». Julia Daigle, Pierre-Luc Bégin et Eliane Préfontaine signent là un disque glamour avec des harmonies classiques (« D’une autre manière », « Rex ») et aux beats taillés pour le dancefloor (« Sans elle », « Les fleurs »). indiemusic a voulu poser quelques questions au trio, qui nous rappelle qu’en fermant les yeux, parfois, on voit bien mieux.

crédit : Richmond Lam
  • Bonjour Paupière et merci de bien vouloir répondre à nos questions ! Vous êtes tous les trois des visages connus de la sphère artistique montréalaise. Comment vous êtes-vous rencontrés et comment en êtes-vous venus à former ce groupe ensemble ?

Pierre-Luc et Julia furent un couple à une certaine époque. Le temps d’enregistrer les premières démos du groupe, Éliane, amie de Pierre-Luc depuis 15 ans déjà, y a trouvé du potentiel et s’est joint à la formation début 2013.

  • Est-il vrai que deux d’entre vous travaillent dans une boucherie ? Comment gérez-vous conjointement cette vie professionnelle et votre projet musical ?

C’est plutôt hygiénique, d’avoir d’autres occupations ; les horaires peuvent des fois être difficiles à marier, mais, lorsque ton employeur est conciliant, c’est bien gérable.

C’est assez difficile, en général : partager un groupe, c’est comme être dans un gros couple, tout partage peu devenir éreintant. Du moment que la direction est claire et le dialogue fluide, tout se passe bien. Les concerts peuvent être une métaphore de l’acte sexuel ; donc, si on se prend la tête, rien de mieux qu’un bon show pour rétablir l’équilibre amoureux.

  • Vous avez signé vos disques sur les labels Lisbon Lux au Canada et Entreprise en Europe. Pourquoi ces choix ? Quels points communs vous trouvez-vous avec les artistes de ces deux labels ?

Ce sont deux labels assez petits, donc on y retrouve une approche plus personnelle et humaine qui est très confortable, car ça nous permet de nous exprimer et d’être nous-mêmes. On ne se sent pas pris au piège d’une grosse machine ; après, il y a toujours des compromis à faire mais, comparé à ce que d’autres artistes peuvent vivre, nous sommes très choyés par nos conditions.

  • Quels sont les artistes qui vous ont influencés des deux côtés de l’Atlantique dans la production de vos tounes ? Trouvez-vous qu’ils font partie de cultures assez différentes ?

Depeche Mode, Air, Anika, Gary Newman, Serge Gainsbourg, Kate Bush… Nous croyons qu’ils partagent tous quelque chose d’assez semblable dans leur approche et un souci esthétique très développé.

  • Comment revendiquez-vous le choix du français ? Et n’êtes-vous pas tentés par le mariage des langues, à l’instar d’une ville cosmopolite comme Montréal ?

Parler français est une sorte de privilège qu’on apprécie beaucoup. En Amérique du Nord, la plupart des gens n’auront jamais besoin d’apprendre une autre langue. Montréal étant une ville bilingue, elle oblige à se débrouiller pour parler français et anglais. Peu de groupes essaient de faire de la pop plutôt audacieuse en français. Le choix s’est donc imposé à nous.

  • Qu’est-ce qui a changé chez vous et dans votre musique depuis l’EP « Jeunes Instants » en 2016 ?

Rien n’a réellement changé. On poursuit sensiblement la même quête de la chanson parfaite, qui réussit à traduire l’émotion humaine.

  • Un soin particulier est apporté à vos vidéos, et vos morceaux sont assez romanesques. Est-ce que le cinéma vous inspire ? Travailler sur la bande originale d’un film pourrait-il vous intéresser ?

Absolument ! Nous sommes ouverts à toutes propositions.

  • Pour finir, quels nouveaux groupes montréalais présentez-vous comme de futurs hits makers chez vous et, espérons-le, en France prochainement ? On aimerait profiter de vos radars locaux !

Victime et Tendre : ça vaut la peine d’aller voir ça !

crédit : Richmond Lam

« À jamais privé de réponses » est disponible depuis le 13 Octobre 2017 chez Entreprise / Lisbon Lux Records.


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Yann Puron

Découvreur musical avide d'émotions fortes aussi bien sur disques qu'en concerts